Jean-DiDier
et si c’était DéJà écrit ?
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Il fit signe à Jack d’entrer, puis referma la porte sans le
suivre.
La pièce où Jack pénétra était divisée en deux parties.
Au fond se trouvait une chambre spartiate avec un lit où
reposait Mike. De nombreux fils le raccordaient à une
énorme machine. La plupart étaient posés sur sa tête,
il devait s’agir d’un électroencéphalogramme. Cette
partie baignait dans une lueur bleutée assez reposante,
créée par un dispositif que Jack ne voyait pas ou qu’il
ne connaissait pas. La lumière semblait provenir du sol.
À mesure que le regard de Jack s’habituait à la pénombre
qui régnait dans la première partie, il découvrait de
nouveaux détails sur « l’autre côté ». Il vit ainsi qu’il y
avait une vitre entre lui et Mike. La première partie était
presque entièrement invisible. Jack ne fut pas surpris
lorsqu’il reconnut la voix de Morgan qui se trouvait légè-
rement en arrière sur sa droite.
— Il ne nous entend pas. Il dort. Ce sédatif est assez
puissant.
Jack se retint de tourner la tête dans sa direction. Il
ne voulait pas montrer son appréhension. Se retourner
l’air affolé l’aurait placé dans une position de faiblesse. Il
n’aurait de toute façon rien vu, puisque l’infirmier s’était
volontairement installé là où l’on ne pouvait le distinguer,
dans la partie la plus sombre de la pièce. Jack se dit que,
décidément, tout le monde aimait jouer avec la lumière
dans ce pavillon.
— Que lui est-il arrivé ?
même existait une clinique privée particulièrement répu-
tée et chère. Ce devait être le personnel de cet endroit.
Ces gens n’avaient vraiment pas l’air de travailler dans le
même lieu que ceux du service psychiatrique. C’était un
autre monde.
Réchauffé et restauré, Jack prit la direction du pavil-
lon. Il voulait voir Morgan et l’entendre. Il traversa le
complexe de tunnels et de passerelles, et déboucha dans
les sous-sols du bâtiment. Il prit un ascenseur et se diri-
gea vers le bureau où Morgan l’avait reçu. Personne ne s’y
trouvait. Un des infirmiers qui avait sanglé Mike apparut.
— On vous a cherché partout !
— J’étais dans l’hôpital, il fallait que je sorte du pavil-
lon… je n’étais pas loin…
Jack se sentait pris en faute. Il demanda à voir Morgan
pour couper court.
— Lui aussi aimerait bien vous voir ! Je vous emmène.
Ils gagnèrent l’étage supérieur. Jack n’avait jamais mis
les pieds là-haut. Le palier était aveugle ou presque, les
fenêtres avaient été obstruées par des volets intérieurs
fixes. Seuls les volets supérieurs étaient mobiles et légè-
rement entrouverts. L’unique lumière à cet étage était
électrique. Les sas étaient de grandes portes coulissantes
avec des judas. Jack suivit l’infirmier jusqu’à la porte
d’une des chambres. Ce dernier manœuvra un interphone
et s’annonça en précisant qu’il était accompagné de Jack.
Pour toute réponse, la porte se déverrouilla brusquement.