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rempli de tableaux et de sculptures volés ou rachetés à vil prix aux familles
juives allemandes persécutées.
J. GOBBELS : le regard du même noir que ses cheveux gominés et plaqués en
arrière, surmontait une bouche en forme de faucille inversée.
Il est l’ensorceleur, celui qui régente les gigantesques parades du régime et
règne d’une main de fer sur le monde des arts et de la culture. Rien ne lui plait
tant, que de rédiger de longs discours pour lui-même ou pour son maître. C’est
un homme de son temps, fasciné par les nouvelles technologies de
communication, comme la radio, le cinéma et depuis peu la télévision.
Il porte des vestes aux épaulettes trop larges pour lui et le dernier tailleur qui
a osé émettre la suggestion d’en réduire la carrure, a été, stricto sensu, envoyé
en camp de concentration. Ses adversaires, nombreux et puissants au sein du
parti, et de l’armée, le surnomment derrière son dos, le Nabot.
H. HIMMLER : l’homme aux fines lunettes cerclées d’acier, sanglé dans sa
veste noire de la SS, griffée Hugo Boss.
De tous les serpents réunis autour de la table, il en est le plus venimeux, le
plus mortel. Il cumule deux postes qui le rendent infiniment dangereux. Il est
le chef de la SS, l’organisation la plus élitiste du pays qui, au fil des ans, s’est
détachée du parti nazi, pour devenir un Etat dans l’Etat avec sa police, son
armée, la Waffen, et son économie parallèle. Il détient aussi le poste redouté de
ministre responsable de la sécurité intérieure et de la Gestapo.
Il possède des dossiers sur tous les membres assis autour de la table et se délecte
des déviances des uns et des autres. Technocrate de la terreur, il se considère
néanmoins, comme un moine-soldat. Pour lui, sa SS est le Nouvel Ordre de
Chevalerie de l’Allemagne moderne. Ordre, dont la religion se résume à un
crédo : l’adoration de la pureté du sang aryen.
Le visage glacial et les tempes rasées à trois centimètres au-dessus des oreilles,
(surnommé le Mage) il parle avec une lenteur calculée.
R. HESS : les sourcils en broussaille, son front qui tombe, tel un pont-levis
sur ses yeux, son sourire lui donne un air inhumain. Compagnon de la
première heure d’Hitler, il est surnommé en privé, le Dingue, en raison d’un
séjour en asile psychiatrique avant -guerre.