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DARKO (maintenant la pression)
Où sont passés les gardes du corps ? Ils ont volé
quoi ces bâtards ?
BOBAN
Je, j’en sais rien. Pourquoi… on me l’aurait dit ?
DARKO (lâchant prise)
Tu as trois heures pour savoir. Posle, izgovori
svoju molitvu izdajnik (Après, fais ta prière de
traître).
Le serbe largue le mobile de BOBAN et file. Au sol, l’homme de main le regarde
partir en reprenant grandement sa respiration. De nouveau sur pied, il retrouve
lentement l’intérieur de la Renault et envoie un sms à EVA. On lit le texto au fur et
à mesure qu’il l’écrit : «
1 rue Jossereau, Corvol l’orgueilleux ».
22. EXT. SOIR – RUE / MAISON HECTOR
DARKO marche vers la maison d’HECTOR MALONE. Longeant la haie de la
propriété, il vérifie son arme et les alentours de la maison.
Des chiens aboient. Sous tension, il entre dans la cour et s’arrête furtivement pour
observer les fenêtres de l’habitation. A travers l’une d’elles ondule faiblement une
bougie imposante. DARKO reprend son revolver et gagne la porte d’entrée. Contre
toute attente, elle s’ouvre librement.
23. INT. SOIR – ENTREE / SALON HECTOR
Sur ses gardes, le serbe entre dans la maison et se fige dans l’entrée. Il fait un tour
d’horizon de la salle à manger, observe une cuisine attenante et fait plusieurs pas
vers un salon. Dans l’embrasure de la pièce, il s’arrête pour écouter les bruits
infimes de la maison, le son lancinant d’une radio. Puis il entre au salon, repère
aussitôt HECTOR et brandit son revolver sur lui. Dans son fauteuil, le regard plongé
sur le jardin assombri, le vieil homme tire sur un cigarillo et déglutit salement.
DARKO
Finissons-en.
HECTOR tousse profondément. Il vide presque entièrement un verre de vin et se
tourne imperceptiblement vers son ancien bras droit.