Jean-DiDier
et si c’était DéJà écrit ?
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immense lui donnaient un air carnassier. Elle le fit asseoir
et se tint accroupie près du fauteuil. Elle ne lâchait pas
son avant-bras et son regard était plongé dans les yeux
de Jack.
— Nick, j’attends ce moment depuis si longtemps…
— Je suis venu vous rendre visite, je suis visiteur
volontaire, je…
— Nick, je meurs d’envie de toi…
— Écoutez, je crois qu’il y a erreur sur la personne, je…
— Nick, reste, je t’en prie, reste juste un instant, tous
les matins, je me fais belle pour toi, tu ne peux pas partir
comme ça !
Jack était terriblement gêné. La femme se tenait dans
une position sans équivoque à ses pieds, les genoux
largement écartés, la poitrine en avant. Son air de gamine
soumise lui allait fort bien. Jack était à la fois fasciné par
sa beauté, dégoûté par le dérangement mental visible et
terrorisé à l’idée que l’aide-soignante qu’il avait croisée
les trouve ainsi. Il se décida à entrer dans le jeu de la folle
quelques instants.
— Euh… chérie, est-ce que tu es contente de ta
chambre ? Je veux dire, il n’y a pas trop de bruit.
Jack bredouillait. Il craignait que le délire de la femme
cesse brutalement.
— Non, mon amour, tout va très bien. Il y a juste
des bruits, certaines nuits. Un raffut de tous les diables
au-dessus.
— Au-dessus ?
branche morte de l’hôpital. Pas d’entretien, un personnel
complètement démotivé, Morgan l’avait fait venir dans
un drôle d’endroit, décidément.
Le couloir était exactement identique à celui qui se
trouvait au-dessus. Jack frappa à la porte de la chambre
qui se situait juste sous celle de Mike.
— Nick ? fit une voix féminine. C’est toi ?
— Bonjour, je suis un visiteur volontaire.
— Nick, c’est toi ?
Jack ouvrit la porte et entra dans la chambre. Elle était
en parfait état, extrêmement bien tenue même. Elle était
encombrée de tenues de femme, de cintres et de paires de
chaussures. Les étagères étaient couvertes de produits de
beauté et de flacons. Jack se présenta à la femme qui lui
tournait le dos. Elle s’arrangeait devant un grand miroir
disposé près du lit.
— Nick, comme c’est gentil de me rendre visite, il y a
si longtemps que tu n’es pas venu…
— Non, je ne suis pas Nick, je suis Jack…
— Nick, viens t’asseoir près de moi.
Elle attrapa la main de Jack et l’emmena vers le fauteuil.
Elle était à peine habillée. Sous son peignoir transparent,
qui n’était pas du tout un de ceux fournis par l’hôpital et
qu’elle portait ouvert, elle était vêtue de dessous de linge-
rie rouge. Elle devait avoir quarante et quelques années,
et lorsqu’il la vit dans la lumière, Jack s’aperçut qu’elle
était d’une beauté saisissante. Juchée sur ses talons hauts,
elle était aussi grande que lui, ses yeux verts et sa bouche