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Dans son repaire du Berghof, rien ne doit le détourner de son rêve intérieur. Des
lignes pures et claires, de larges fenêtres pour laisser passer la lumière, un mobilier
épuré…
Derrière lui se tient Bormann silencieux. Pour rien au monde, il n’aurait
interrompu la méditation du Führer et puis faire attendre Goebbels, Himmler et
Goering, les inquiéter, voilà qui était jouissif. Les trois grands fauves du Reich,
quand ils étaient au Berghof, devaient apprendre à se comporter en animaux
domestiques : crainte et soumission.
Bien plus tard dans la soirée, les premiers invités étaient arrivés.
Une Mercedes noire aux fanions colorés, aux roues à rayons et à la calandre
étincelante, stoppe devant l’entrée de la résidence principale du Chancelier. En
descend, le Reichsführer Heinrich Himmler, le plus haut dignitaire du Troisième
Reich et maître absolu de la SS. (Véritable fonctionnaire de la mort).
Il est un bureaucrate soucieux du détail jusqu’à la manie.
Son cheval de bataille est la recherche de preuves irréfutables de la race aryenne
partout dans le monde.
Le Tibet est pour lui, perçu comme la terre d’origine des élites germaniques et
asiatiques, le refuge de la race supérieure originelle à la suite d’une catastrophe
planétaire. Il relie le Tibet à l’Atlantide, puisque, selon lui, les Atlantes auraient
émigré en Europe et en Asie de l’Est, au Japon notamment.
Sur ce sujet, les deux hommes trouvent, sans aucune difficulté, des points
d’achoppements.
L’oriflamme gigantesque frappée de la croix gammée est illuminée toutes les
nuits par des projecteurs verticaux. La ténébreuse swastika. Noire comme une
araignée venimeuse et trapue avec ses quatre pattes bien grasses.
Une araignée devenue drapeau.
Swastika : Symbole immémorial d’Harmonie et de paix en Asie et plus
particulièrement dans l’Inde traditionnelle.
Harmonie et paix ! Quelle sinistre ironie… !
L’aide de camp d’Hitler, conduit le chef de la SS dans la salle principale faisant
office aujourd’hui de chancellerie.
CONSEIL DE DEFENSE RESTREINT
Adolf HITLER
Ah !! Il ne manquait que vous, Heinrich !