Jean-DiDier
et si c’était DéJà écrit ?
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va bien. C’est aussi un endroit où il est impossible de se
faire mal et où l’on surveille constamment les patients qui
ont fait une crise. Je vous le demande de nouveau : que
s’est-il passé ?
Jack s’approcha de la vitre, toujours sans se tourner
vers Morgan, qui se faisait pressant.
— Une sorte de transe. Il semblait gagné par une
espèce de panique. Ça l’a pris quand je suis arrivé, il a
juste eu le temps de me dire bonjour.
— Combien de temps ça a duré ?
— Je ne peux pas vous dire exactement, peut-être une
minute, ou un peu plus.
— Qu’avez-vous fait durant ce temps-là ? Pourquoi
n’avez-vous pas appelé à l’aide ?
Morgan devenait carrément inquisiteur.
— Écoutez, vous êtes entré dans cette chambre
quelques instants après moi. J’étais sans réaction, et vous
savez aussi bien que moi que je n’étais pas dans mon état
normal à ce moment-là. Vos questions ne sont pas des
questions, où voulez-vous en venir, à la fin ?
Jack avait légèrement tourné la tête en prononçant ces
derniers mots. Il gardait sa contenance devant Morgan et
il en était satisfait. Il y eut un glissement dans son dos et
la porte s’ouvrit, éclairant le sol à ses pieds. Morgan la
maintenait ouverte, il était caché par l’ombre. Jack sourit
en observant le manège de l’infirmier.
— Sortez, maintenant.
— Je croyais que vous pourriez justement répondre à
cette question, vous étiez là quand ça a commencé, non ?
— Je ne suis pas médecin.
— Moi non plus. Un médecin l’a ausculté quand nous
l’avons amené ici. Il n’a rien, paraît-il. Pourtant, vous et
moi savons qu’il s’est passé quelque chose. Il n’a rien qui
ressemble à ce qui vous est arrivé l’autre fois. Il n’a pas
eu de malaise. Le toubib dit que son activité cérébrale est
parfaitement normale, il n’y a aucune trace de quoi que ce
soit. C’est juste un bonhomme qui a pris un gros sédatif,
c’est tout. Moi, j’ai récupéré ce type hurlant, raide comme
un piquet et visiblement affolé. Vous êtes parti comme un
voleur, vous étiez arrivé sans vous annoncer, alors que
votre dernière visite a fini dans le journal local… Je joue
ma place sur cette affaire, vous comprenez à quoi vous
m’exposez avec vos manières d’agent secret ?
Il avait clairement haussé le ton sur la fin. Jack répon-
dit de la manière la plus calme possible.
— Je suis arrivé ici à la même heure que toutes les
autres fois. Je suis parti tout à l’heure parce que je ne
voyais pas bien à quoi je pouvais servir. Je suis resté
dans l’hôpital. Qu’est-ce qui vous empêchait de faire une
annonce, si vous teniez tant à me voir ?
Jack entendit Morgan inspirer puis se contraindre à ne
pas répondre. Il reprit :
— Qu’allez-vous faire de lui ? Où sommes-nous ?
— C’est une chambre d’isolement sensoriel. Ni bruit
ni lumière du jour. Tout est contrôlé. Il s’agit de savoir s’il