Le VIEIL HOMME
- "Tu sais qu't'as raison la môme ?! Fil'moi les clefs de ta caisse !"
DERLEY
- "Elles sont dessus."
L'Antoine se relève, se calle le flingue dans le falzar et prend le sac sur la
table. De ses doigts agiles et mouvement rapide la femme s'empare du
Glock qu'elle tente de retirer du pantalon. L'homme retient de toutes ses
forces le bras de Derley et de l'autre main le canon qui tarde à se relever.
Derley s'aide de son autre main et presse la détente. La balle lui traverse la
jambe au niveau de l'aine. Aorte sectionnée. L'homme s'écroule. Son
pantalon en sang. Derley manque tomber avec lui quand elle entend tout-à-
coup sa voiture qui démarre ! Elle se fige l'espace d'une seconde puis bondit
vers la porte. L'homme au sol tire. La balle traverse l'épaule de Derley qui
s'effondre contre la porte mais réussit à sortir dans la cour.
Sa voiture s'éloigne, elle y part après de toutes ses jambes mais la Dyane
disparait au long chemin. Elle s'arrête et tient son épaule gauche de sa main
droite. Regarde ses doigts. Du sang. Du sang devant. La balle a traversé. Elle
rentre à la ferme par la porte du garage, se dirige vers la salle de séjour et
voit le type allongé dans une marre de sang. De la porte elle découvre les
escaliers tâchés de sang. Elle monte avec difficulté sans se tenir à la rampe
côté gauche. Une tâche sur le mur. Elle arrive au premier. Une tâche au
carrelage du couloir. La porte trouée du débarras est grande ouverte. Le
Robert s'est envollé !
DERLEY
- "Putain de putain de merde ! "
Elle entre en salle-de-bain et voit son tee-shirt rouge de sang dans le miroir.
Elle ouvre le carton à pharmacie posé à ses pieds, cherche des compresses
et du scotch, quitte son tee-shirt, nettoie et colle un adhésif.
Si l'autre zouave disait vrai, fallait déguerpir en vitesse ! Derley va pour
redescendre quand elle entend un bruit venu du rez de chaussée. La conne
sans flingue descend alors les marches de l'échaffaud à pas de loup. Elle
écoute à la porte ouverte. Elle entend un bruit de cafetière. Elle entre dans la
salle à manger, enjambe le mort et va à la cuisine arrêter l'appareil
électrique vidé de son bac d'eau. Puis elle s'approche du mort, se penche au
sol et récupére le flingue, lui arrache le sac des mains puis entreprend de
fouiller le type. Un briquet, un mouchoir, une grosse clef de ferme et une
petite de boite-aux-lettres, un paquet de Gitanes papier maïs.
DERLEY
- "Putain de putain de putain ! Moi qui ai laissé les clefs dessus la
bagnole ! Putain que je suis conne ! Ôh putain que je suis conne
!"