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12. BOSTON – MICKEY & SON - QUELQUES MOIS PLUS TÔT
INTÉRIEUR / NUIT
CALVIN
ARMSTRONG (Pas rassuré)
Tu es vraiment sûr que c’est ici ?
AARON
ACKERMANN
Pas de doute !
Les deux jeunes gens montent prudemment les marches et gravissent ainsi les
étages, qui visiblement n’ont plus rencontré de balais depuis des lustres.
Dehors, la pluie n’en finit plus d’imbiber l’air, de cingler les corps et les visages,
de crépiter sur les toits, de chuinter dans les gouttières, de fouetter les vitres, de
gargouiller au sol, le long des murs et des fossés.
C’est Aaron qui, le premier, frappe à la porte vitrée sur laquelle, les lettres
autrefois du plus bel effet – du moins celles encore en place - indiquent à peu près
clairement, que l’adresse est la bonne.
Le bruissement léger du ventilateur qui, de ses pales balaie le plafond, trouble seul
le profond silence du bureau. De tout son pouvoir, Mickey s’efforce de détourner
son attention de cette ronde lancinante, image exacte et quasi diabolique de ses
propres pensées.
Dans un fauteuil sans âge et depuis bien longtemps sans forme, suivant
distraitement des yeux la fumée bleue de sa cigarette qui monte en volutes
élégantes vers le plafond, à demi-somnolent, il songe, sans réfléchir, lorsque
soudain, un coup de sonnette le fait tressaillir.
MICKEY (À faire trembler les murs)
Ouaiiiiiis !
AARON
ACKERMANN
C’est moi Mickey !