mille temples était une nation guerrière. Pour la diriger, il
fallait un homme à la poigne de fer. Les temshanes
imaginèrent donc que cet homme devait être éduqué de la
manière la plus rude qui soit. Selon leurs esprits pervertis, une
discipline impitoyable ne suffisait pas : un esprit fort ne
pouvait se forger que dans la farouche volonté de ne pas
mourir ! A Belhassa, les enfants venaient pour apprendre à se
battre. Pour survivre...
Un seul d'entre eux serait Empereur : celui qui, à
l'issue de combats à mort, éliminerait tous ses concurrents !
Belhassa était un immense camp d’entraînement où les jeunes
gens recevaient une éducation, physique et intellectuelle, avec
le but d'être le meilleur pour rester le seul.
Tous les quinze ans, les temshanes recherchaient dans
les villages et les villes des enfants, âgés de huit ans environ,
susceptibles de répondre à leur attente. Les critères de
sélection étaient rudes : seulement près de deux cents garçons
étaient retenus dans l'ensemble de l'Empire ! Ces enfants
étaient emmenés à Belhassa où le choix entre plusieurs
professeurs d’arts martiaux leur était proposé. Chaque Maître
s'occupait alors de son groupe de disciples, année après année,
enseignant tout son savoir en matière de science et de combat.
A l'âge de onze ans, les enfants de Belhassa pouvaient, une
dernière fois, renoncer à leurs ambitions et sauver leur vie.
Ceux qui persistaient étaient condamnés à réussir, ou à
mourir. Les professeurs n'ayant pas eu en charge l'éducation
du nouvel Empereur étaient, eux aussi, mis à mort ! En même
temps que les garçons, des jeunes filles recevaient une
éducation à Belhassa pour devenir Impératrice. Les critères de
jugement pour cette fonction étaient les arts et les sciences,
mais également le combat. Ces demoiselles avaient le même
choix que les garçons : être la meilleure ou mourir.
Pendant que ces enfants grandissaient, le dernier
Empereur élu par Belhassa régnait et menait les guerres de
l'Empire. Le moment venu, il mettait, lui aussi, sa vie en jeu
pour affronter le meilleur de tous ces jeunes gens : l’Empereur
en place n'avait aucun droit de se dérober à cette épreuve !
11