Jean-DiDier
et si c’était DéJà écrit ?
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Jack ne répondit pas à la diatribe de Lydie. Simplement,
il serra sa main plus fort et la porta à ses lèvres. Elle
était au bord des larmes et lui non plus ne l’avait presque
jamais vue ainsi.
— Ma chérie, je te propose de ne pas nous laisser
gagner par la panique ou le désespoir. Restons maîtres
du jeu… Euh, tiens, si nous sortions, si nous allions au
cinéma ?
Jack et Lydie quittaient parfois leur ville de banlieue
pour se rendre au cœur de la ville tentaculaire qui recou-
vrait la moitié de la région dans le but d’y trouver la vie
culturelle qui leur plaisait. Ils partirent le repas fini, et
comme il était impossible de circuler en voiture ou de se
garer en centre-ville, ils abandonnèrent leur break sur le
parking de la gare et prirent le premier train après avoir
acheté un magazine avec un programme complet. Là, ils
tentèrent de se mettre d’accord sur un film et une exposi-
tion. Ce fut assez compliqué, mais drôle. Ils arrivèrent vite
à se mettre d’accord. Jack l’emporta pour le film, un clas-
sique qu’ils n’avaient vu ni l’un ni l’autre, et Lydie proposa
d’aller visiter avant une exposition dans une galerie d’art
contemporain où elle espérait exposer un jour. Ils passèrent
la fin du voyage serrés l’un contre l’autre, regardant par la
fenêtre le fleuve que longeait leur train. L’initiative de Jack
fut un succès, ils n’étaient plus du tout absorbés par ce qui
leur occupait l’esprit le matin même.
Ils passèrent une journée délicieuse dans l’immense
cité qui ne donnait pas l’impression de savoir que l’on était
qu’elle serait de retour pour le déjeuner. Il était tout juste
midi, elle ne devait donc plus tarder.
Tout mollasson, Jack prit une douche chaude qu’il
aurait voulue revigorante, mais qui le laissa aussi peu
énergique. En rentrant, Lydie le trouva devant un café. Il
la suivit à l’extérieur pour l’aider à décharger ses paquets,
et ne fit qu’un aller et retour puis s’écroula dans le canapé
où il lézarda jusqu’au repas. Il eut à peine la force de
mettre le couvert.
À table, Lydie lui fit remarquer qu’elle ne lui connais-
sait pas vraiment de troubles du sommeil. Jack répondit
qu’il s’agissait d’un état passager. Il se sentait presque
mal à l’aise face à elle. Il lui prit subitement la main.
— Mon amour, cette histoire nous aura fait du mal.
Je te promets de tout faire pour changer d’attitude. Hier
soir, tu semblais penser que voir ce type une dernière fois
pouvait résoudre toute cette affaire. Tu es toujours de cet
avis ? Je ne veux rien faire sans ton accord. C’est notre
entente qui est en jeu, et ça m’importe plus que tout.
Lydie resta silencieuse, elle ne regardait pas Jack.
Elle prit une bouchée, la mastiqua longuement, le regard
toujours dans le vide, puis parla enfin.
— Cette situation m’énerve franchement maintenant.
Toute notre vie est bousculée, dans ses moindres détails,
j’en ai assez. Tu comprends ? Assez ! Je voudrais que tu
nous débarrasses de ce Mike. Je le hais, tu entends ce que
je dis, je le hais.