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ont dû provoquer un électrochoc dans sa famille et chez 
son éditeur. Sans moyen de contact avec l’extérieur, il 
reste assis au pied de son lit, la tête entre les mains, 
lorsque se pointe une femme poussant un chariot avec 
des tapas, des salades et du vin. Un petit moment de 
bonheur avant la visio-conférence.

Avec une précision de coucou suisse, Don Basileo propose 
à Alexandre de venir s’asseoir à côté de lui pour être ca-
dré tous les deux dans le champ de vision.

En Arizona, le docteur Massoud, blouse blanche et 

allure princière, s’adresse directement à Alexandre. 
Avec une précision chirurgicale, le docteur découpe, 
scrute, analyse la vie professionnelle du candidat-écri-
vain. Suite à cela, il sollicite une entrevue en privé avec 
le chef du clan. D’un geste de la main, Don Basileo fait 
signe au technicien et à Alexandre d’aller l’attendre 
dans le couloir.

Alexandre commence à trouver le temps long. Il cherche 

à comprendre pourquoi cette cabale contre lui, qu’a-t-il 
pu dire qui ait été « hors des clous » ?

Don Basileo sort de la pièce, l’air satisfait.

– L’affaire est conclue, vous partez demain soir à Atlanta 

chez le docteur Massoud. Je m’occupe des formalités. 
C’est Riccardo, mon chauffeur, qui vous accompagne-
ra jusqu’à la porte d’embarquement, maintenant je dois 
vous quitter, on se reverra demain avant votre départ.

Surpris d’apprendre que les choses aillent si vite et bien 
que son avenir soit incertain, Alexandre est content de 
mettre les voiles !

se fait sur votre valeur intellectuelle, c’est pour ça qu’on 
vous envoie à Barcelone, je connais Massoud, et c’est en-
semble depuis chez moi que nous allons organiser votre 
mission.

Le changement de ton est radical, Don Basileo se met 

à dérouler le programme qui l’attend dans la semaine. Il 
sera libre de circuler dans la maison jusqu’à la date fixée 
pour son départ de Madrid, n’étant pas recherché par la 
police et avec son passeport français il ne devrait y avoir 
de problème pour l’embarquer dans un avion à destina-
tion des Etats-Unis.

– Je garde votre téléphone, je vous le rendrai le jour de 

votre départ. Je dois aussi vous prévenir que le moindre 
faux-pas ou la moindre tentative de contact avec la po-
lice ici ou ailleurs auront des conséquences tragiques 
pour votre famille.

– Je m’en doutais un peu !

Avant de prendre congé, il l’informe qu’il a programmé 
une visioconférence avec le docteur Massoud et qu’ils 
n’auront pas besoin d’interprète, car les échanges se fe-
ront en français.
La maison est de plain-pied dans un parc arboré pour 
autant qu’il puisse en juger par les persiennes légère-
ment entrouvertes. De toute façon, il lui est interdit de 
sortir et ce n’est pas le type à la tronche de tueur qui le 
reconduit au sous-sol qui va lui proposer une prome-
nade en ville.

De retour dans sa chambre-cellule, il se retrouve en-

fin seul pour faire le point sur la situation depuis son 
départ de Paris, il y a trois jours. Il suppose que les évé-
nements de la librairie et la nouvelle de son enlèvement 

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