Vous me semblez préoccupé mon ami… !

Lady Beltham le regardait avec admiration, comme le chien couché en cercle sur
le tapis du foyer regarde son maître, avec des yeux ronds, sans battements de
paupières, des yeux qui n’ont d’autre espoir que de refléter le geste attendu.

Le maître allait-il rompre le silence ?

Allait-il lui révéler le secret de sa songerie actuelle et l’admettre dans le royaume
de la méditation dont il semblait à lady Beltham, que l’entrée lui était interdite ?

(Suivant des yeux, quelques volutes de fumée qui s’échappaient et

se dirigeaient immanquablement en droite ligne vers le plafond)

On ne peut décidément rien vous cacher, ma
chère… !

Allez-vous, vous décider à me faire part des
dites préoccupations qui strient votre front
d’une ridule qui ne vous sied guère… !

D’ici, vous me faites l’effet, d’un banquier,
ou encore pire, un chef d’entreprise se
demandant s’il doit ou non se décider à
licencier du personnel afin de pouvoir honorer
sa prochaine commande… !

Mais, où allez-vous chercher tout cela… !

Las ! tout simplement, las !!

Anémié d’un côté… pléthorique de l’autre !...

…