l'actuelle Calcutta. Nedhrefi signifiait ‘la ville maîtresse du
monde’. Je devine déjà la remarque que vous allez me faire,
monsieur   Mandin   :   je   vous   parle   d'une   civilisation   passée,
l’Empire   des   mille   temples,   mais   pourquoi   les   fouilles   des
archéologues   ne   l'ont-elles   jamais   mise   à   jour   ?   N'ayez
crainte : vous aurez toutes les preuves voulues à la fin de mon
récit ! Ayez la patience d'attendre jusque-là...

Grâce à l'héritage de leurs ancêtres qui avaient vécu

dans la foi et au peu de pouvoirs magiques qui subsistaient
encore, les citoyens de l'Empire des mille temples jouissaient
d'un   confort   supérieur   à   celui   que   connaissaient   les   autres
peuplades de la Terre. L’Empire disposait d’une organisation
interne   exemplaire.   Les   connaissances   scientifiques,
philosophiques mais également médicales, mathématiques ou
militaires, de cette nation étaient très largement en avance sur
leur   temps.   L’Empire   des   mille   temples   préfigurait   ce   que
serait l'Empire romain, bien des siècles plus tard et dans une
autre partie du monde.

La société était organisée autour des temshanes, ceux-

ci   détenaient   tous   les   pouvoirs   politiques   et   juridiques.   Ils
intervenaient dans tous les domaines de la vie quotidienne.
Les   temshanes   levaient   les   impôts,   organisaient   le
développement des villes, recrutaient et formaient les soldats.
Ils menaient également les guerres. A tous les niveaux de la
hiérarchie,   les   décisions   importantes   étaient   prises   par   un
collège   de   temshanes.   Les   temshanes   étaient   choisis   très
jeunes, généralement parmi les familles riches, et subissaient
une éducation très stricte.

Tout au sommet de cette théocratie, un homme seul

régnait : l'Empereur. Celui-ci présidait le conseil des grands
temshanes, chargé d’insuffler la politique de ce vaste empire.
Cet homme n'était pas un temshane, il n'était pas issu d'une
famille riche : il venait de Belhassa.

Belhassa se situait à l'emplacement de l'actuelle

Lhassa, ce nom signifiait ‘cité du Courage’. Il fallait en effet
beaucoup de courage, ou d'inconscience, aux enfants pour se
rendre là-bas dans l'espoir de devenir Empereur. L'Empire des