vieux Gruphien Melenhoc, celui-ci avait vécu quelques
années en ville et il savait même lire ! Le vieillard fut heureux
de la visite de Sherba et de son désir d'apprendre à lire.
Gruphien Melenhoc ne cacha pas à son élève que ce serait très
difficile, Sherba ne se découragea pas : le peu qu’il
apprendrait serait déjà un avantage par rapport aux autres.
Les villageois réalisèrent enfin qu'il ne s'agissait pas
de choisir l'Empereur et l'Impératrice eux-mêmes, mais de
déterminer quels enfants pouvaient prétendre le devenir... La
déception fut grande, mais les enfants persistèrent toutefois
dans leurs efforts.
Le soir, Sherba n'allait plus se battre avec les autres
garçons : il rejoignait Gruphien Melenhoc. Celui-ci l'attendait,
assis sur un vieux tronc, goûtant la fraîcheur bienfaisante du
soir, son vieux livre à la main. L'aspect de cet objet
mystérieux déçut Sherba : il avait toujours imaginé que les
livres étaient magiques et constitués de matières précieuses,
l’ouvrage qu’il découvrit n’était qu’un assemblage
rudimentaire de feuilles de cuir terne. Le vieillard avait alors
fait un long discours pour lui expliquer le merveilleux pouvoir
des livres : ils permettaient de transmettre d’immenses
connaissances entre les hommes. Sur les feuilles de peau qui
constituaient les pages, Sherba découvrit les caractères : des
enchevêtrements de petites lignes. L’enfant nota que certains
d’entre eux ressemblaient à des objets de la vie quotidienne.
Patiemment, à chaque leçon, le vieillard pointait
successivement du doigt les caractères et prononçait les sons
auxquels ils étaient associés. Sherba s'énerva tout d'abord de
ne rien retenir, mais Gruphien Melenhoc le raisonnait :
l'apprentissage de la lecture était toujours long. Les autres
garçons du village se moquaient de Sherba : il perdait son
temps dans des choses inutiles, il ne serait jamais Empereur !
Toute la journée, Sherba devait subir les sarcasmes de ses
camarades, mais il s'accrocha. L’apprentissage de la lecture
obsédait le garçon. Partout où il se trouvait, des caractères
dansaient devant ses yeux, sans que Sherba ne puisse
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