GALLISA BRUNO Mon grand-père est une diva
111
C’est tous les articles de journaux qui parlent de Sam !? Il y a
même le programme du spectacle de fin d’année du lycée. J’en
reviens pas, tu as tout gardé ?
RAYMOND
Tu promets que tu lui donneras ?
CAROLE
Mais pourquoi tu ne lui donnes pas toi, il sera tel ement content !
RAYMOND
C’est trop tard, ma fil e. Il ne comprendra pas et il va encore
s’énerver.
CAROLE
Essaie au moins, je sais qu’il n’a pas un caractère facile, mais
quand-même.
RAYMOND
C’est pas sa faute, tu le sais bien. Je l’ai tel ement malmené, le
Pauvre gamin. Sans ta mère, j’ai pas su faire, Carole, j’ai pas su
faire.
RAYMOND pleure. CAROLE le prend dans ses bras.
CAROLE
Je sais, papa, ne t’en fais pas.
RAYMOND
Tu lui donneras, promets.
Il tousse encore plus fort et appuie sur la pompe à morphine.
CAROLE
Promis, papa, promis. Allez, repose-toi, maintenant.
RAYMOND s’assoupit. CAROLE pleure silencieusement, le cahier col é contre sa
poitrine.
149 - DEVANTURE CABARET CHEZ MME ARTHUR - PIGALLE- EXT. NUIT
À peine garé, dans le 18ème, rue des Martyrs, en, CLAUDE saute du véhicule, comme
aimanté. SAM ne le quitte pas d’une semel e et observe chacun de ses mouvements,
chacune de ses expressions.
CLAUDE marche vite, court presque, comme attiré et hypnotisé par l’enseigne
lumineuse de Chez Madame Arthur qui bril e de tous feux.
La couleur rouge vif de la devanture l’enthousiasme au plus haut point.
Il a la bouche ouverte et ses yeux bril ent.