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Jean-DiDier

et si c’était DéJà écrit ?

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introduire de l’eau dans une de ses chaussures, fut pris 
d’un accès de désespoir et frappa du poing le panneau à 
côté de lui.

Jack ne se reconnaissait pas. La panique et la violence 

de ses propres gestes lui étaient étrangères. Il se leva et 
décida, dans une profonde respiration, de se ressaisir. Au 
bout de quelques instants, sa crise d’angoisse cessa. Il se 
retrouva debout, plus si sûr de ce qui s’était passé durant 
les dix dernières minutes, et se rendit compte qu’il faisait 
extrêmement froid. Dans la même seconde, il aperçut un 
taxi qui roulait devant l’arrêt à vitesse réduite. Il s’agita 
et se mit à courir après la voiture jaune en criant. Le taxi 
s’arrêta et Jack arriva dessus dans une glissade presque 
maîtrisée. Il se rattrapa à la galerie du véhicule et réussit 
à ouvrir la porte.

— Je ne vous avais pas vu. Il n’y a personne dans les 

rues aujourd’hui, je me demande pourquoi je suis sorti, 
c’est crétin. Je ne vais rien gagner et si ça se trouve, je 
vais en plus froisser de la tôle…

— Vous tombez bien pour moi, en tout cas, je comp-

tais sur les bus, mais…

— Sont pas idiots comme moi, ceux-là… Ils refusent 

de bosser dans des conditions pareilles, et puis ils sont 
payés quand même, ces salauds-là ! Mon beau-frère bosse 
pour la mairie, c’est tous des feignants et des bons à rien, 
là-dedans !

D’ordinaire, Jack aurait coupé court à la conversation 

en disant qui il était, mais là, parce que ce type était son 

effectua un signe de la main en fixant stupidement Mike 
qui souriait, l’air étonné.

Jack sortit de la chambre, passa le sas au pas de course et 

descendit les étages quatre à quatre. L’idée de s’enfermer 
dans un ascenseur et d’y rester immobile lui était insup-
portable. Il se rua hors du pavillon et se mit à courir droit 
devant  lui.  Très  rapidement,  l’effort  devint  trop  intense 
dans le tapis de neige qui lui arrivait presque au-dessus 
des chevilles. Son pied buta contre un obstacle au sol, 
invisible, et il chuta lourdement sur une masse blanche 
qui devait être un banc. Ses vêtements épais amortirent 
quelque peu le choc.

Il resta un moment appuyé, puis se releva et avisa l’en-

trée d’un bâtiment tout près de lui. Son badge lui donna 
accès à un couloir, et après quelques minutes à chercher 
désespérément son nord et l’endroit où il se trouvait sur le 
plan qu’il avait en poche, il repéra sa route vers la sortie. 
Son esprit était comme englué dans les sensations et les 
souvenirs. Penser, se concentrer sur un plan et réfléchir, 
sortir  du  pur  ressenti,  lui  coûtaient  énormément  en  cet 
instant. La tête tournait et il ne contrôlait que très mal 
son  équilibre.  Hors  d’haleine,  se  tenant  aux  murs  pour 
marcher droit, il donnait l’impression d’un type un peu 
saoul qui n’avait pas bien terminé son réveillon.

Il se traîna jusqu’à l’arrêt de bus, s’effondra sur le banc 

et mit plusieurs minutes à se rappeler l’épisode du matin, 
l’officier Morris et l’absence de bus. Il jura bruyamment, 
ce  qui  l’étonna  lui-même,  constata  qu’il  avait  réussi  à 

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