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Jean-DiDier

et si c’était DéJà écrit ?

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ce lieu où l’on ne se rendait pas sans bonnes raisons. Jack 
s’endormit la tête pleine de questions, tendu au point que 
Lydie  le  repoussa  avec  douceur  lorsqu’il  se  serra  enfin 
contre elle : « Jack, ne le prends pas mal, mais tu es telle-
ment préoccupé que je t’entends penser… Dors de ton 
côté du lit, d’accord ? »

de week-end lui tenait à cœur à lui aussi et il n’avait pas 
fait semblant de s’y intéresser. Mais sitôt la conversa-
tion éteinte, une fois assis devant la télévision qui diffu-
sait une fiction sur la naissance de Jésus, il se remit à 
gamberger sur Mike, son parcours, ses années de prison, 
la drogue, les coups…

Jack et Lydie jouissaient d’une vie protégée dans un 

quartier résidentiel. Pour autant, ils n’étaient pas igno-
rants des souffrances du reste du monde comme pouvaient 
l’être bon nombre de leurs voisins. Jack était porté, par sa 
nature, à se renseigner avec curiosité sur tout et aussi sur 
les affres de la vie humaine. Parmi les emplois qu’il avait 
occupés pour la mairie, il avait également géré les aides 
sociales,  mais  là  encore,  comme  à  la  bibliothèque,  son 
bureau se trouvait éloigné du public. Rencontrer Mike, 
c’était, pour la première fois peut-être, rencontrer une 
vie en tous points différente de la sienne, se confronter 
à quelqu’un qui avait dû faire des choix dans des condi-
tions incroyables et, surtout, subir toute sa vie les consé-
quences d’une erreur. Jack se demandait tout simplement 
ce  qu’il  aurait  fait,  ce  qu’il  serait  devenu  à  la  place  de 
Mike. Aurait-il su retrouver une vie normale après la 
prison et pu prendre goût à la drogue, lui qui ne fumait 
même pas de cigarettes ?

Pour  la  première  fois,  Jack  se  mettait  à  la  place  de 

quelqu’un d’autre, quelqu’un qu’il n’aurait pas pu rencon-
trer autrement que de cette façon un peu artificielle, dans 

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