Jean-DiDier
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La semaine passa sans accroc. Jack vit les jours
se succéder sans y prêter attention. Il n’était pas
obsédé par sa dernière rencontre programmée avec Mike,
il était même plutôt détaché de tout. Jack s’était comme
réfugié à l’intérieur de lui-même, il était en pilote auto-
matique et se laissait porter par les journées, par son
emploi du temps. Ses pensées allaient beaucoup plus vers
Lydie, qui ne quittait pas son air revêche. Elle parlait sans
regarder Jack. Elle était, elle, en revanche, particulière-
ment soucieuse quant à cette rencontre. Jack finit par se
dire qu’elle l’était pour deux. Il n’appréhendait pas cette
rencontre parce qu’il n’y pensait pas du tout. C’était son
ultime défense.
Ils finirent quand même par avoir une vraie discussion
le week-end venu. Jack en parla le premier en contour-
nant la mauvaise humeur de Lydie.
— Tu disais que tu voulais que j’en finisse avec
l’hôpital, tu es revenue là-dessus ? Tu sais, tout ce qui
rangement. Il avait fait une sorte de grand ménage pour
isoler tout ce qui était en rapport avec Mike et l’accident,
pour classer et oublier. Il composa le numéro et tomba
directement sur Morgan.
— Oui ?
— Je voudrais voir Mike une dernière fois.
— Quand ?
— La semaine prochaine, le jour habituel.
— Très bien. Au revoir, Jack.
Il n’eut pas le temps de répliquer. Morgan l’avait de
nouveau appelé par son diminutif et lui avait carrément
raccroché au nez. Il se rendit compte que de son côté, il
n’avait même pas salué Morgan. Ce coup de fil semblait
comme téléguidé. Jack repensa à ce que lui avait dit
Morris, qui s’était senti comme poussé à venir lui parler.
Il se leva et annonça la date à Lydie, qui ne quittait pas
son air dur.