Jean-DiDier
et si c’était DéJà écrit ?
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tendus. Notre union n’est pas parfaite, mais nous nous
entendons suffisamment bien pour traverser à peu près
n’importe quoi, en tout cas, c’est ainsi que je le ressens.
Ce qui nous arrive ne vient pas de nous ou de l’un d’entre
nous, ou alors l’un des deux est fou et l’autre n’avait rien
vu jusqu’ici. Je refuse cette hypothèse. Je dis que nous
sommes sous influence. Et je pense que c’est cet endroit
qui nous influence. Moi, je n’y suis pas avec toi, dans la
chambre de ce type, mais ce que je sais, c’est que c’est ici,
dans notre maison, que tu as eu des problèmes, et c’est ici
que nous devons les résoudre.
— Euh… et comment, Lydie ?
Jack avait posé cette question de façon tout à fait
gentille, sans arrière-pensée ni ironie. Lydie le regarda
longuement pour le sonder. Il s’en remettait complètement
à ses intuitions, elle en était surprise, car jusque-là, Jack
avait toujours été pour elle un rationaliste, un personnage
qui ne pouvait considérer une explication irrationnelle
que d’un point de vue esthétique, extérieur. Jack, pour
Lydie, était incapable d’adhérer à une telle intuition, et
elle ne comprenait pas bien son comportement passif. Elle
était presque embarrassée par le fait de ne sentir aucune
réaction, aucune résistance de sa part. Jack n’était plus
lui-même. Elle le lui dit, d’un air quasiment triste.
— Ma chérie, considérons les faits simplement. Je
suis confronté à quelque chose de nouveau, aucune des
explications rationnelles que je peux avancer ne tient la
route, je suis complètement perdu au sujet de tout ceci.
du genre, il y a quelques années, quand tous ces gens se
piquaient partout où ils pouvaient ?!
Il avait dit cela de façon un peu véhémente et se sentit
chavirer un instant. Par association d’idées, il se demanda
brusquement si par hasard, Mike n’avait pas squatté ici
même. Et il remarqua que Lydie avait, elle aussi, pensé à
cette éventualité.
— Tu vois que ce type nous manipule, je suis sûr que
tu as pensé à la même chose que moi à l’instant !
— En effet, je me suis demandé si cet immeuble n’avait
pas été occupé par ton Mike à l’époque où il a été squatté,
OK. Mais ça ne prouve pas que ce soit lui qui t’envoie ce
message, c’est peut-être plutôt la maison qui te fait savoir
pourquoi tu ressens des choses quand tu es face à ce type.
— Ou alors, c’est nous qui déraillons complètement,
nous avons vécu un automne difficile…
— Et nous avons besoin de vacances. Jack, considère
les faits, nous venons justement d’en prendre, nous n’avons
aucune raison d’être stressés, notre vie est confortable et
nous vivons depuis peu dans des conditions tout à fait
idéales. Tout devrait aller parfaitement bien. Or ce n’est
pas le cas. Il y a autre chose. Nous sommes déterminés
par autre chose, ou quelqu’un d’autre, ce que tu veux,
mais nous ne sommes pas dans une situation normale,
sinon, nous n’aurions pas eu besoin d’avoir cette discus-
sion. Tout ce que nous avons vécu ces derniers mois, nous
l’avons géré ensemble, sans accroc, nous avons surmonté
la fatigue, les crises, nous avons su éviter tous les malen-