GALLISA BRUNO Mon grand-père est une diva
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SAM fouil e dans un sac d’où il sort une casquette qu’il place sur la tête de CLAUDE
en l’ajustant.
CLAUDE
Parce que tu n’as pas trouvé le bon, mon chéri. Ça pas été facile
tous les jours, tu sais et surtout dans ce milieu. C’est pour ça qu’en
70, on a raccroché. On a ouvert un magasin de fleurs à
Montmartre. Charles adorait les fleurs et il m’a appris leur langage.
Je te l’apprendrai si tu veux.
SAM entoure autour du cou de CLAUDE une longue écharpe en laine.
SAM
Comment est-ce qu’il est mort ?
CLAUDE
Notre appartement a pris feu. Une bougie ou une cigarette, on n’a
jamais su et à quoi bon. J’étais parti faire deux courses. Ce jour-
là, je suis passé chez le pâtissier, il y en avait un bon dans le
quartier. On adorait ses éclairs au café. Mais il était victime de son
succès, il y avait toujours du monde et il fal ait attendre.
96 - FLASHBACK - RUE DES PANOYAUX - EXT. JOUR
Sur la voix de CLAUDE, on le voit, 5 ans plus tôt, une boite de gâteau à la main et le
sourire aux lèvres, marcher dans une rue.
Il s’arrête brusquement, le visage horrifié. La boite de gâteau lui glisse des mains et
tombe sur le trottoir.
Face à lui, son immeuble est en feu et des pompiers s’agitent tout autour.
Claude, le souffle coupé, s’écroule, inconscient.
CLAUDE (EN VOIX OFF)
J’ai attendu longtemps, trop longtemps.
Peut-être que si j’étais revenu plus tôt…
97 - FLASHBACK - RUE DES PANOYAUX - CAMION DE POMPIERS - EXT. JOUR
On voit CLAUDE, le regard hagard, assis dans un camion de secours.
Un pompier lui prend la tension et lui parle, mais il ne semble pas comprendre.
Sur ses genoux, un autre sauveteur vient déposer la boite de gâteaux cabossée.
CLAUDE (EN VOIX OFF)
Les pompiers ont dit qu’il n’a pas souffert, asphyxie.
98 - INTERIEUR VOITURE - CIMETIERE PÈRE-LACHAISE - EXT.JOUR