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Jean-DiDier

et si c’était DéJà écrit ?

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Jack se dit qu’avant ce soir, il aurait paniqué en ressen-

tant cette envie, sa précision et son intensité. Mais il ne 
paniqua  pas.  Cette  vision  complètement  extérieure  à 
son expérience, cette pure transmission de pensée et de 
sensation, il l’accueillit sans peur. Il n’avait jamais fumé 
de cigarette de sa vie, il savait que ce désir n’était pas le 
sien, qu’il n’était pas le signe d’un quelconque malaise. 
Il n’était pas fou ni dépressif, il se considérait avec certi-
tude sous l’emprise de quelque chose, mais ce soir, il en 
avait beaucoup moins peur.

pas quitté. Il ne voyait toujours pas bien ce que pouvaient 
être en réalité les pouvoirs de Mike, ou ceux de Morgan 
s’il était derrière tout cela, mais il pensait maintenant 
à  ces  pouvoirs  pour  eux-mêmes,  à  leur  puissance,  sans 
tenir compte de leur réalité. Que les pouvoirs de Mike 
soient réels ou imaginaires, peu lui importait. Ce qui lui 
importait, c’était de comprendre et de maîtriser ce que 
ces pouvoirs changeaient dans sa vie, parce que c’était le 
cas. Le reste, on verrait plus tard.

Alors  qu’il  réfléchissait  ainsi  à  sa  nouvelle  attitude 

mentale, à ses conséquences possibles sur ses recherches 
personnelles – il se dit qu’il allait relire avec un autre 
œil certains textes sur l’occultisme –, Jack ressentit une 
intense envie de fumer une cigarette. Sa première réac-
tion fut de se raidir brusquement. Lydie ouvrit un œil, 
il  se  tourna  vers  elle  et  réussit  à  lui  sourire  de  façon 
convaincante. Elle referma les yeux et s’endormit pour de 
bon. Jack se détendit et laissa l’envie l’envahir. Il ressen-
tait ardemment la volonté de se donner ce petit plaisir, le 
toucher du filtre, le coton filandreux de la cigarette que 
l’on n’a pas encore allumée, le bruit du briquet et la beauté 
de la flamme. Il imaginait et désirait cette première inspi-
ration forte qui assure la bonne combustion, la sensation 
de légère ivresse qui l’accompagne lorsque l’on n’a pas 
fumé depuis longtemps. Il éprouva même le souvenir 
du malaise qui venait après quelques bouffées dans ces 
circonstances.

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