background image

 

~ 48 ~ 

 

Au fur et à mesure que les mois passent, le monde tel que nous le connaissons, 

s’enfonce inexorablement dans le chaos. 
Petit à petit, l’Allemagne, insidieusement, impose au monde sa volonté de vaincre. 

Vaincre à tout prix. 
 

11.    LE BERGHOF – 10 AOUT 1940 – INTÉRIEUR / JOUR 

Le chalet de bois et de pierre a été construit en 1916 par Otto Winter, un industriel 
du cuir de Buxtehude, qui l’avait baptisé Haus Wachenfield (maison Wachenfield) 
du nom de jeune fille de son épouse. 
Lorsqu’il mourût, c’est à sa veuve Margarete, qu’échut cette résidence secondaire. 
Membre du parti hitlérien, elle accepta de la louer au Führer qui aimait bien ce 
lieu reculé. 
La  présence  de  Hitler  dans  la  région  montagneuse  d’Obersalzberg,  près  de 
Berchtesgaden, remonte à 1922 où il résida à l’hôtel Platterhof. 
En 1928 il loue la maison avec sa demi-sœur Angela. 
Il s’en porte acquéreur en 1933 grâce aux droits d’auteur de Mein Kampf, dont il 
termina l’écriture avec l’aide de son aide de camp Rudolf Hess.  
À partir de 1934, 
un grand nombre de badauds vinrent à l'Obersalzberg pour voir 
la  maison  du  nouveau  chancelier du  Reich,  troublant  la  quiétude du  lieu.  Les 
autorités chargées de la sécurité de Hitler prirent donc des mesures draconiennes 
en  interdisant  l'ensemble  de  la  zone  aux  personnes  qui  n'étaient  pas  dûment 
habilitées.  
C'est la même année que Hitler commence à réfléchir à une modification profonde 
de sa résidence afin qu'elle soit davantage en adéquation avec l'usage qu'il en fait 
et avec les nombreuses visites de personnalités politiques et de chefs d'État. Il 
charge  l'architecte Alois  Degano 
de  s'occuper  des  travaux  qui  se  feront  en 
plusieurs étapes jusqu'en 1936. 
 
Il monte les trois marches qui séparent la pièce en deux, pour aller s’installer dans 
l’angle gauche, à l’opposé de la table de travail ou s’entassent les cartes de l’est de 
l’Europe. Il s’agit de son coin préféré : un divan, deux vieux fauteuils et une table 
basse au bois usé. Fonctionnalité et sobriété.  
Il pose son chapeau orné d’une plume – un symbole bavarois dont il a horreur, 
mais il faut bien sacrifier à la couleur locale – et se plonge dans la contemplation 
du  plafond  à  caissons.  Les  poutres  s’alignent  dans  une  symétrie  parfaite. 
Exactement ce qu’il faut pour sa
 réflexion.  

48 / 238