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Jean-DiDier

et si c’était DéJà écrit ?

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Jack reconnut l’officier Morris qui s’approcha de lui.
— Chaque fois que je vous vois, vous êtes couvert de 

neige et vous avez besoin d’aide…

— Oui, en effet… Que se passe-t-il dans le bâtiment ? 

C’est quoi ce branle-bas de combat ?

— Ils auraient pu vous prévenir… Votre bonhomme 

était convoqué chez le juge ce matin, on vient de le rame-
ner à la maison.

— De quoi est-il accusé exactement ?
— Il n’est que témoin, là-dedans. Il a été placé ici pour 

le meurtre de son dealer, mais toute cette merde d’affaire 
de came frelatée n’est pas finie, c’est pour ça que le juge 
le convoque de temps en temps.

— On  ne  m’avait  effectivement  pas  prévenu.  Le  fait 

est que je suis en retard de toute façon… C’est presque 
mieux ainsi, enfin, si je peux le voir aujourd’hui.

— Vous inquiétez pas, on attend juste que notre 

quatrième homme ressorte pour aller jouer au bridge. Il 
doit signer des paperasses. Tenez, le voilà.

Un  garde  du  pénitencier  sortit  du  pavillon  avec  un 

sous-main à pince. Du fait de sa casquette différente de 
celle des policiers, plus proche de celle des soldats, il avait 
l’air d’un livreur qui venait de déposer un paquet. À ceci 
près que les livreurs ne portent pas d’énormes revolvers 
à la ceinture. Il interrogea le policier du regard et celui-ci 
lui dit que Mike avait de la visite. Il parut étonné puis 
continua vers le fourgon cellulaire.

plus cessé d’y penser depuis le matin. Il redoutait cette 
nouvelle entrevue, ce rôle de visiteur commençait à lui 
peser sérieusement. Tout en cheminant vers le pavillon, 
il se demanda pour la première fois s’il ne fallait pas 
mettre un terme à ces visites, aller voir Morgan et décla-
rer forfait. Il trancha en se disant que si cette fois encore 
cela se passait mal, il prendrait une décision. Il arriva en 
vue du pavillon.

Au passage du sas, le lecteur rendit un son bizarre et 

refusa d’ouvrir la porte. Jack réessaya plusieurs fois puis 
finit  par  sortir  à  l’air  libre  par  un  autre  bâtiment  pour 
tenter  d’entrer  par  une  porte  extérieure.  Nouvel  échec. 
Puis il comprit soudain en voyant le type de véhicules 
qui étaient garés de l’autre côté du pavillon. Un fourgon 
cellulaire noir du pénitencier d’État et une voiture de 
police étaient stationnés, moteurs allumés. Trois hommes 
en uniforme marchaient de long en large autour de la 
zone avec des fusils à pompe à la main. Ils avaient plus 
l’air de se déplacer pour se réchauffer que pour surveiller 
les alentours. Lorsque Jack apparut à l’angle du bâtiment, 
ils furent surpris, et l’un d’entre eux le mit en joue. Jack 
leva les mains en agitant son badge, un peu interloqué. 
Le policier baissa son arme et lui demanda ce qu’il faisait 
dehors en plein transfert de prisonnier.

— Écoutez,  je  suis  visiteur,  je  n’arrive  pas  à  entrer 

dans le pavillon psychiatrique.

— Baisse ça ! lança le policier à celui qui tenait Jack 

en joue. Laisse, je m’en occupe.

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