Jean-DiDier
et si c’était DéJà écrit ?
163
162
en danger. Maintenant, la peur l’emportait finalement sur
la curiosité et l’orgueil qui l’avaient poussé jusque-là à
tenir bon face aux événements. Mike provoquait de façon
inexpliquée des effets dans sa vie et cela suffisait. Il se
sentait en danger, tout autant que Lydie.
Cette somme de faits inexplicables avait définitive-
ment fait chavirer Jack. Allongé sur son lit d’hôpital dans
des vêtements qui n’étaient pas les siens, il se sentait
vulnérable, et surtout beaucoup trop proche de Mike
et de Morgan. Il essaya d’imaginer comment on l’avait
récupéré dans la chambre de Mike, les soins intensifs
aux urgences, le lavage d’estomac, le coup de fil à Lydie
pour la prévenir… Tout cela était décidément trop. Sa vie
d’avant ressemblait à tout sauf à ça, il n’y avait jamais eu
de prise de risque et pas beaucoup d’événements drama-
tiques. Jack ne se sentait plus d’attaque pour affronter
l’inexplicable.
Pour Jack, Mike était au centre de quelque chose.
Il n’en était pas à coup sûr l’instigateur, et d’ailleurs,
le rôle de Morgan n’était toujours pas clair dans toute
cette affaire, mais peu importait. Il ne fallait plus revoir
ce type, ces visites lui causaient trop de tort, il devait
mettre un terme à cette histoire de fou. Jack se sentait
à la fois remonté, presque en colère, et en même temps
particulièrement exposé. Il était seul dans une chambre
de l’hôpital, peu libre de ses mouvements, un peu comme
si on l’avait encore rapproché de ce qui lui causait des
problèmes. Il détestait franchement l’hôpital, à présent.
de lésions. Simplement, vous avez subi un choc, un peu
comme si vous aviez risqué une noyade. Votre cerveau a
décrété qu’il lui fallait du repos et vous avez dormi jusqu’à
maintenant, voilà tout.
La femme médecin lui parlait doucement et choisissait
ses mots comme si elle s’adressait à un enfant. Jack avait
du mal à supporter son ton et se tourna vers Lydie avec
un regard affolé.
— Mon amour, ne t’inquiète pas, tout va bien, tu seras
comme avant d’ici 48 heures. Je vais prendre soin de toi.
Jack se sentait de plus en plus paniqué. Une infirmière
jaillit du couloir avec une petite trousse. Elle injecta à
Jack un liquide rose. La femme médecin fit le tour du lit
et emmena Lydie, qui était en pleurs.
— Ce n’est rien, c’est juste le choc, Madame. Bientôt,
tout ceci ne sera qu’un mauvais souvenir, venez.
Jack s’abandonna à l’effet du sédatif et sombra dans
un vague sommeil entrecoupé de visions plates de sa
chambre sous différents éclairages. Le soir, la lumière de
la veilleuse, puis l’aube bleutée.
Peu à peu, les souvenirs de la dernière visite remon-
tèrent, comme des bulles crevant la surface de l’eau d’une
mare. Et se réveillant après un de ces courts sommes,
Jack se remémora tout ce qu’il avait vécu dans la chambre
de Mike en se demandant quel rapport il pouvait y avoir
entre ses flashs et Mike. Après avoir repris le fil de sa
propre vie et réussi à retracer tout ce qui s’était passé ces
deux derniers jours, il finit par se dire qu’il était réellement