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l’authenticité de vieux mythes tombés dans
l’oubli sur leur inextinguible soif de
pouvoir… !
Les Apaches s’efforçaient d’assimiler les paroles qu’ils venaient d’entendre. Ils
tremblaient encore après l’épouvantable démonstration de force et de haine, que
Fantômas venait de leur proposer… !
Ils venaient de prendre conscience que Fantômas se trouvait en ce moment devant
eux.
À la fin de son récit, on aurait dit que le démon lui-même avait vidé le sous-sol
de son oxygène.
Les Aminches ne bougeaient pas, comme asphyxiés par les paroles, qui semblaient
flotter encore dans la pénombre.
En haut, la voix éraillée de la grande Lulu dominait fortement malgré tout, le
tumulte du cabaret enfumé dans lequel les familiers de l’établissement se
trouvaient réunis, comme d’habitude, vers dix heures du soir, pour deviser de
leurs affaires tout en ingurgitant les plus invraisemblables des boissons, les plus
néfastes des alcools.
Ordonne ! Nous obéirons !!
Fantômas prit le temps pour répondre.
La paranoïa est un virus qu’il suffit de
transmettre dans les bonnes circonstances pour
qu’il se développe tout seul.
Elle n’a besoin, pour être lâchée, que d’une
once d’inquiétude, ensuite elle se propagerait
comme de l’huile enflammée sur une mare !...