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Les fortes précipitations couvrent presque sa voix.
Soudain, un éclair claque dans la nuit, mais il ne provient pas du ciel très
tourmenté, mais bel et bien de l’étage.
Une odeur de soufre, et puis la douleur, une douleur lancinante qui lui irradie
l’épaule et la totalité du bras gauche.
(Satisfait de lui)
Ce sont là des coups auxquels il faut
s’attendre, quand on se jette dans la
bataille, tête baissée, comme tu l’as fait.
Les pires désastres vous guettent !...
C’est notre destin de lutteurs qui le veut
ainsi. Il faut subir courageusement !...
Renonce à lutter contre moi… Ce n’est pas par
vanité que je te le dis… ce n’est pas non plus
parce que je te méprise… mais vois-tu… la lutte
est trop inégale…
Tu ne sais pas… personne ne sait toutes les
ressources dont je dispose… Non ! Tu n’as pas
conscience de toutes les ressources qui sont
en moi… tout ce que ma volonté et mon
imagination me permettent d’entreprendre et de
réussir.
Un silence, tout relatif.
Pense donc que ma vie entière est tendue vers
le même but, que j’ai travaillé comme un forçat
avant d’être ce que je suis, et pour réaliser
dans toute sa perfection le type que je voulais
créer, que je suis parvenu à créer !...