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13. LA TAVERNE DU « COCHON QUI FUME » 

INTÉRIEUR / NUIT 

Ce fut le cas, une nuit de décembre. 

Cette nuit-là, le policier, décida de se pas surveiller la demeure du couple Beltham, 
mais de suivre les deux domestiques dont c’était visiblement le jour de congés. 

Bien qu’il fût huit heures et demie du soir, qu’un brouillard glacial, torturé par 
des rafales de vent froid, pesât dans la rue, il portait, comme tout vêtement, un 
court veston, sous lequel bien évidemment n’existait aucun gilet. 

Des boutons manquaient d’ailleurs, remplacés par des épingles doubles. 

Lui non plus ne semblait pas avoir de linge, ce que d’ailleurs il s’efforçait de 
dissimuler en relevant jusqu’aux oreilles le collet de son vêtement. 

Son pantalon, trop court, flottait au-dessus des chevilles, très large, avec des plis 
de drapeaux et l’on voyait à ses pieds à droite une bottine à lacet, à gauche une 
bottine à élastiques…  

Accessoirement, tout y était : l’habit, la démarche, le mégot de feuille de maïs, les 
lorgnons… en un mot : méconnaissable ! 

Il s’accapara la table juste derrière le couple, en faisant mine de ne pas les voir. 

Juve espérait ne pas rentrer bredouille. 

Et puis, enfin… la délivrance.  

Il parvient malgré le tohu-bohu, à percevoir quelques bribes de conversation. 

Puis le couple se lève… 

Mais c’est Jojo !... 

C’est vrai, t’es pas très causant !... 

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