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– Vous me semblez plus jeune que sur la vidéo !
– Seuls les sots se lamentent de vieillir, à chaque âge ses 

plaisirs ! Cicéron, traité sur la vieillesse !

– Je suppose que vous savez que j’ai très mal suppor-

té d’être embarqué par la Mafia ?

– Bien que je n’en connaisse pas les vraies raisons, il 

semble que vous soyez tombé tout seul dans leur filet !

– C’est quand même vous le commanditaire ?
– En effet, et j’ai payé très cher pour ce recrutement.
– J’aimerais que vous m’expliquiez pourquoi vous 

m’avez fait venir ici !

– C’est encore trop tôt, mais il se peut que je vous 

confie une mission qui requiert des qualités intellec-
tuelles que les sbires de la Mafia ne possèdent pas ; je ne 
vous le dirai qu’à la fin de votre stage.

– Si je ne fais pas l’affaire … Il se passera quoi ?
– Je vous renvoie chez ses messieurs du Syndicat, je 

ne récupérerai sans doute jamais mon argent, mais j’ai 
bien peur que vous y perdiez la vie … Vous voyez … Un 
vrai gâchis pour tout le monde. Vous allez m’excuser, 
je dois partir, reposez-vous, réfléchissez. Demain nous 
avons à prendre un avion très tôt pour l’Arizona, où se 
trouve mon laboratoire. Je vous envoie Pedro, il sera à 
votre service pour la soirée.

Sans son acteur principal, la grande pièce semble mainte-
nant vide et Alexandre à l’impression de faire de la figu-
ration dans un décor de luxe hollywoodien. Il est agréa-
blement surpris par la courtoisie du scientifique.

– Monsieur Alexandre ? Votre appartement est au 

rez-de-chaussée côté jardin, donnez-moi ce bagage et 
suivez-moi !

V

Atlanta, le plus grand aéroport des États-Unis.

Alexandre s’arrête une minute pour expédier un tex-
to à l’inoxydable Parrain barcelonais. Il repère tout de 
suite les taxis et se fait porter à l’adresse indiquée par le 
docteur Massoud. Il semble que ce soit un quartier ré-
sidentiel. Alexandre, accompagné d’un vigile, est invité 
à monter dans un ascenseur privé. Le vestibule du doc-
teur Massoud ressemble à un cabinet de curiosités où 
sont accrochées aux murs des sagaies africaines et des 
sarbacanes. Deux têtes réduites trônent sur une étagère 
et pour finir un grand totem domine le couloir qui mène 
à l’appartement.

– Monsieur Duparc, entrez, je vous prie !
Au centre de la pièce, ce type dégage le magnétisme 

d’un chaman. Plutôt jeune, dans les trente ans, avec des 
cheveux noirs et crépus, une peau de métisse, les yeux 
bridés et parlant français :

– J’ai suivi les cours de français de l’Alliance fran-

çaise de Kaboul et un ami à Téhéran chez qui j’ai vécu 
était mariée à une Française.

Quelques minutes avec lui suffisent à Alexandre pour 
comprendre qu’il n’a pas à faire à un malfrat, il est d’une 
autre nature que les nervis de la mafia qu’il a croisé ces 
derniers temps.

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