background image

 

~ 59 ~ 

 

 

 

12.  BOSTON – MICKEY & SON - QUELQUES MOIS PLUS TÔT  
  INTÉRIEUR / NUIT 

CALVIN 

ARMSTRONG (Pas rassuré) 

Tu es vraiment sûr que c’est ici ? 

AARON 

ACKERMANN 

Pas de doute ! 

Les deux jeunes gens montent prudemment les marches et gravissent ainsi les 
étages, qui visiblement n’ont plus rencontré de balais depuis des lustres. 
Dehors, la pluie n’en finit plus d’imbiber l’air, de cingler les corps et les visages, 
de crépiter sur les toits, de chuinter dans les gouttières, de fouetter les vitres, de 
gargouiller au sol, le long des murs et des fossés. 
C’est  Aaron  qui,  le  premier,  frappe  à  la  porte  vitrée  sur  laquelle,  les  lettres 
autrefois du plus bel effet – du moins celles encore en place - indiquent à peu près 
clairement, que l’adresse est la bonne. 
Le bruissement léger du ventilateur qui, de ses pales balaie le plafond, trouble seul 
le profond silence du bureau. De tout son pouvoir, Mickey s’efforce de détourner 

son attention de cette ronde lancinante, image exacte et quasi diabolique de ses 
propres pensées. 
Dans  un  fauteuil  sans  âge  et  depuis  bien  longtemps  sans  forme,  suivant 

distraitement  des  yeux  la  fumée  bleue  de  sa  cigarette  qui  monte  en  volutes 
élégantes  vers  le  plafond,  à  demi-somnolent,  il  songe,  sans  réfléchir,  lorsque 
soudain, un coup de sonnette le fait tressaillir. 

MICKEY (À faire trembler les murs) 
Ouaiiiiiis ! 

AARON 

ACKERMANN 

C’est moi Mickey ! 

 

59 / 238