background image

56 

 

 

l’authenticité  de  vieux  mythes  tombés  dans 
l’oubli  sur  leur  inextinguible  soif  de 
pouvoir… ! 

Les Apaches s’efforçaient d’assimiler les paroles qu’ils venaient d’entendre. Ils 
tremblaient encore après l’épouvantable démonstration de force et de haine, que 
Fantômas venait de leur proposer… ! 

Ils venaient de prendre conscience que Fantômas se trouvait en ce moment devant 
eux. 

À la fin de son récit, on aurait dit que le démon lui-même avait vidé le sous-sol 
de son oxygène. 

Les Aminches ne bougeaient pas, comme asphyxiés par les paroles, qui semblaient 
flotter encore dans la pénombre. 

En haut, la voix éraillée de la grande Lulu dominait fortement malgré tout, le 
tumulte  du  cabaret  enfumé  dans  lequel  les  familiers  de  l’établissement  se 
trouvaient réunis, comme d’habitude, vers dix heures du soir, pour deviser de 
leurs affaires tout en ingurgitant les plus invraisemblables des boissons, les plus 
néfastes des alcools.  

Ordonne ! Nous obéirons !! 

Fantômas prit le temps pour répondre. 

La  paranoïa  est  un  virus  qu’il  suffit  de 
transmettre dans les bonnes circonstances pour 
qu’il se développe tout seul. 

Elle  n’a  besoin,  pour  être  lâchée,  que  d’une 
once d’inquiétude, ensuite elle se propagerait 
comme de l’huile enflammée sur une mare !... 

56 / 257