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C’est sur cette note que la Comtesse s’apprêtait à s’endormir, lorsqu’elle ressentit
un léger frisson provoqué par un courant d’air inopportun, qui passait sur son
joli visage blanc, tel le battement d’ailes d’un ange, venant s’assurer discrètement
de son bon sommeil.
Voyons ! se dit-elle, Tatiana aurait-elle oublié de fermer l’une des baies donnant
sur le balcon ?
Elle attendit que le courant d’air se répète, ce qui ne manqua pas de se produire
à nouveau.
La Comtesse était au comble de la stupeur lorsqu’elle sentit se promener tout
autour de son vaste lit, un parfum inconnu, qui volait et qu’elle n’avait encore
jamais perçu.
Puis, ce fut l’horrible sensation d’une présence.
Certes, l’épais tapis assourdissait les bruits de pas, mais pourtant, la Comtesse en
avait maintenant la certitude, il y avait bien quelqu’un dans sa chambre !!
Tout à coup, croyant à une hallucination d’abord, puis se rendant compte de
l’épouvantable vision, elle aperçoit dans son miroir sur pied, reflétée brusquement,
une main – une main sinistre, une main crispée, une main d’homme – qui tend à
se glisser, entre les rideaux du lit… du moins lui semble-t-il.
Une main ? Oui, une main vivante, une main aux doigts féroces, une main de
meurtrier, la main d’un assassin, la main rudement spatulée d’un Troppmann.
(Assise sur son lit, dans le noir, tenant
fermement les draps sous son menton, et balayant avec une angoisse naissante, sa
chambre du regard)
Il y a quelqu’un ?...
Attention, je suis armée !...
Quelques secondes s’écoulent, semblant durer des siècles avant que…
Nullement !!