GALLISA BRUNO Mon grand-père est une diva
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CAROLE jette mécaniquement les bouteil es de bières et de vin vides dans un
conteneur à verre.
Elle a un carton plein à ses pieds et el e répète le geste des dizaines de fois, le
regard dans le vide.
On entend le bruit d’un train de banlieue au lointain.
Son téléphone sonne et el e sort brusquement de sa torpeur.
Elle prend son téléphone et décroche.
CAROLE
Oui Sara ?... Non, je ne vais plus tarder… Il reste du gratin dans le
four… Non, tu ne commandes pas une pizza, il faut finir le gratin…
Je t’ai dit non, Sara ! Allo ?
Elle pousse un grand soupir et range son téléphone.
Elle recommence à jeter les bouteil es, mais cette fois beaucoup plus rapidement.
Dans sa précipitation, el e ne fait pas attention et le contenu d’une bouteil e de bière
à moitié vide se répand sur son manteau.
CAROLE
Merde, c’est pas vrai ! Fait chier !!!
Elle frotte énergiquement son manteau à l’aide d’un mouchoir et se met
soudainement à pleurer à chaudes larmes.
Elle s’adosse au conteneur et se laisse glisser jusqu’au sol, accroupie.
Elle pleure toutes les larmes de son corps en tentant d’étouffer ses gémissements.
Un train passe encore, plus bruyant qui couvre ses pleurs.
27 - MAISON DE RETRAITE - JARDIN - EXT. JOUR
SAM et L’INFIRMIÈRE se promènent dans les al ées du jardin.
L’INFIRMIÈRE
Ça fait presque 4 ans qu’il est ici et aucune visite. Sur son dossier,
il y a marqué sans aucune famil e.
SAM
C’est une histoire compliquée. Il a abandonné mon père enfant et
a disparu jusqu’à ce que je retrouve une lettre oubliée. Je suis
tombé dessus hier.
L’INFIRMIÈRE
Je trouve ça formidable.
SAM (déçu)
Oui, sauf que j’arrive un peu tard.
L’INFIRMIÈRE