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10.   PARIS - PALAIS DE LA CITÉ EN L’AN 1304 

Il  est  la résidence  et  le  siège  du  pouvoir  des  rois  de  France,  du Xe au XIVe siècle, 
s’étendant sur la partie ouest de l’île de la Cité 
dans le 1er arrondissement de Paris. 
Le souverain d’alors, Philippe IV dit Philippe le Bel. 

Qu’il ait mérité sur son métier de roi en observant le comportement de son père et en 
constatant les fautes de celui-ci, qu’il ait dans son for intérieur résolu d’être un grand 
roi, cela paraît évident. 
Dès son avènement, il était prêt à régner ! 
Point  de  prurit  de  jeunesse  chez  lui,  nulle  présomption,  mais  un  pragmatisme 

d’homme mûr, une volonté ferme, une conception claire et précise, une faculté de 
prospective peu commune, servie par une intelligence pénétrante. 
Sous son règne, le royaume de France atteint l’apogée de sa puissance médiévale. 
Avec entre 16 et 20 millions d’habitants, c’est l’Etat le plus peuplé de la chrétienté ; 
il  connait  une  grande  prospérité  économique  et  le  pouvoir  royal  se  renforce 
considérablement, si bien qu’on voit en Philippe IV, entouré de ses légistes, le premier 
souverain moderne d’un Etat puissant et centralisé. 

À bien plus de quarante ans, Philippe le Bel avait encore une apparence de jeune 
homme, avec une peau claire et des cheveux blonds. Il était l’incarnation même de la 
noblesse. Pourtant, depuis près d’une décennie, poussé par une soif de richesse et de 
puissance qui n’avait d’égale que sa débauche, il avait méticuleusement semé autour 
de lui la mort et la destruction, infligeant les pires tourments à tous ceux qui se 
dressaient sur sa route ou qui, simplement, n’avaient pas l’heur de lui plaire… et les 
Templiers, avaient fait plus que lui déplaire. 

Les finances du royaume sont au plus mal. 
Malgré l’ingéniosité quelque peu diabolique des conseillers royaux, les recettes ne 
couvraient pas les dépenses et de loin. 
À la vérité, le système fiscal était anachronique et désordonné. Il ne permettait certes 
pas à Philippe le Bel de réaliser ses ambitions. 
Faute de mieux, il imaginait des expédients, car il lui fallait de l’argent coûte que 
coûte. 
Il prit les juifs sous sa protection et leur accorda un statut moyennant finances. 
1292 : il les frappe d’une taille particulière. 

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