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Jean-DiDier

et si c’était DéJà écrit ?

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a fait quelque chose. Je ne sais pas quoi, mais toute cette 
histoire est plus que bizarre. Ce type veut quelque chose 
de vous. Je ne sais pas quoi, mais ce n’est pas normal, tout 
ce bazar.

— Excusez-moi, mais je… je n’ai pas repensé à tout 

ça depuis des jours, j’avais d’autres chats à fouetter, si je 
puis dire…

— Je comprends, mais il y a du nouveau. Lors d’un 

des transferts, Mike m’a demandé à vous voir. J’ignore 
comment il sait que je vous connais, mais lui, en tout cas, 
il est au courant que je vous ai parlé.

— Il nous aura vus au pied du pavillon quand nous 

nous sommes rencontrés l’autre jour.

— Mouais… peut-être, mais pourquoi faire cette 

demande à moi, un flic ? Il aurait pu passer par ce Morgan, 
l’infirmier en chef, non ?

— Je crois que ces deux-là ne s’aiment pas beaucoup.
— Pas  une  raison.  Il  aurait  pu  demander  à  voir  un 

toubib ou son avocat…

— Écoutez, je suis assez occupé, je vais y réfléchir… 

Je suis incapable d’aller le voir en ce moment.

— Moi je crois que vous ne devriez jamais revoir ce 

type. Et qu’il devrait retourner en prison finir ses jours. 
Le juge a considéré que ce qui s’est passé était un « acci-
dent médical inexpliqué ». Il a convoqué Morgan et ça 
s’est arrêté là. Mais je n’en crois rien. Mike est mauvais, 
et il continue à faire le mal tant qu’il peut. Et pourtant, il 

pas du tout cette situation. En plus de tout cela, le voilà qui 
était maintenant ridicule, c’en était vraiment trop.

Le lendemain, Jack arriva de bonne heure à la biblio-

thèque pour éviter de rencontrer tout le monde. Il se 
sentait  assez  mal  par  rapport  à  son  personnel  et  se 
demandait comment retrouver un certain aplomb auprès 
de Mrs Turnpike. Il ne s’agissait pas d’autorité, il voulait 
simplement éviter de passer pour quelqu’un de faillible, 
et la période récente n’allait pas vraiment dans ce sens.

En début d’après-midi, alors qu’il revenait de son 

restaurant habituel où il s’était rendu en se forçant pour 
garder sa contenance, il trouva l’officier Morris qui l’at-
tendait dans son bureau. Il était en civil, ce devait être son 
jour de repos.

— Comment allez-vous, officier ?
— Très  bien.  C’est  plutôt  vous,  le  gars  à  qui  il  faut 

demander ça, non ?

— Vous voyez, je suis au bureau, je me tiens debout, 

tout va bien.

Jack sentit qu’il avait un sourire crispé. Il toussa.
— Mais qu’est-ce qui vous amène, cher ami ? Vous 

cherchez un livre ?

Nouveau sourire crispé. Jack avait décidément du mal 

à se mettre à l’aise avec les gens.

— Vous l’avez échappé belle.
— Pardon ?
— Pour moi, Stanton est responsable de ce qui est 

arrivé. Je ne crois pas à cette histoire de malaise. Il vous 

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