GALLISA BRUNO Mon grand-père est une diva
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En entrant dans la chambre, SAM a la gorge serrée et les mains moites.
CAROLE
Surprise papa, regarde qui est là.
CAROLE embrasse son père qui garde les yeux fixés sur SAM.
RAYMOND, environ soixante-dix ans, est amaigri et porte une lunette à oxygène
sous le nez. Il a le regard sévère et respire fort.
Il est visiblement étonné de voir son fils et le regarde avec insistance.
Après un temps d’hésitation et comme ne sachant comment réagir, il esquisse un
sourire.
SAM sourit également, timidement.
RAYMOND
Tu as changé, Samuel.
SAM
Toi aussi.
Son père se met à rire.
Les deux hommes se regardent en silence.
CAROLE comme pour briser le silence entame une danse mécanique. Elle
commence par arranger le lit de son père, taper les coussins, sortir et ranger les
magazines et journaux qu’el e vient d’acheter tout en ayant un flot de paroles
incessant.
CAROLE
Tu sais que j’ai eu encore au téléphone ton comptable, mais je ne
comprends rien à ce qu’il me raconte avec son accent ch’timi, c’est
impossible. Il faut vraiment faire quelque chose.
Sara t’embrasse, el e essaiera de passer demain.
SAM a fini par s’instal er dans le fond de la chambre sur une banquette.
Il sort son livre d’Hamlet et se met à lire.
RAYMOND n’a toujours pas quitté son fils des yeux.
CAROLE
J’ai encore eu un problème avec la porte d’entrée du pavil on, il va
vraiment fal oir faire quelque chose, la faire réparer, je ne sais pas.
J’ai eu Jacques au téléphone, cet imbécile a encore annulé les
vacances de Sara à Londres, il me désespère.
Sam répète dans un très beau théâtre sur les grands boulevards,
tu sais.
RAYMOND
Tu ne vas plus chez le coiffeur, Samuel ?