Descendez S.V.P
encore
Vous y êtes presque
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Attention ça va tourner au vinaigre
Au delà des dunes hurlements
Acte 1 sequence1
L'histoire que je vais raconter ne relève pas de la pure fantaisie, mais qui sait, il y a des moments où en plongeant dans l'imaginaire, on peut découvrir plein de réalités. Depuis 1974, neuf mystérieux crimes ont été commis par un individu que l'on ne peut qualifier ni de psychopathe ni de paranoïaque. C'est arrivé en Algérie, puis en France, retour en Algérie et ça continue encore. J'utiliserai la première personne du singulier et la troisième tout au long de mon récit et cela a commencé le jour où je me suis résolu à écrire, le 13 janvier. C'était un vendredi long et amer comme d'habitude, j'étais seul dans mon bureau. Hormis quelques petites modifications, rien n'avait changé à la gare ferroviaire, je venais d'avoir trente ans, c'était mon anniversaire. Le bureau datait de l'époque coloniale, mis en évidence par la pile de calendriers qui se sont accumulés pendant toutes ces années. On s'en servait comme plate-forme pour écrire. Combien de temps je les avais scruté jusqu'aux plus anciens (1947), les anciens étaient en carton dur. Cette fois comme par hasard, je me suis arrêté en 1961, l'année ou je suis venu au monde. Dans les calendriers français, chaque jour représentait une fête religieuse.
tiens tiens ...vise-moi donc ça quelle surprise: 13JANVIER_baptême de Jésus Christ..un vendredi !! zut.....malédiction ..... superstitions ?. Oui, hélas, pour l'acteur principal de cette histoire à la 3ème personne du singulier. Il est né le même jour que moi, dans la même ville.
Comme toute histoire qui se respecte, nous commencerons par le commencement. Il y avait foule ce jour 1957 avenue Max Marchand, il l'avait repérée de dos avec une queue de cheval et un chapeau de paille, elle allait vers la foule et il la suivit. Ce n’était pas un jour de défilé mais les gens s’alignaient pour regarder passer une jeep, suivie de deux ou trois camions. Un homme était attaché tête en bas sur le capot. Il saignait encore, un combattant du F.L.N sans doute. Debout sur sa Jeep, le lieutenant Jibard tenait à ce qu’il soit salué par la foule.
« Le salaud, il a osé » avait dit Albert Quaswar le notaire de la ville.
« Il n’y a pas que lui qui oserait faire cela » lui a répondu Catherine, c’était une jeune prof de français, elle se tenait juste devant lui. Albert l’a vu de prés et ce fut tout de suite le coup de foudre, elle était belle.
La maison d’Albert était située à la sortie est de la ville, en bas d’une petite colline, à moitié dissimulée par quelques sapins et cèdres. C’était le seul héritier quand il épousa Catherine. Peu de gens se rendaient chez les Quaswars, à cause des rumeurs sans doute, on raconte qu’on a retrouvé l’ex-gouvernante morte déchiquetée par les loups alors que le petit Albert jouait encore auprès d’elle. Mais la plus récente, c’était cet accident mystérieux qui a coûté la vie a trois soldats français qui en descendant de la maison des Quaswars, ont été retrouvés en bas sur la rivière avec leur véhicule, il y avait un pont, leurs freins auraient sûrement lâchés.
À cette époque, la ville ne comptait que trois ou quatre mendiants ou sans-abri. L’un d’eux était tout le temps à la sortie de l’église et un autre qui tendait la main lui aussi devant la porte de la mosquée. Le troisième, c’était un fou qui s’allongeait sur le trottoir et consumait de l’alcool et des cigarettes. Peu de gens savaient que ces mendiants étaient hébergés le soir chez les Quaswars.
« Oh ! merci, maîtresse… » Catherine reconnue tout de suite Maurice le clochard quand elle lui servi son dîner, une soupe bien chaude car il faisait froid, un morceau de pain et une grappe de raisin.
« Tu as entendu Albert, il a parlé, tu l’as reconnu, c’est Maurice. » Les gens de la ville croyaient qu’il était muet. Albert se retourna vers le visage étonné de sa femme, avança lentement, puis la serra dans ses bras, le temps qu’elle comprenne que Maurice ne parlait qu’à son maître. Voici venir un autre drame ce jour du dimanche de l’année 1957, dans les mêmes parages sur le même virage au-dessous du pont. Au bord de la rivière gisait le corps de Jibard le lieutenant, égorgé de l’oreille gauche jusqu’à l’oreille droite, mains et pieds ligotés, le béret toujours ajusté sur sa tête, sa chemise militaire tachetée de sang avec ses galons, à moitié nu
(Ni pantalon, ni slip, ni chaussures, ni chaussettes). Bien que le couple
Quaswar ait dû être harcelé pendant les premiers jours de l’enquête, la piste du F.L.N semblait être la seule qui était plausible. Puis se fit au tour de madame Jibard évidemment qui allait elle aussi être soumise aux interrogatoires du commissaire Mirou :
« Savez-vous où il devait se rendre ce soir-là ? »
« Il m’avait dit qu’il était invité, mais je ne me souviens pas chez qui
exactement ? »
« Il le faut, madame Jibard, faites un effort. »
« Désolé il ne me l’a pas dit, sinon je m’en serais souvenue. »
« A-t-il dit qu’il allait se rendre chez Albert le notaire ? »
« Sûrement pas, il ne s’entendait pas du tout avec ce notaire. »
Il y avait aussi Gertrude la sorcière, sa maison était située juste à l’entrée du quartier arabe, entourée d’un petit jardin. Bien que les enfants étaient réputés être beaucoup plus turbulents, personne n’osait franchir la barrière de cette sorcière, ce sont leurs parents qui leur en interdisaient l’accès bien que Gertrude vivait seule dans cette maison et s’absentait souvent. Cependant, tous les gosses se précipitaient et se bousculaient en criant et en tapant des mains sur le capot de la Citroën, une DS palace noire, celle d’Albert Q.
Ce n’est pas la première fois qu’il vient rendre visite à madame Gertrude.
« Alors, maître, tu lui as bien tordu le cou cette fois, et une bonne fois pour toutes ce prétentieux lieutenant. »
« J’aurais besoin d’un alibi, tu étais bien là ce soir-là ? Le commissaire Mirou commence vraiment à me taper sur les couilles. »
« Je pourrais très bien lui jeter un sort, tu auras qu’à me dire le nom de sa mère»
Vint le jour où Albert et Catherine eurent un enfant, cela ne les empêcha pas de commettre un autre crime. La victime était un Arabe cette fois, mais c’était le garde champêtre. À propos du commissaire Mirou, il ne se sentait pas bien du tout, il n’était plus le même ; c’est ce qu’avaient remarqué ses coéquipiers chez lui au cours de son enquête bien avant sa mise à la retraite. Les services secrets militaires français ont pris l’affaire en main. Quelques renseignements par la, des indications ou on a eu recours à la torture et on a fini par tendre un piège durant des nuits entières. Il paraît que les assassins étaient deux personnes cagoulées d’après les aveux des indigènes. La neuvième nuit de mobilisation au cœur et aux alentours de la ville a fini par faire mouche « Halte, halte. » Albert s’arrêta, mais Catherine a sorti son arme et avant même d’avoir eu le temps de tirer, on les a abattus tous les deux.
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Au début, le fils de Quaswar fut adopté par la gouvernante Yamina dans le quartier arabe. Mais cela n’a pas duré longtemps, elle venait de décéder elle aussi déchiquetée par les loups, alors que l'enfant était retrouvé indemne jouant auprès d'elle avec des louveteaux. Personne ne voulait de cet enfant. Heureusement qu’il y avait Gertrude la sorcière qui a bien voulu adopter l’enfant de son ex-maître, elle déménagea dans la maison des Quaswars, là où personne n’osait s’approcher même après l’indépendance quand la majorité des Français sont partis. Quand elle mourut à son tour, il avait tous justes dix ans, ses parents l’avaient baptisé Alain.
Après le départ des Français, les anciens combattants faisaient la loi dans ce pays. des fermes étaient abandonnées, des villas, des appartements. Dans les grandes villes, des immeubles entiers sont restés vides deux ans ou trois ans après l’indépendance. Je devais avoir 10 ans moi aussi quand si Mokhtar le manchot (un héros de la guerre soit disant) arriva d’une autre ville, il était invité chez mon oncle lui aussi ancien combattant. J’ai pris place dans le siège arrière de la voiture de mon oncle, ils bavardaient à haute voix, ils parlaient au sujet des Quaswars. Quand on a dépassé le pont, mon oncle vira à gauche, il montait le chemin qui menait à la maison hantée. Il y avait un panneau (propriété privée), puis l’entrée, pas de portail ou grilles, pourtant les piliers en pierres bâties étaient bien là avec un prolongement de murailles à gauche et à droite.
« HAHah…même les portes ne sont pas épargnées dans votre ville »
il se moquait de nous ce manchot
« Je ne pense pas que ça soit le cas » lui a répondu mon oncle.
« Ah oui, apparemment, il n’y a que des anges ici. »
« Tout ce que je peux te dire, c’est qu’il y a du vol partout, sauf dans cet endroit. »
Un jet de pierres venait d’être lancé sur le pare-brise arrière, puis un deuxième, mon oncle gara la voiture juste devant la porte d’entrée. en descendant, le manchot évita de justesse un caillou qui lui était destiné. J’ai vu les assaillants qui continuaient à nous lancer des pierres, deux hommes et une femme et j’ai tout de suite reconnu Rabia la folle. Notre invité du recourir à son arme et tira un coup de sommation en l’air, puis on a vu la porte qui s’ouvrait, c’était une dame accompagnée d’un petit garçon :
« Vous auriez dû me prévenir de votre arrivée Hadj. »
Elle s’appelait Zoulikha, une nouvelle servante pour le désormais nouveau maître du lieu. C’est elle qui donna l’ordre aux hommes aux allures de mendiants de s’en aller. Quand elle nous fit entrer dans la grande salle, je suis allé vers la cheminée, le petit garçon jetait des bûches sur le feu et je faisais semblant de ne pas le connaître :
« Tu es avec moi à l’école et tu t’appelles S.N.P n’est-ce pas ? »
(son nom perdu) ou (sans nom patriotique)
« Je m’appelle Quaswar, Aladin Quaswar, et ça, c’est, ma mère. »
Il me montra du doigt la photo en noir et blanc posée sur le toit de la
cheminée en marbre. Puis il prit ma main et me demanda de le suivre, ensemble nous montâmes l’escalier, puis il est allé ouvrir une chambre, à l’intérieur il y avait un grand portrait peint à la main, un vrai travail d’artiste, c’était le même visage en couleurs, sa mère était belle. en rentrant chez nous, la discussion reprit entre mon oncle et son invité :
« Tu es en train de me dire que la mort du lieutenant Gibard, ce n’était pas toi et ta compagnie ?... Alors c’était qui ? »
« Les parents de ce gosse. »
« Et où sont ses parents maintenant ? »
« Morts tous les deux, fusillés ou exécutés par l’armée française. On a voulu étouffer l’affaire et pour cela, ils ont préféré nous faire porter le chapeau, tu comprends ? Tu sais très bien que la ville était trop risquée pour nous, on ne s’introduisait pas sans un ordre émanant du F.L.N. »
« Et qui va s’en occuper du gosse maintenant ? Ou dis-moi plutôt qui paye cette servante ? »
« Eh bien c’est nous, les anciens combattants de cette ville. De ce côté-là, pas de soucis à te faire, nous continuerons à porter secours et assistance à ce fils de martyres. Concernant la villa ; pas de problèmes. Elle est actée et notariée au nom de son père, c’était lui le notaire de la ville. »
***
Un après-midi, Alain fut emmené par sa servante Zoulikha pour une destination inconnue. Elle avait rendez-vous avec trois sorciers.
« Attendez-moi ici en bas, ne remontez pas la piste avec votre véhicule sinon, ils ne vous laisseront pas faire. » disait Zoulikha
« Qui ça ils ? Tu disais qu’il était orphelin et qu’il n’y avait que toi pour l’adopter dans cette maison. »
« Ce sont des gens fous et je crains que je ne puisse pas les maîtriser cette fois. »
Il devait être quinze heures de l’après-midi et la pluie n’a pas cessé de tomber depuis ce matin quand Zoulikha et son enfant adoptif allaient embarquer « Comment allez-vous procéder s’il pleut toujours ? » avait murmuré Zoulikha à l’intention du chauffeur.
« Ne t’inquiète pas, c’est une grotte là où nous allons pénétrer. Allez, monte, mon garçon, on va jouer à Ali Baba et les quarante voleurs »
Au fait, Djaffar le chauffeur n’était pas vraiment un sorcier, les deux autres quand ils ont vu Alain, ont cessé de parler durant le trajet, eux qui d’habitude étaient bavards, ce qui a un peu étonné leur chauffeur. Il y avait du sable à l’entrée de la grotte, une vraie dune qui vous permet de descendre. Seuls les deux sorciers munis de piles électriques connaissaient leur chemin. « Voilà la source » cria Djaffar qui s’apprêtait à boire en tendant ses deux mains.
« Non ; tu vas t’endormir pendant toute la nuit, et il n’y aura personne pour te réveiller le matin. Notre fontaine, elle est sèche et c’est de l’autre côté qu’elle se trouve. »
On descendait toujours dans cette grotte obscure, puis ce fut un grand espace surmonté d’un amas de pierres qui semblait venir d’en haut, un éboulement sans doute. Lorsque les deux compagnons de Djaffar s’arrêtèrent, il comprit que c’est là oui il faut creuser, de toute façon, ça ne menait nulle part, cet espace limitait la fin de la grotte. Le chauffeur jeta la pelle et la pioche et emmena Zoulikha un peu plus loin :
« Viens par-là toi….. Avant de creuser, on a des choses à se dire toi et moi….. Hahaha. Eh ! les gars, vous avez vu sa main ?... Elle a le même signe, elle aussi. »
Il tenait sa main quand elle se débattait pour ne pas se laisser faire.
« Oui, nous nous en sommes rendu compte bien avant toi Djaffar. Ne t’éloigne pas trop avec cette femme dans cette grotte. »
Puis il était revenu et la servante traînait derrière lui.
« Alors les gars, qu’attendez-vous pour creuser ? Pourquoi c’est toujours moi qui fais tout le boulot ? »
« Attache-la » ordonna l’un des sorciers.
« Hahaha, il fallait me le dire avant, ne vous en faites pas elle ne se débattra pas. Ça lui a plu. n’est-ce pas petite garce ? »
« Les mains et les pieds, t’entends, Djaffar ? »
Il stoppa son ricanement. Zoulikha comprit qu’elle allait être égorgée
« Mais qu’est-ce que vous êtes en train de faire ? C’est un enfant, Zouhri, qu’on doit sacrifier, non une femme ! »
Djaffar qui était pourtant bien bâtit n’a pu maîtriser la servante qui se
débattait de toutes ses forces en criant. Ses cris faisaient écho dans cette grotte. L’un des sorciers prêta main-forte à Djaffar, tandis que l’autre sortit un grand couteau dissimulé dans son dos et avança vers Alain qui était toujours là, debout à une dizaine de mètres et qui ne prêta même pas attention à cet homme qui s’agenouillait devant lui :
« Maître Aladin, accepteriez-vous ce sacrifice ? » « Pourrions-nous déterrer ce trésor maître ? » répliqua l’autre sorcier qui retenait toujours la femme avec ses deux mains. la gouvernante s’échappa pour aller escalader le monticule de pierres. Malheureusement, ce n’était pas la bonne direction, tout s’écroula sous ses pieds, l’écho de ses Cries incessant a sûrement dû provoquer cet éboulement. Alain a déjà repris le chemin du retour, vers la sortie de cette caverne, suivi par l’homme qui tenait toujours dans sa main l’arme du sacrifice.
Djaffar et l’autre sorcier avant d’être complètement engloutis par les eaux, ont senti être entraînés vers le bas, dans cet endroit qui était censé être la fontaine sèche. Quand soudain l’eau avait spontanément jailli du sol… Ils l’ont vu ce fameux trésor, l’eau de la fontaine était devenu claire par la suite et ils ont pu voir un coffret en bois sculpté juste devant leurs pieds, mais ils n’ont rien pu faire. Il s’est produit un deuxième éboulement et ils ont été ensevelis par un amas de pierres. Seul rescapé, le fils de Quaswar qui montait sans grande peine la dune pour atteindre la sortie. Puis ce fut au tour de l’homme au poignard. Ce dernier a senti que le sable bougeait sous ses pieds, chaque fois qu’il voulait monter, il glissait et se retrouvait de nouveau en bas.
« Sauvez-moi, mon maître » Ainsi donc furent ses dernières paroles L’affaissement de terrain s’est étendu jusqu’à la sortie de la grotte. Debout à l’extérieur, Alain jeta un dernier regard comme pour marquer cet endroit, un trou au bas d’une montagne, puis il alla rejoindre la ville.
*** Au delà des dunes hurlements
Acte 1 séquence 2
La nuit était déjà tombée et c’était la pleine lune. Il marcha vers la camionnette qui n’était pas très loin de la route, il ne savait pas conduire bien sûr. Pas de circulation, il continua son chemin au milieu des hurlements. Des loups convergeaient vers lui. Justement, il en connaissait un qui était grand (Kibir), Si seulement il était là.
Voici venir de loin deux phares allumés qui semblent aller vers la bonne direction, la ville. Un tracteur de labour qui s’arrêta, un homme était descendu tandis que le chauffeur restait au volant. Les loups ne fuyaient pas, au contraire ils avançaient en montrant leurs crocs. Alain n’attendait qu’un signe pour monter dans le tracteur, mais le superstitieux paysan semblait reconnaître le fils du fantôme sous les projecteurs :
« Tu es le fils de Quaswar, n’est-ce pas ? ».
Alain ne répondit pas et l’homme est allé vite rejoindre son compagnon« « Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi on ne le prend pas? »
« Démarre, c’est ce damné Quaswar, démarre ou il nous arrivera un malheur »
« Et comment peux-tu être sûr que c’est lui ? »
« Mais regarde ça crétin, t’as déjà vu un gamin entrain de dresser des loups affamés là au beau milieu de la nuit ? »
Il avait raison le paysan - Alain devrait sûrement se dire qu’ils aillent au diable tous les deux avec leur engin. Le loup accompagna son maître jusqu’à l’entrée de la ville, puis disparaît lorsqu’il a vu que Alain avait changé de direction. Il était fatigué et il avait faim aussi et son domicile était encore loin, tandis que la maison de Myriam, une ex-gouvernante, se trouvait à une centaine de mètres. Lorsqu’il frappa à la porte, il tomba évanoui. Allongé sur un matelas dans cette humble demeure, le lendemain quand il est revenu à lui :
« Dis Myriam, tu as vu le collier qu’il porte autour du cou ? »
« Oui, et c’est grâce à cette chaîne que je l’ai reconnu. »
«Qu’importe, ce que je veux dire c’est qu’un enfant qui vient de passer toute une nuit dehors peut très bien rentrer chez lui ayant égaré son collier. C’est maintenant ou jamais, avant qu’il ne se réveille »
« Même si je te dis qui il est ? »
« Je m’en fiche de savoir qui il est. »
« C’est le fils de Cathy. »
« Cathy qui ? »
« Catherine Quaswar, la Française, là où je travaillais avant que tu m’épouses. »
L’homme resta muet pendant un moment avant de dire :
« Quand il se réveillera, ouvre-lui la porte et laisse-le partir. Qu’il aille au diable avec son collier. »
Dans la pièce à côté il y avait Nadir leur fils qui faisait sa prière, cela ne l’a pas empêché d’entendre ses parents. A la sortie ce dernier est allé rejoindre Alain :
« Hé, attends-moi……Tu t’appelles Aladin. Ta mère est française ? ….Je voulais juste te dire que notre religion interdit le port de chaînes en or pour les hommes »
Quand le père de Nadir rentra chez lui ce soir-là, Aladin était encore là, il insulta sa femme et avança vers elle en voulant la frapper, puis détourna brusquement son regard vers Alain….. Si vous fixez Aladin du regard sans avoir le sourire aux lèvres…
« Vient mon garçon, je vais te ramener chez toi, il doit bien y avoir quelqu’un qui t’attend là-bas. »
C’était aussi la pleine lune quand ils arrivèrent à la villa. Minuit précise. Sur le chemin du retour, le père de Nadir a voulu prendre un raccourci en quittant la route, sans doute avec le garçon a bord, il se sentait gêné. Maintenant, il maniait le guidon à l’aise et se faufilait au milieu de ces arbres. Erreur monumentale, il n’a pas su prendre les hurlements des loups comme avertissement. Un grand loup courait derrière lui. C’était Kebir, puis deux autres venaient à la rescousse, un autre sortant des bois, venait directement couper la trajectoire du pauvre motard, toute une meute de loups qui était à l’affût. Le lendemain, on découvrit la énième victime, toujours dans les mêmes parages autour de la maison hantée.
Après ce décès et vu les conditions déplorables de la veuve, cette ex-gouvernante à décider de reprendre le boulot dans la villa des Français. Alain fut ravi et Myriam aussi, elle avait de l’affection pour ce gosse, elle déménagea donc au grand bonheur de son fils Nadir, futur compagnon du maître de la banlieue.
Au delà des dunes hurlements
Acte 1 séquence 3
Un après-midi en allant à l’école, on a rencontré Maurice le clochard en chemin, j’étais en compagnie d’Alain, puis on a vu plus loin des gens qui se bousculaient, une association de bienfaisance servait des repas.
« Pas de chance pour Maurice » avais-je dit à Alain.
« Je vais lui dire de remuer ses fesses. »
« Tu ne vas pas retourner jusqu’à lui, on va être en retard pour l’école »
« C’est fait, il arrive. »
Alain a bien voulu me transmettre quelques trucs de Gertrude. Je peux faire rebrousser chemin à des animaux, tels que des chats, des chiens, des ânes, des souris. Lorsque je prononce ceci : t’bitbilbis, l’animal fait volte-face et cours dans le sens opposé. Ce fut une époque où nous formions un trio inséparable, les trois mousquetaires ; c’est comme ça qu’on nous appelait à l’école. Je me souviens très bien du nom de notre prof d’anglais au collège Albert Camus, on était tous les trois dans la même classe en quatrième, elle s’appelait
madame Baccirini. En entrant à huit heures du mat, elle prit la brosse et alla
effacer le tableau comme d’habitude. La veuille, c’était une leçon de
grammaire _ Quand deux verbes se suivent, le deuxième se met à l’infinitif _
juste en dessous, il y avait une autre écriture.
_ Quand deux fesses se suivent, la première se met à l’exécutif_
C’est fou ce qu’on rigolait en ces temps-là, le roi de la farce était le fils du fantôme, et pas uniquement au collège. Madame Baccirini effaça son tableau et fit quelques pas vers la table d’Aladin :
« C’est toi qui as écrit ça n’est-ce pas ? »
Il était fort en français bien que ses parents fussent décédés dès sa naissance, et en anglais aussi. Tante Gertrude ne lui avait pas appris que des abracadabras « Je reconnais ton écriture. »
« Non, ce n’est pas moi. »
« Connais-tu des membres de ta famille à Bordeaux ? »
« Je ne sais pas. »
« Évelyne, Évelyne Quaswar. »
« Peut-être bien. »
Elle alla à son bureau puis elle était revenue avec une enveloppe pour la remettre à Alain. Jusqu’à maintenant, Nadir et moi n’avons jamais su ce que contenait cette lettre.
À chaque fin d’année scolaire, il y avait une cérémonie de remise de prix pour les lauréats. On attribua à Alain trois titres, voire quatre ; _1° premier prix de français, _2° deuxième prix de sciences et la suite… C’étaient de beaux livres. Il m’avait déjà emprunté un et cela faisait une année, il fallait lui rendre son bouquin.
« Tu peux le garder, j’en ai un autre. Ma mère enseignait dans le collège. Tu comprends maintenant ? »
Myriam était entrains de nous servir le déjeuner à table, son fils Nadir était avec nous, puis lorsqu’elle est allée rejoindre sa cuisine.
« Y en ont des tas si tu veux avoir une bibliothèque chez toi »
« Comment ça ? »
« Dans la cave. »
« Ça se trouve dans la cave ? Et tu ne nous les as jamais montrés ? »
C’était Nadir qui l’interrogeait en plongeant sa main dans l’assiette sans utiliser la fourchette, contrairement à moi et Aladin.
« C’est à l’école….alors, êtes-vous prêts pour ce soir les gars ? »
« Chut, voilà ma mère qui arrive. »
« N’oublie pas d’apporter un sac. Il y en a assez pour remplir ta chambre et celle de ton oncle. » m’avait murmuré Alain avant qu’elle n’arrive avec un grand plat rempli de grappes de raisin. Dans la villa, il y avait beaucoup de vignes et peu de fleurs.
Il faisait froid ce soir-là, puis la neige commençait à tomber. Nadir était vêtu en Djellaba (mauvaise tenue pour un cambrioleur), il a dû la retrousser sur sa ceinture pour arriver à escalader le mur avec nous. Un vent froid soufflait lorsqu’on traversait cette cour obscure, Aladin nous emmena directement vers les vestiaires de la salle de sport. Au fond de la salle, il y avait une plateforme ou on pratiquait de la gymnastique. Alain la contourna pour se retrouver derrière, puis s’arrêta pour soulever la bâche qui couvrait cette
plate-forme, juste au bon endroit et sans allumer la torche électrique, pour nous montrer dans l’obscurité une fenêtre en bois à même le sol. Pas
de serrure, pas de cadenas, elle était attachée avec des fils de fer rouillés
durs et épais.
« Ce n’est pas une pince qu’il nous faut, mais une cisaille » avais-je dit à Nadir qui essayait de faire quelque chose avec son canif :
« Opte-toi de la » J’ai pris un élan, puis en me glissant à terre comme pour
tacler dans une partie de fout, les deux pieds sur la portière :
« Arrête connard, tu vas réveiller le gardien »
Ce n’était pas la première fois que ça gueulait entre moi et Nadir.
« Poussez-vous de là » lentement Aladin redressait un a un ces morceaux de ferraille tordue, en utilisant la force de ses doigts. Il avait mis du temps, il dirigeait sa tête vers le haut pour regarder le plafond. Moi et Nadir,
c’étaient ses yeux de lynx qu’on regardait. À moitié courbés, on descendait, c’était moi qui leur éclairer le chemin à l’aide d’une torche. elle était pleine à craquer, pour arriver en bas, il fallait déferler sur une montagne de livres.
Tous ces beaux livres jetés comme ça pêle-mêle, un vrai gauchi littéraire.
On était entrains de scruter les images, les couleurs et les décors de ces couvertures lisses et épais, ce n’était pas dur comme fer, mais dur comme bois, pour la plupart, c’étaient des cours de sixième, de 5°, de 4° et troisième, tamponnés en première page en cachet rond humide
« collège d’enseignement général : Albert Camus ».
Si je m’attarde sur ce sujet, c’est juste pour signaler la différence flagrante qu’il y avait entre ceux-là et ceux de leurs comparatifs algériens du début des années soixante-dix, une vraie camelote.
J’avais donc rempli mon sac à moitié, un lourd fardeau que j’allais transporter sur mon dos
« C’est ça ce que tu comptes emporter chez toi ? Vous n’avez rien vu tous les deux. Les plus beaux sont dans la bibliothèque…..C’est de là qu’on nous décerne les prix. »
« Au premier étage ? Mais, c’est fermé à clé. En faisant du bruit, on va se faire repérer, trop risqué pour moi. »
Il fronça les sourcils en regardant par terre, puis redressa sa tête en haut, pour lui il n’a y pas de barrières, il avait toujours ce don dominateur, quand il faut y aller il faut y aller, ne songez plus à faire marche arrière. En sortant de la salle des vestiaires, le vent s’est intensifié et la neige couvrait déjà la cour de la récréation. Deux chiens aboyaient en trottant sur la neige, ils couraient dans notre direction, quand ils furent plus près de nous Aladin leur cria : « T’Bitbilbis ». Ils cessèrent leurs aboiements, ils gémissaient
Maintenant en remuant leurs queues, puis ils rebroussèrent chemin. Cette fois, c’est Nadir qui est passé à l’œuvre une fois arrivé au premier étage. En faisant tourner le petit truc à l’intérieur de la vachette dans le sens contraire de la rotation. Avec son petit canif, il réussit à la faire
tourner dans le bon sens. Il avait un couteau genre tous options, des lames différentes et même un tir bouchon qui se rétractaient tous et rentraient dans une même manchette. Je me souviens de cette phrase qu’il m’avait dite un jour dans la salle des vestiaires, il y avait une armoire pour deux élèves et quelque chose lui manquait ce jour-là, un lacet pour serrer son soulier de foot. Il en chipa un en allant ouvrir une autre armoire, en sortant son couteau de sa poche il me dit:
« Aucun cadenas ne peut me résister ».
Contrairement à ceux entassés dans la cave, les livres de la bibliothèque étaient bien rangés dans tous les étages. De véritables chais d’œuvres de Voltaires et Balzac, de Me Exetra et Jean pass. À signaler que certains ouvrages faisaient presque un demi-mètre de longueur. Une quinzaine de livres ont suffi à remplir mon sac, le dictionnaire Larousse à lui seul pesait environ 4/5 Kg.
« On a cambriolé la bibliothèque. » On entendait que ça dans l’ex CE G Albert Camus. « Encore un coup des trois mousquetaires » La directrice
en personne est venue en classe interroger Alain :
« Je ne sais pas, m’dame, ce n’est pas moi, m’dame »
Telle fut sa réponse comme en entendent souvent répondre ces fils d’indigènes arabes, pas très performants en français quand on les interroge.
« Qu’es-tu en train de faire ? Al hancou » surnom d’un camarade de classe au cou gonflé, abcès ou je ne sais pas quoi
« Moi, madame ? Rien, madame » Il était en train de se masturber dans sa Djellaba.
Au delà des dunes hurlements
Acte 2 sequence1
C’était Md Vasseur, notre prof de français, elle s’habillait en jupe au-dessus des genoux et botte de cuir, ses jambes étaient robustes :
« Arrête, lève-toi, lève-toi, je te dis » Lorsqu’elle le souleva par la cagoule de sa Djellaba, il ne pouvait plus s’arrêter, il était en phase finale. Le même scénario s’est produit dans une classe de cinquième à cinq pattes. Une prof arabe qui essayait d’imiter Md Vasseur dans son look, plus gonflée avec une longue queue de cheval, elle ressemblait plutôt à Peggy la cochonne des Muppet-Show. Elle traîna l’élève qui ne voulait pas sortir « Je n’ai rien fait, m’dame » jusqu’au bureau de la directrice. Une femme arabe ne peut pas se permettre de passer l’éponge devant ses élèves « avance bourriquot, espèce de singe » en giflant et en tirant par les oreilles, un vrai scandale contrairement à ce qui s’est passé avec
Al Hancou qui a pourtant bel et bien éjaculé sur la table. Sans dire un mot, Md Vasseur est allée elle-même prendre l’éponge et essuyer la table, puis en a repris notre cours de français. Al Hancou avait eu de la chance, celle d’avoir une européenne comme prof. Tels pères tels fils, elle savait que c’était des enfants de don Juans.
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Mon oncle reconnaissait toujours le fils des Quaswars, il avait grandi maintenant et au fur et à mesure qu’il grandissait, il ressemblait beaucoup plus à son père. Un allié, plus que ça, un vrai combattant. Mon oncle se souvenait de cette première rencontre avec Albert. 19 h passé et mon oncle était encore en ville, il s’est retrouvé pris au piège, c’était l’heure du couvre-feu. Personne dans la rue excepté les derniers citoyens français qui rentraient chez eux en voiture. Profitant de la moindre obscurité, il marcha en rasant les murs. Il avait été repéré par une patrouille de soldats en Jeep, il parvint à leur fausser compagnie durant les premiers instants.
Le bureau du notaire ressemblait à un bungalow avec une véranda à
l’entrée. Leurs regards se croisèrent pour la première fois, Albert qui fermait
sa porte à clé pour rentrer chez lui, et mon oncle qui cherchait refuge
« Assieds-toi là contre le mur, surtout ne t’enfuis pas, je vais
t’apporter quelque chose »
Il ouvrit sa porte de nouveau et mon oncle resta accroupi à même le sol dans cette véranda. Comme s’il savait qu’il était invité chez une personne qui n’était pas du genre à passer un coup de fil pour le dénoncer.
À peine Albert était entré qu’il sortit aussitôt avec une bouteille de Ricard remplie au tiers. Les phares allumés de la Jeep venaient de les démasquer tous les deux.
« Tiens, bois maintenant » avait-il dit à voix basse, puis il haussa le ton :
« Combien de fois faudrait-il que je te le dise ? Va t’abreuver ailleurs, dans ton écurie »
À ce moment, le chef de la patrouille était déjà descendu de la Jeep :
« Vous voulez qu’on l’embarque, monsieur le notaire ? »
« Oh, ce n’est qu’un clochard du coin. Attendez, je vais bien l’arroser moi, et avec du vrai pastis 51, comme ça, il ne viendra plus boire ici. »
Il commença à déboutonner la braguette de son pantalon et mon pauvre oncle était bien servi par le barman, du jus en pleine figure. Après avoir assisté à ce cours spectacle amusant et gratuit, les patrouilleurs s’en allèrent.
Je disais donc qu’un soir, Alain est venu m’appeler pour sortir avec lui, et
que ces dernières années mon oncle avait changé de ton envers celui qui fut considéré comme un fils de martyres, il me déconseillait sa fréquentation à présent. Ce soir-là, mon oncle lui ouvrit la porte et lui fit un bref accueil, puis s’en alla s’enfermer dans sa chambre. Aladin avait apporté avec lui un radio cassette avec deux grandes baffes. Écouter de la musique pour mon oncle, c’est pas du tout son genre, la musique et moi nous nous sommes rencontrés, la musique et Alain que je connaissais très bien, ça faisait deux « Qu’est-ce que tu vas faire avec ça ? »
« On va juste rigoler un peu, tu verras. »
« Je regrette, je ne peux pas venir avec toi ce soir. »
Au delà des dunes hurlements
Acte 2 séquence 2
Au fait, il y a bien eu une seconde rencontre entre Albert le notaire et mon oncle au cours de la révolution. Cette fois, ce n’était pas un contrôle de routine des patrouilleurs français, mais un véritable accrochage. Mon oncle avait été blessé à l’épaule et il parvint quand même à grimper sur un arbre
muni de deux Kalachnikovs, le sien et celui de son compagnon mort sur le coup. Il y passa presque toute la nuit. Un hélicoptère qui ratissait à basse altitude passa au-dessus de cet arbre.
En bas, il y avait un grand loup noir qui l’attendait car il saignait toujours de son épaule. Il n’a jamais vu un avec une taille impressionnante, il aurait aimé tout de suite lui tirer dessus, mais il y avait encore des soldats qui rôdaient dans les parages. Bien abrité en haut dans les feuillages, il supplia le loup :
« Va-t’en, va-t’en si, tu crois en Dieu. Tu es bien une créature de Dieu !
Regarde ça il pointa son arme vers le loup et… Tac tac, il manœuvra pour lui faire comprendre qu’il était prêt à faire feu :
« Tu sais ce que c’est. N’est-ce pas ! » puis, il rangea son arme, le cacha d’une seule main derrière son dos. Avant de s’en aller, le loup poussa un grand hurlement, comme pour dire au combattant que ses vœux viennent d’être exaucés. Aux premières lueurs de l’aube, il descendit de cet arbre, puis il marcha, il tomba puis se releva jusqu’a la piste qui mène à la propriété de la maison hantée, puis la, accablé de douleurs et de fatigues, il s’écroula. Il fut retrouvé et soigné par Catherine Quaswar en personne. Lorsqu’il revint à lui et après les avoir infiniment remerciés :
« Où sont les armes ? »
« Tout à l’heure, quand tu seras rétabli. »
Pour entrer dans la cave, il faut sortir à l’extérieur et aller à l’autre façade,
là où le rez-de-chaussée est élevé par rapport au niveau du sol. on entre par une petite porte. Il n’y a pas d’escalier, il faut sauter, c’était comme ça, quand on jouait avec Alain. Mais on ne s’attardait pas trop là-dedans. Il y avait une odeur qui ne me plaisait guère. Mon oncle a dû sûrement la sentir cette odeur en s’introduisant dans cette cave. Il l’avait déjà senti en enterrant ses compagnons de combats, c’était une odeur de morts.
« ils sont là » Albert lui désigna un grand cercueil en bois, celui d’un adulte, et il y avait un autre à côté, de petite taille :
« Tu reviendras un jour pour les récupérer, mais pas cette fois. »
Il en a mis du temps pour venir récupérer ces deux fameuses Kalachnikovs avec leurs chargeurs. Mon oncle m’avait interrogé plusieurs fois à ce sujet et n’ayant obtenu aucune réponse affirmative, il insista encore :
« Oui, je sais, tu ne vas pas lui dire clairement que c’est moi qui t’envoie, invente-lui n’importe quoi. Tiens, je vais te promettre une chose que tu vas lui transmettre : lorsque tu seras assez grand et que tu sauras comment manipuler une arme, je te jure que je te donnerais mon pistolet automatique. »
En me taisant, il a compris que je n’avais pas encore pigé.
« Dis-lui un truc comme : ça, c’est un héritage. Toi, qu’est-ce qu’il t’a laissé ton notaire de père ? Hein, de la paperasse »
Maintenant, je vois pourquoi il est allé dans cette maison en compagnie de son ami le pingouin, ce n’était pas une simple visite de courtoisie. Assis sur un lit, moi j’étais en train de regarder l’album photo des parents de mon futur camarade jusqu’à la dernière page et la dernière photographie. Alain était avec moi dans cette chambre au premier, puis je me suis adressé à lui en disant « …. » il n’était plus là. En bas dans la grande salle, le Hadj (mon oncle) a dû faire la même chose lui aussi en laissant Zoulikha la servante qui était bien bâti et pleine les fesses, toute seule avec un manchot.
Le hadj était descendu au sous-sol muni d’une torche et Alain l’avait suivi. De ses deux mains, il ouvrit le petit cercueil…rien, puis le deuxième.
« Vous ne trouverez rien dans ce cercueil, monsieur »
Il se retourna vivement, Alain venait de lui foutre une trouille de démon. Mais, il décida quand même d’ouvrir ce cercueil, puis il détourna la tête, un squelette entier était là avec une chevelure collée au crane
« C’est monsieur Marcel »
« Tu veux dire Maurice le fou ? »
« Non, c’est Marcel, et je ne vous conseille pas de venir ici le soir »
« Et pourquoi donc ? »
« Il sort le soir. »
«Viens par-là petit. Dans l’un de ces cercueils, il y avait deux mitraillettes
… tactactac… Tu connais, t’as bien dû jouer avec n’est-ce pas ? »
« Il faudrait demander ça à Marcel monsieur, il ne sort que la nuit. »
Revenant à nos moutons une bonne fois pour toutes et je disais donc que ce soir-là, Alain était venu chez moi avec une radiocassette. Ce qu’on a dû entendre à travers les haut-parleurs de la mosquée au petit matin, et plus particulièrement mon oncle qui ne rate jamais sa prière de l’aube.
« Allah Akbar (2 fois), il n’y a pas d’autres dieux qu’Allah (2 fois). »
« La prière, rien ne presse (2 fois). »
« Allah Akbar _ reste en place, allonge tes pattes et caresse les fesses »
Un peu plus-tard
Jamais mon oncle ne m’avait parlé sur ce ton auparavant
Au delà des dunes hurlements
Acte 2 séquences 3
Un soulèvement populaire s’est déclenché le cinq octobre 1988, le premier printemps arabe. Peu médiatisé à travers le monde, mais les chaînes de TV TFI, la 2/3 et canal+ sans oublier la Six ont tous filmé ces événements, on ne voyait que ça dans le journal de 20 h. Des morts, il en a eu des centaines, coté manifestants, et parmi les forces de l’ordre aussi. J’étais parmi eux au beau milieu de la foule, notre slogan était « À bas, Chadli » (le président) et démocratie. Face à la police, on leur criait : « Chiens du gouvernement » et je ne sais pas quoi d’autre. Nadir le fils de Meriem est venu me retrouver ce jour-là, il était sur la moto bécane de son père, dans son porte- bagages ; un bidon d’essence. Inutile de lui demander pourquoi, il avait des idées Anti-gouvernementales dès son jeune âge. L’armée s’est déployée partout pour protéger les banques et les institutions publiques. Accompagnés de bad boys, Nadir et moi, on est allé vers le supermarché étatique. On voulait l’incendier mais on a été trahis mais, On a réussi quand même à mettre le feu. Quand on a pénétré le Souk, certains de nous avaient déjà leurs sacs remplis. Les bad-boys n’étaient pas là uniquement pour chanter à bas Chadli.
Dehors, un camion rempli de soldats débarque et tente de nous encercler. Sur les toits des maisons adjacentes, nous leur avons faussé compagnie, mais les balles ont sifflé. On va juste dire que ces manifestations dans le pays, ont fini par faire pression sur le gouvernement, et qui céda par la suite à l’opposition pour créer des partis politiques. Le plus populaire d’entre eux, était le FIS, parti duquel va naître une faction radicale et très dangereuse ; le GIA. Ni moi ni Alain n’avons su au début que Nadir allait intégrer ce groupe.
***
Voici venir un jour de deuil, la mort de Maurice le long, il avait vieilli, il avait des cheveux longs derrière les épaules, derrière ce manteau crasseux a la couleur beige ou café-sale. La seule personne qui s’occuper de lui et qui lui laver ses fringues était morte, c’était Catherine Quaswar. Avec ses longs cheveux châtains, sa barbe pendante et son bâton dans la main, Maurice ressemblait à Moïse (Charlton Heston dans les dix commandements).
Il savait se défendre avec son bâton quand d’autres intrus venus d’ailleurs voulaient s’en prendre à lui. Bref, voilà le dernier hommage rendu à un doyen de la ville, des pompes funèbres parmi les siens. Alain était venu à la mosquée pour la première fois dans sa vie. Il était venu non pas pour accomplir la prière du défunt mais il était là parce qu’il avait apporté quelque chose avec lui, Un cercueil. Les musulmans enterrent leurs dépouilles
enveloppées dans des draps blancs comme des momies directement dans la fausse. À noter toutefois que chaque corps qui a rendu l’âme doit être obligatoirement lavé avec de l’eau pure, chose qui a été faite pour Maurice le long. Le cercueil appelé Mahmel servira à transporter d’autres morts. Vous ne trouverez jamais une mosquée sans un Mahmel dedans.
Le soleil allait se coucher, d’habitude, les musulmans n’enterrent pas durant cette période de la journée, mais la tombe était là, un amas de terre, une pierre tombale gravée en lettres, en français. Des chauves-souris commençaient à envahir le ciel du cimetière.
Mauvais présage pour tout croyant… Puis on descendit le mort de la camionnette, en voulant le déposer par terre, ils l’ont fait tomber du Mahmel… Les chauves-souris se sont intensifiées au- dessus de leurs têtes… Lentement, voilà Alain qui est entrains de s’avancer vers eux… Silence de mort ; en entendis que les cris des chauves-souris. les croyants ont compris qu’il fallait déguerpir… La foule a foutu le camp devant leur fantôme. Sont restés que moi, Nadir et deux autres individus pour mettre Maurice dans son cercueil en bois, orné d'une croix, sous l'œil vigilant d'Alain et ses oiseaux nocturnes en quête de proies, avant de l’enterrer comme il se doit.
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De l’autre côté de la berge, voilà un couple récemment marié. Il s’agit de monsieur et madame Bertelot. Christian Bertelot est un trader ambitieux, tandis que sa jeune épouse était au chômage, et qui donc, passait le plus claire de son temps assise devant son micro-ordinateur, surfant sur internet, espérant décrocher un boulot.
Elle s’appelle ; Évelyne, nom de jeune fille : Quaswar. Voilà justement Christian qui vient de rentrer chez lui avec son parapluie mouillé :
« Alors, quoi de neuf, docteur ? » elle a senti son visage froid et trempé quand il est venu l’embrasser derrière le cou :
« C’est quoi ce truc ? Tu as changé de site ? »
« Non, je ne suis pas entrains de voir mon horoscope, juste que là, on nous propose des cartes aux trésors. »
« Pour combien ? Et qu’est ce qui empêche ces charlatans… pardon, ces voyants d’aller eux- mêmes récupérer ces trésors. »
« Haha… » Évelyne était une coquette jeune femme d’assez bonnes humeurs qui rigolait souvent avec son mari qui savait faire des blagues.
« Regarde-la, c’est un endroit situé en Algérie dans la ville où vit mon cousin Alain, dans les alentours. »
« La source sèche, c’est ce qu’est écrit, c’est ça ? » Au fait, Alain Q avait écrit à sa cousine quand il était collégien, même qu’il l’a invité à venir passer les vacances de Noël avec lui en Algérie, mais la mère d’Évelyne a refusé. Le lendemain, même heure quand Christian rentrait chez lui :
« Devine où je suis allé aujourd’hui »
« À l’hôpital psychiatrique qui vient d’être inauguré et on t’a embauché comme aide-soignante. Tu vois, la voyance fait partie de mon métier. »
« Oui mais, moi je suis allé chez une vraie voyante »
« Tu veux dire une sorcière….diagnostic ? »
« Mon cousin est la seule personne à savoir où se trouve le trésor »
« Qu’est- ce qu’il attend alors ? »
« Elle dit que le genre d’Alain ne sont pas intéressés par l’argent et les bijoux »
« Ça, c’est vrai…qu’est-ce que c’est quelques dinars de plus pour un fantôme, mais elle, cette sorcière, quel est son obstacle ?....tu ne voie pas qu’elle peut aller faire fortune en Algérie ? »
« Elle a dit qu’elle ne peut pas l’affronter. Il la détectera. Oui c’est assez difficile à admettre mais, moi par contre étant sa cousine….tu me suis toujours….tu m’écoutes….Christian était entrains de regarder son calepin en sifflant pour quelques dollars de plus de Clint Eastwood
..Arrêtes. Elle dit qu’a la mort de ses parents, en l’occurrence mon oncle et son épouse, l’enfant fut élevé par une sorcière nommée Gertrude, elle la connait, les sorciers communiquent entre eux. Elle a transmis l’emplacement a l’enfant juste avant qu’elle meurt, mon cousin Alain devait avoir cinq ou six ans »
« Tu veux qu’on aille faire une chasse au trésor, dans une maison hantée et qu’on annule notre voyage à Marrakech ? »
Le surlendemain, Christian avait eu tout le temps de réfléchir :
« Récapitulons : ça sera une chasse au trésor et gare au fantôme. Si je te dis oui, on ne fera que passer par là. Notre destination serait le Sahara, il paraît que là-bas, on observe les plus beaux couchers de soleil »
*** Au delà des dunes hurlements
Acte 3 séquences 1
Pour en finir avec les drames, voici venir la mort de mon oncle. Un ancien vétéran sentant sa mort prochaine fit venir son neveu (le scénariste), lui parla sans témoins :
« Il n’y a jamais eu de trésor à la source sèche. C’est nous qui avons inventé cette histoire, moi et Si Mokhtar le manchot, en entraînant Zoulikha dans cette histoire, nous savons qu’elle croyait dur comme fer aux enfants nés Zouhris (ceux dont la paume est traversée de part en part par un trait). .. on a voulu faire d’une pierre deux coups, en se débarrassant de cet enfant maudit, et pouvoir ensuite récupérer les Klashs et les chargeurs. Malheureusement, les choses ont mal tourné, Zoulikha n’est jamais revenue de cet endroit, autant que ses deux sorciers. Le manchot et moi, on est allés à la maison des Quaswars, en l’absence de son propriétaire évidemment….aïe… ah
Il retenait difficilement sa douleur, il avait un cancer au foie, il m’a parlé de ça une fois…le sous-sol, tu dois connaître !
Je lui ai répondu silencieusement par l’affirmatif en hochant ma tête.
« N’y va pas, mon fils. Si tu continues à le voir, tu seras son complice ou il en fera de toi un sacrifice…..
.Mon copain ne voulait pas quitter ces lieux sans savoir d’où venait cette odeur de cadavres… Sous le grand cercueil, il découvrit une trappe. En la soulevant, des chauves-souris nous ont assaillis et si nous n’avions pas nos pistolets, on ne serait pas tiré d’affaire. En tirant plusieurs coups en l’air, les chauves-souris se sont volatilisées. Cette fausse est grande et elle doit sûrement aboutir quelque part, il y avait deux cadavres à l’intérieur, pieds enchaînés, ou plutôt ce qu’il en restait… oh mon dieu… j'te raconte pas la scène, les asticots qui rongeaient la chair… leurs visages étaient… Oh, mon Dieu… malgré toute cette atrocité, c’est moi qui suis descendu en premier. Je voulais absolument trouver ces armes et ils étaient là. En faisant encore quelques pas, j’ai bien vu les armes avec ma torche, et il y avait un troisième cadavre enchaîné entre les deux Klash… Il n’avait pas de visage. Son képi couvrait la moitié de son crâne et ses galons sont restés intacts durant toutes ces années. J’ai tout de suite su que c’était le squelette en uniforme du capitaine de la gendarmerie qui a voulu s’approprier un terrain adjacent à Albert Quaswar… on aurait dit qu’il posait pour une prise de photo, le pauvre. Assis, les jambes allongées entrent deux Kalachnikovs, entre deux armes debout cross en bas contre la paroi rocheuse de cette taverne… Oui, ça doit être l’entrée d’une cave à vin, mais je ne suis pas allé très loin… c’est ça ? »
Sans parler, je répondais toujours oui en hochant ma tête. Mon oncle a du
remarqué qu’il y’a quelques vignes à l’intérieur de la villa, mais dans le terrain mitoyen, partout, il y en avait que ça. C’est ce qui a sans doute
suscité la convoitise de ce malheureux gendarme.
Au fait, Nadir et moi, on est descendus plus d’une fois dans cette cave à vin par une porte bien distincte située à l’intérieur de la grande salle. À l’intérieur de la cave, il y’a des cageots remplis de bouteilles vides et puis ça devient plus étroit avec des étagères sur lesquelles étaient rangées des bouteilles remplies cette fois. À mon avis, ces bouteilles sont la seule
chose qui nous ait interdites dans cette maison. Alain nous a montré une fois du doigt quelques-unes qui n’étaient pas à notre portée mais juste sous le plafond, sur la dernière étagère, il y avait une dizaine de bouteilles. il disait qu’on peut se taper une Peugeot 504 flambant neuf en vendant ces bouteilles. Je voudrais dire avant de revenir aux dernières paroles du défunt que dans cette voûte de labyrinthe (la ou il y’a du vin), ça sent bon, vous ne sentez aucune odeur macabre.
« …un coup de feu vient d’être tiré à l’extérieur… c’était le pingouin… heureusement que je suis sorti juste à temps. Je l’ai vu transpercé par une barre de fer à bout assez pointue et complètement rouillé. Oui… c’était une des barres de fer du grillage qui entourait la maison, qu’on a dû arracher. Ces barres n’ont pas été repeintes depuis la mort des parents Quaswars. Elle lui a pénétré par l’arrière du cou, et lui est ressortie par le gosier
elle n’était pas lancée de loin. Quand il s’est écroulé devant moi, un homme était derrière lui, il tenait l’autre bout de la lance dans ses mains. Au début, j’ai cru que c’était Maurice. Quand je lui ai tiré deux balles en plein dans la poitrine, il était toujours là, debout comme si de rien n’était, il n’a pas voulu lâcher cette lance. Il me regardait froidement dans les yeux, j’avais tiré mes deux dernières balles… tac….plus de balles, ça veut dire que j’étais cuit.
Puis, j’ai carrément fui….Oui fiston… ton valeureux combattant d’antan, a pris la tangente devant cette créature… Maurice ou quelqu’un d’autre, ce fou est d’autant plus dangereux que son maître. Aïe… ah… »
C’était évident qu’il était accablé de douleur.
«……N’y va pas mon fils, tu finiras par être son complice….ou il en fera de toi un sacrifice »
Voilà le couple Bertelot qui vient de débarquer pour la première fois en Algérie. il faisait encore chaud durant cette rentrée sociale1996. il y avait un vent de sable quand ils arrivèrent dans notre ville. Au beau milieu de la foule matinale, Évelyne était vêtue d’une tenue plus au moins timide, elle portait une jupe qui lui descendait jusqu’aux genoux, elle fut interpellée par une femme accroupie sur le sol, c’était une Tzigane.
Le bonhomme qui les accompagnait était un guide local qui interprétait les communications : « Elle veut prédire votre avenir »
Évelyne hésita un instant… puis alla vers elle en gardant le sourire et en tendant la main pour dire : « Salamou- alaykoum ».
La voyante ne lui a même pas rendu le salut, elle venait d’écarter la main droite d’Évelyne pour réclamer l’autre main. La Française reprit son sourire en voyant sa main tenue entre les deux mains chaudes et tatouées de la Tzigane… Puis stoppa à nouveau son sourire… Tellement ses mains
étaient chaudes qu’elle s’est dit que cette femme devait avoir une fièvre :
« Vous allez acheter une belle voiture jaune, une Peugeot 505 dorée ……mais….. »
Christian qui connaît le jeu lui fila une pièce de 50 dinars.
« Vous n’avez pas de chance, elle vous sera volée dès que vous l’aurez achetée »
Sans lâcher la main d’Évelyne, elle ajouta :
« Dites-moi le nom de votre mère et vous me verrez cette nuit dans vos rêves »
Christian n’a pas vu le guide secouant sa tête pour dire non à Évelyne.
Christian envisageait de mettre un terme à cet entretien en prononçant clairement : « Elle s’appelle madame Germaine, Germaine Quaswar »
La sorcière repoussa la main de la coquette jeune femme, ramassa son mouchoir a sous et s’empressa de se lever pour foutre le camp.
En route pour la villa, le citadin accompagnateur leur indiqua du doigt le panneau « propriété privée » malgré la visibilité réduite car le vent de sable s’était intensifié, malgré le poids des années, car ce panneau datait des années cinquante. Voilà, fin de mission pour le guide. Ils étaient là tous les trois au milieu de cette piste non goudronnée pour dire merci et au revoir, quand Christian allait mettre la main dans sa poche-tiroir, quand soudain comme dans un film apparaît Dracula dans le brouillard, là c’était Alain au volant de sa DS noire.
….Khra… mot arabe chuchoté à voix basse par le guide…..les Français ont su qu’il a voulu dire : Merde… Quand on parle du loup.
« bonjour Si Ala-edine »
pas de réponse. il fallait mettre beaucoup plus de courtoisie, il ajouta donc :
« Il fait un temps à faire saigner le nez d’un bœuf, vous ne trouvez pas ? »
la réponse ne se fit pas attendre. Alain fit descendre la vitre pour dire :
« Y’a pas que le bœuf qui est entrain de saigner »
le bonhomme a cru que ce n’était pas Christian le trader qui allait lui payer ses honoraires, il a bien cru que c’était Alain le vicomte qui allait lui régler son compte…Il se figea… Puis tourna la tête vers la cousine comme pour dire : à moi Évelyne… Puis ce fut une métamorphose…Un soupir de soulagement avec un grand sourire et ses yeux scrutaient les jambes d’Évelyne comme pour dire :
J’aime, j’aime, j’aime, j’aime. J’aime tes genoux… ça me rend fou.
Christian devait se dire : à quoi il joue le bougnoule ? oser mater ma gonzesse en ma présence et devant son cousin. Regardant ses propres jambes, elle s’est rendu compte que c’est elle qui saignait. Ça descendait jusqu’au creux de la cheville, c’étaient sans doute ses règles…
Nom d’une merde arabe… Elle est allée s’abriter derrière un tronc d’eucalyptus pour s’essuyer, elle fut aussitôt suivie par son mari. Au volant, le vicomte redémarra et passa devant cet énergumène resté planté là comme un vrai eucalyptus :
« Accompagne-les jusqu’à la porte de la maison »
*** Au delà des dunes hurlements
Acte 3 séquences 2
la cousine et son mari furent accueillis bien comme il se doit à l’intérieur de la maison. Il y avait du monde. Interrogée par son mari auparavant sur ce sujet, elle lui avait dit qu’il vivait seul dans cette villa. Lorsqu’ils se sont serré la main droite, Évelyne a senti une baisse de température anormale chez son cousin, tout à fait l’opposé de ce qu’elle avait senti chez la Tzigane, à croire qu’il était dans un état d’hypothermie.
Dans ses rêves, ce n’est pas une sorcière arabe qu’elle a vue. Elle a vu autre chose. Elle fut réveillée par un tonnerre assourdissant, elle alla jusqu’à la fenêtre pour voir, dehors, ça coulait à flots. Quelqu’un marchait dans cette pluie torrentielle sans parapluie, puis s’arrêta pour fixer du regard la dame a sa fenêtre au premier étage… Ses cheveux et son chapeau de paille ruisselaient, mais elle n’a pas vue de visage… ou sont ses yeux ?.... On dirait qu’il était entrains de prendre une douche… Puis, il passa son chemin.
Le lendemain, consciente que ce n’était pas un rêve, elle alla s’entretenir avec Nadir : «Y’a-t-il quelqu’un d’autre avec vous dans cette maison?»
« Oui, il y a toujours Rabia et la clique, mais… ce sont des gens fous et jamais ils n’entrent ici »
Il fallait attendre midi, l’heure de la bouffetance, l’heure de Moscou dans le langage de Christian pour solliciter sa bienveillance.
Objet : La source sèche.
C’est rare ou Alain se levait tôt, Myriam ne le réveillait qu’une fois le déjeuner servi, pas de petit-déj pour les louveteaux. Après avoir avalé quelques cuillères de couscous, il n’en a fait qu’une bouchée de sa part de viande…Puis, interrogé sur la question citée en objet… Il se leva pour dire :
« Venez avec moi, j’ai quelque chose à vous montrer »
En ouvrant son frigo, Christian a dû apercevoir quatre ou cinq bouteilles de vin rouge toutes remplies, y’en avait qu’une qui n’était qu’à moitié, celle prise par Alain pour servir Christian.
« Ben ma foi, je dirais que j’ai rarement eu l’occasion de savourer une merveille, ça doit dater d’au moins trois ans… peut-être même plus… y’a pas d’étiquette… Ça s’appelle comment ? »
« Ça s’appelle Ghar-edib. »
« Si ça se vend, je serais ravi de pouvoir acheter une ou deux et de les emporter avec moi en France. »
« Ça veut dire : trou du loup, ici c’est comme ça qu’on appelle la source sèche. Qui vous a mis au courant ? »
Christian se retourna et fit deux pas vers sa femme qui était encore assise à table, puis revint vers son interlocuteur pour répondre : « une voyante »
« Oui. Voyez-vous, moi aussi je vois, vous allez partir demain matin en compagnie de Nadir et un copain a moi… ça ira plus vite en creusant a trois… Je sais qu’Évelyne n’est pas douée pour ce genre de travail. »
Dans le visage de Christian, on peut définir un homme qui ne sait pas patienter, encore une épreuve à surmonter, passer une nuit dans une maison hantée. Effectivement, ce jour-là, Alain est venu me retrouver :
« T ’oublies qu’il y a un grand loup noir dans cette grotte, et il est redoutable » lui avais-je dit
« Il y a belle lurette que Kibir n’est plus de ce monde. »
« Il a laissé des louveteaux, toute une meute, y a des gens qui les ont vus »
« Il n’en sera rien, puisque c’est moi qui te le dis. »
« Ça se peut qu’elle soit encore engloutie cette source. »
« Les agriculteurs se plaignent cette saison, beaucoup d’entre eux ont vu leurs puits s’assécher. »
« Toi et moi, on a fait tous les coups ensemble, t’es sûr que tu ne seras pas avec nous cette fois ? »
« Pourquoi insister comme un connard, puisque ça vous fera une part en moins? Allez, à demain, veinard. »
Lorsqu’il est allé monter dans sa voiture, j’ai vu venir un type derrière lui :
« Si Mohamed, Si Mohamed ; Eh vous là ». Parler comme ça à Aladin veut dire que vous n’êtes pas du coin. J’ai déjà entendu parler de ce nouveau videur, il était venu de Kabylie, semble-t-il, pour ouvrir un restaurant dans le coin de la rue, tout près de la cafeteria où je passais mes matinées à ne rien foutre avec Nadir.
Je n’avais pas encore quitté ma table, dehors dans le trottoir, je voulais voir. Il était costaud ce cuistot, il avait foutu des raclées à pas mal de garçons qui rôdaient ou qui se chamaillaient devant la vitrine, et ne faisait pas d’exception pour les plus grands, ceux qui stationnaient leurs voitures. C’était un bagarreur. Boff… Les bagarres, on en voit tout le temps… J’allais partir, mais là c’est Quaswar, et avec Q, il y a toujours quelque chose à voir.
Il était déjà dans sa voiture, mais le type ne voulait pas le lâcher…
Normalement, ça devrait peter. Je ne voyais que la tête et les pieds du cuistot qui était entrains de le gronder, la DS noire me masquait son corps, contrairement aux gens qui étaient de l’autre côté de la rue, qui pouvaient entendre et tout voir. Alain démarra en marche arrière, en faisant cela, la voiture avait disparu de ma vue et le type avec, la ou les deux rues se croisent.… C’était un court instant… Puis voilà la voiture qui réapparaît marche avant… les gens s’arrêtaient…..Chaud devant…
« Mahboul… Mahboul » Au début, je n’avais rien compris à ce scénario :
« Mahboul… Mahboul (c’est un fou) délivrez-moi. »
Le type avait son pantalon déchiré, sa main était coincée dans la vitre fermée de la portière comme dans un étau. Comme dans un tapis roulant aux entraînements, il était obligé de courir pour suivre le rythme de la voiture. Il n’y avait pas que le pantalon qui était coupé tout le long, des gens ont vu ce qu’il ne fallait pas.
******
Au delà des dunes hurlements
Acte 3 séquences 3
Je m’étais levé tôt pour me présenter avant huit heures au rendez-vous avec le couple français comme convenu, Nadir avec une pelle et une pioche dans la malle, c’était lui qui devait conduire la DS… Voici venir Myriam qui devait leur remettre un panier, il y avait deux bouteilles de vin rouge dedans
…….. Tiens, il est là. Il était debout ce jour-là. Sans bouger, avec une paire de lunette noire face aux premiers rayons de soleil, entrains d’échanger les derniers regards avec la cousine.
***
En entrant dans la grotte, il y avait de l’espace pour pénétrer, il n’y avait qu’un chemin et il était étroit et sombre, puis ça va aboutir à une grande ouverture. « Voilà la source » s’empressa de dire Nadir.
« Oui, mais, elle n’est pas du tout sèche. » lui avait répondu Christian.
« Ce n’est rien, ce n’est pas une petite quantité d’eau stagnante qui va nous empêcher de creuser »
cela m’a paru bizarre que Nadir parlât ainsi.
« Qu’est-ce qui te prend ? Alain a dit la source sèche qui se trouve plus loin en aval. Ça, c’est la source éclairée. Éteignez vos torches et vous allez voir qu’il y a de la lumière qui arrive d’en haut. »
Effectivement, on pouvait voir dans cet endroit de la grotte, pas suffisamment,
mais ce point d’eau était visible à l’œil nu. Arrivés au bon endroit, le cul-de-sac, là où il n’y a plus d’usus pour sortir, c’était plus grand, et donc il fallait deviner ou doit-on creuser exactement. Christian avait du flair, la terre est sèche. Par là… regardez (en remuant le sol avec ses pieds)… Le sol devient plus humide. Malheureusement là, il y avait un amas de terre, comme si on venait juste de creuser une tombe, quelqu’un nous a précédé…..Un homme gisait au fond dans son propre sang. Christian était un homme de bon sens, il disait que le sang de cet homme n’a pas encore coagulé et que la mort ne doit pas remonter a plus de 24 heures :
«Je ne vous connais pas…on ne s’est jamais rencontré…Salamaleykoum……Non, ne t’en approche pas, ce n’est pas beau à voir… allez, on s’en va, Évelyne »
Moi, franchement, je soupçonnais Nadir. Christian semblait désigner
clairement d’un doigt accusateur un tueur en série qui ressemblait à son
père Victor. Victor Bertelot purge une peine capitale en France pour avoir
commis plusieurs meurtres.
Les Français étaient déjà en ville, Christian était entrains de négocier la location d’une voiture pour prendre la direction du sud. Une fois le marché conclu, il est allé rejoindre sa femme :
« Viens je vais te présenter la voiture de tes rêves. »
« Avoue que tu l’as fait exprès » Évelyne retrouvait son sourire.
« Qui dit mieux ? Une fois, deux fois, adjugé pour madame Bertelot ça c’est de la tôle... »
En tapant sur le capot de la voiture, lui aussi semblait retrouver son tempérament de trader blagueur, c’était une Peugeot 505 jaune citron, puis quand il démarra avec sa femme, il changea de ton :
« Je vais te dire une chose Évelyne : lorsque j’ai vu ton cousin, j’ai tout de suite ressenti l’instinct de tueur en lui. plus je regarde dans ses yeux, plus je vois ceux de mon père (elle était au courant au sujet de son père). La seule différence qu’il y a entre eux est que mon père est toujours en prison, tandis que ton cousin est libre de faire ce qu’il veut… il continuera à tuer. »
+++++++
Il fallait tirer tout ça au clair, ce n’est que le lendemain que je suis allé voir Alain. Je me suis donc présenté chez lui, lui faisant un rapport après le retour d’une expédition non fructueuse : « Il est ou Nadir ? »
« Il est allé à Oran, un meeting chez des amis étudiants. »
« Justement, c’est de ça que je suis venu te parler, ce n’est qu’un prétexte et tu le sais. C’est un groupe armé et dangereux, c’est le G.I.A et Nadir doit être sûrement de mèche avec eux. »
« Entièrement d’accord avec toi, ce qui me tracasse, c’est qu’à
présent même sœur Miriam est au courant de ses activités. »
« C’est lui qui leur a montré le chemin, des personnes de ce groupe sont venues s’emparer de ces bijoux. »
Je lui ai sorti de ma poche, une pièce en or, ces petites médailles en pièces de monnaie de Lui XIV ou Louis XVI. Dans le langage courant des vieilles femmes, Louiz en prononçant un Z veut dire or.
« Lois(Jean) ou Napoléon, moi je ne sais même pas faire la distinction entre une pièce en or et une pièce en cuivre jaune. T’as eu une part on dirait…
Pourquoi t’es venu te plaindre alors ? »
« J’en ai eu que d’aille ! C’est une pièce que j’ai ramassée par terre et personne ne s’en est rendu compte, voilà tout. »
« Ce n’est pas moi et ce n’est pas toi, ça ne peut pas être Évelyne, elle est restée tout l’après-midi chez moi. Nadir a eu moins de temps pour agir contrairement à Christian qui a été le premier à être informé de l’emplacement de ce butin. »
« Mais, il ne connaît personne, c’est un touriste, tu oublies que c’est nous qui l’avons guidé jusqu’à Ghar-Edib ! »
« Justement en parlant de guide, c’est la seule personne qu’il connaissait dans cette ville……à part nous bien sûr »
« Oui mais d’ici là à commettre un meurtre. »
« As-tu bien regardé le visage de cet homme ? La victime. »
« Beh, comme je soupçonnais Nadir, je croyais que ça devait être un membre de la GIA. Christian a empêché carrément sa femme de s’approcher de la fosse où gisait le corps. »
« Évidemment, sinon elle l’aurait reconnue. »
« Alors, ce salaud aurait osé assassiner son propre guide ? »
« Que veux-tu que je te dise, moi, j’ai sincèrement souhaité que vous alliez partager à quatre. Dès que j’ai vu ce type, j’ai su qu’il n’est pas du genre à laisser passer pareil chance, quand il s’agit d’argent, il ne recule devant rien….D’un autre côté, il y’a Évelyne en jeu et comme je suis resté avec elle cet après-midi, je lui ai bien promis qu’elle ne va pas rentrer cette fois chez tante Germaine en ayant que des bonbons…Tu écoutes toujours Jack Brel ?... »
*** Au delà des dunes hurlements
Acte 4 séquences 1
Quand t’es dans le désert depuis trop longtemps, dans une baignoire roulante ne dépassant pas les cent, avec une gonzesse a bord sous un soleil de plomb, lui racontant des blagues à la con, laisse béton, change de ton et retire ta main de sa hanche c'est pas le moment, sinon elle vas te faire des yeux furibonds :
« Sais-tu que dans ce désert on peut ramasser des truffes de la taille d’une pastèque ? » « Quels trucs ? »
« J’ai dit truffes, la truffe blanche du désert, il faut juste qu’il pleuve pour que ça pousse. »
« Quoi d’autre dans ton menu ? »
« La rose des sables comme dessert… enfuie dans la terre comme une truffe » « Ça, je connais. »
« Je vais te dire un truc que tu ne connais pas, là où nous allons, il y’a aussi de l’or. »
« Tamanrasset ? Tu ne t’es jamais aventuré dans ses endroits. »
« Il y a de l’or dans les parages très chere. Je ne dis pas qu’il y en a à ramasser à la pelle, mais ce sont de véritables pépites d’or pur éparpillées çà et là, à peine cachées par une fine couche de sable, ou un caillou. Donc, pas besoin de creuser… Je ne te raconte pas des blagues, c’est ce qu’ils disent dans les journaux. »
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La Télépathie entre humains n’existe pas, même si vous avez recours à un hypnotiseur. Lire dans les pensées des autres n’est que pur charlatanisme, c’est avec les êtres du monde parallèle (démons) que vous pouvez le faire. Je ne sais pas si Alain fait exception à cette règle, je sais qu’il parvient à communiquer avec eux, mieux encore, il en a un à sa disposition, j’étais le seul à le savoir. À ce propos, je me souviens même qu’il m’avait dit un jour qu’il connaît des gens qui en ont plus d’un (plusieurs invisibles serviteurs).
Les choses allaient se gâter pour Nadir : « Ils sont en route, ils veulent mettre la main sur Nadir. »
« Des hommes cagoulés avec des habits noirs ? » « Oui maître. »
C’est bien ce qu’on craignait, une perquisition musclée. Nous étions donc allés les intercepter à dix kilomètres en aval. Trois véhicules blindés roulaient à vive allure. Pas beaucoup d’initiatives, une seule tactique, pas de plan B, j’étais aux abords de la route, derrière un rocher avec la Kalachnikov du feu mon oncle, idem pour Nadir de l’autre côté de la route. Seul Ala-Edine était là au beau milieu de la route visible avec son sac dans sa main. voilà des chauves-souris qui affluent. Ce qui m’inquiétait, c’est que le soleil était sur le point de se coucher et que ma visibilité allait être réduite. Tel un berger allemand entendant le mot d’ordre de son maître à l’attaque, les chauves-souris se sont ruées vers le premier véhicule. Je ne sais pas si les vitres étaient ouvertes, ou que c’est dû aux premières balles tirées par Alain, le fait est que ce conducteur a freiné sec au lieu de foncer droit devant en appuyant sur le champignon. Le deuxième véhicule ne roulait pas si près mais ça a fait un carambolage digne d’un film Hollywoodien. Le dernier mutchi-butchi (Toyota) s’en est tiré de justesse. Autant le cran de sécurité, voici mes premières rafales (mes premières victimes) jusqu’à ce qu’Alain nous cria : tbitbilbis on s’était entendu que cela voulait dire : cessez le feu et barrez-vous. Ils étaient en train de porter secours à leurs camarades, voilà de quoi les retenir pendant un bon bout de temps, il fallait bien que quelqu’un puisse aller porter le message avant d’oser s’attaquer au dernier fantôme ou à l’un de ses proches.
***
L’inconnu serviteur d’Alain devait le conduire à la source d’où émanent les ordres. Dans son lieu de travail, une caserne, il y avait des militaires partout. Deux gardes étaient fixés à l’entrée sans compter les deux ou trois bonshommes en tenue civile qui circulaient à l’intérieur du jardin. Quand le colonel se décida enfin d’aller se coucher, Alain avait déjà son 9 mm à la main…il bavardait encore avec sa femme, Alain ne pouvait plus attendre:
« Je suis le frère de celui que vous recherchez; Nadir Benkablia »
Sa première réaction fut un bref coup d’œil vers sa table de nuit, probablement là où il y avait son flingue, sa femme venait de pousser un cri strident, Alain ordonna tous de suite au colonel de s’éloigner de la table et de faire taire son épouse. Trois pas en arrière, l’arme toujours pointée sur le colonel, il regarda à travers la fenêtre ; les deux civiles gisaient par terre tel qu’il les avait laissés, en silence, ils les avaient égorgés… C’est bon, il semble que les gardes fixés à l’entrée n’ont pas réagi au cri de la femme :
« Mon frère n’est plus chez-moi, il a élu domicile en Europe. »
« Je dois faire des rapports à mes supérieurs et ce qui vient de se passer avant-hier…..
« unitile de crier, je vais vous mettre une balle dans le front, ce qui vient de
se passer avant-hier c’était un accident, et ça arrive à n’importe qui »
« Ils vous ont vu. »
« Un fantôme ? C’est ça que vous allez mentionner dans vos rapports ? ….Songer à vos enfants, si vous voulez la guerre vous l’aurez. Et quand je dis vous colonel, ça sera une guerre contre l’Algérie tout entière. »
*****
Il faut dire qu’on l’a eu cette trêve, cela a duré plusieurs mois. Cependant, je me suis renoué avec l’ancienne connaissance en ville, j’ai voulu leur faire croire que j’ai changée de compagnie. Il n’y avait qu’un seul type qui dans le langage de serge Gainsbourg me cassait les couilles, et dans celui de Cheb Khaled, on dit que mes anges gardiens ne s’entendent pas avec ses anges gardien Il disait des trucks du genre :
« veuillez vous lever et serrez la main au bras droit du vampire ».
Quand ils n’ont pas de quoi se payer un café, ils se tassent en petites foules, à la première marche des portes des édifices publiques quand c’est propre, et quand ça ne l’est pas, ils mettent des cartons d’emballage avant de poser leurs fesses. En les voit partout entrains de critiquer, dire des choses sur des gens derrière leurs dos en profitant de leur absence, ça s’appelle ; Al-Manchar (la scie), dire des choses sur quelqu’un qui n’est pas présent parmi vous équivaut à manger la chair d’un cadavre humain dans le coran. Pour vous dire messieurs que chez ces gens-là, on ne se contrôle pas, on ne se la boucle pas, on scie chair et os.
Pour me débarrasser de cette grande gueule, j’ai eu recours à une méthode de lâche si j’ose dire. C’est Nadir qui me l’a apprise quand on était à l’école. Celle qui consiste à placer une lame de rasoir Gillette entre l’index et le majeur avant de serrer la main a quelqu’un. Ils étaient trois ce jour là.
« Salam-alaykoum » en commençant par celui dont mes anges gardiens s’opposent aux siens en premier, j’ai serré avec mes deux mains, ensuite, j’ai retiré ma main comme on tire sur une ficelle de toupie :
« Enfant d’enfer… Lâche… PD du fantôme. » …ext. heureusement qu’il n’a pas prononcé fils de P, je lui aurais volontiers tranché la langue avec cette lame. Jusqu’à ce jour rien de rien, non je ne regrette rien.
Au delà des dunes hurlements
Acte 4 séquences 2
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Un jour, un officier algérien est venu frapper à la porte des Quaswars, il était en tenue civile, costumé et cravaté et n’a pas ôté ses lunettes de soleil sombres jusqu’à ce qu’il soit parti : «c’est vous le propriétaire de cette maison?»
Alain n’a pas voulu lui répondre « Vous êtes bien Alae-Edine Quaswar ? »
Toujours aucune réponse, c’était une manière de contester cette intrusion avec des Ray Ban au visage.
« Je viens de la part du colonel… Il veut vous rencontrer en privé »
Était-ce un piège ? Non… le colonel savait de quoi Alain était capable.
La rencontre a eu lieu dans un stade, dans les gradins parmi les supporters de l’équipe locale. C’est Alain qui avait choisi cet endroit. Lorsqu’il vint s’asseoir près de lui, il lui remit une enveloppe :
« Voici les photos des quatre terroristes les plus recherchés par notre pays (il y avait leurs noms au verso) un million de dinars la tête, mort ou vif »
« Je regrette, je ne suis pas un chasseur de prime »
« Il est temps de vous dire que l’étau se resserre autour de vous…IL YAI.
… L’équipe locale venait de marquer un but. Debout avec les supporters, Alain ôta ses lunettes laissant apparaître des yeux de lynx furibonds :
« Il semble que vous n’avez pas pris les choses au sérieux lors de notre dernier entretien. »
« Oh ! vous savez, vous pouvez me menacer autant que vous voulez, cela ne changera pas votre cas. Au contraire, vous ne faites qu’aggraver la situation, c’est moi qui ai l’affaire en main et je suis le seul à pouvoir vous disculper. Vous avez tué deux soldats, ce que je n’ai pas encore signalé dans mes rapports….et puis, il y’a aussi Nadir Benkablia qui ne s’est pas repenti. On sait qu’il n’est pas allé en Europe comme vous prétendez…. c’est votre frère non ? »
jamais Alain durant sa vie n’a été soumis à un chantage pareil, c’est pourquoi il est venu m’en parler, et je lui ai suggéré :
« Et si on allait tous les trois ? ». « Où ça ? »
« Là où devraient être ces quatre individus, je ne sais pas moi, on arrivera bien à mettre la main sur l’un d’entre eux au moins. »
J’ai compris qu’il avait besoin de partager son inquiétude. A propos de
partage, il était plus ambitieux qu’on le pensait ce colonel, Alain devait faire
fifty-fifty avec lui. À noter que Nadir allait nous être utile cette fois, il en
avait déjà une idée lorsque nous lui avons montré les photos :
« Ce sont des gens d’AQMI, il ne suffit pas de prononcer le slogan qui glorifie Dieu et son prophète comme c’est le cas pour Daech et compagnie. Pour intégrer A.Q.M.I ou Al-Qaida, il faut ou moins commettre un attentat…..Pour vous dire messieurs que chez ces gens-là, on ne plaisante pas avec la foi… oh non, on ne le tolère pas… on décerne la Kalachnikov à ceux qui octroient leur vie pour faire régner une loi….. »
« C’est pas vrai, tu ne me l’as jamais dit à moi » C’était moi qui venais d’interrompre Nadir.
« Dire quoi ? C’est qui celui-là ? » Il disait ça en s’adressant à Alain.
« C’est Jack Brel, t’as fait des progrès » c’était moi.
« IYAHAhahaaa….(ça, c’est bien le rire sardonique d’Alain d’antan)… Pour un million de dinars, il va surpasser ses progrès… N’est-ce pas petit frère ? »
Au delà des dunes hurlements
Acte 4 séquences 2
On n’avait pas encore quitté le territoire national, le nord du Mali était entièrement conquis par AQMI
Tamanrasset/Janvier/2013 :
la bonne saison pour les touristes, bien que leur nombre ait considérablement diminué ces dernières années. Ce qui a augmenté en contrepartie, c’est le nombre croissant de ressortissants venus d’Afrique subsaharienne. Fuyant la sécheresse, les affrontements, la guerre ethnique, les conflits et la famine.
Pour prendre un café, c’était utile d’aller dans les endroits qui affichaient complet, il n’y avait plus qu’à s’asseoir et tendre l’oreille… Un camion de 20.000L de fioul venait d’être détourné hier vers le nord du Mali… était-ce la bonne piste ? Non, les brigands du désert ça a toujours existé.
Contrairement à ce que prétendait Nadir, Alain disait que ces quatre hors-la-loi n’étaient pas du genre à s’intégrer dans un pseudo état islamique là ou en s’amuse à gaspiller ses munitions en slogans Allah Akbar, il nous fallait un autre tuyau, rien ne sert à courir il faut partir à point.
Un incognito de couleur était venu s’asseoir à notre table.
« Écoute frangin…je suis en panne…ext and next »
Il savait s’exprimer en français, et il était du genre plutôt bavard, il a pris un café avec nous, puis on l’a invité à partager le dîner avec nous dans notre chambre d’hôtel : « Tu es là depuis combien de temps ? »
« J’en suis à ma deuxième année. »
« Et tu comptes toujours rester à Tamanrasset ? »
« Si je n’aurais pas mon appareil d’ici quelques jours, je serais dans l’obligation de partir vers le nord. »
« Tu peux toujours consulter un autre dentiste et t’arranger avec lui avec facilité de payement. »
Nadir n’avait constaté que quelques dents en piteux état chez cet Africain.
« Haha… non ça s’appelle un appareil détecteur de métaux, ça ressemble à un aspirateur qu’on utilise dans les ménages. »
« Tu as besoin de ça pour ton boulot ? »
« Ça coûte 100 000 dinars (700 euros) et ça se vend au marché noir seulement. On dirait que t’es pas au courant toi. Il y a de l’or dans les parages frangin, de l’or pur. Des Maliens que je connais m’ont montré des pépites de18 carat »
Parlant en arabe, je disais aux deux autres mousquetaires que cela explique le flux d’Africains et tous ces gens venus du nord.
« Si tu veux te joindre à nous, on est venu pour acheter un détecteur de métaux » c’était Alain en français.
« Je vous indiquerais ou, mais pour la transaction, comptez pas sur moi »
S’il a dit ça, c’est parce que ces Africains sont réputés pour imprimer de la fausse monnaie, du coup, nos commerçants se méfient quand ces clients de couleur se présentent à eux. Puis, il a révélé autre chose :
« Je vous préviens dès maintenant ; il y a des individus armés parmi les chercheurs d’or »
« Tu t’es déjà aventuré dans ses endroits au moins ? »
Il répondit par l’affirmatif en remuant sa tête, il n’avait pas encore fini de bouffer, tandis que moi j’étais entrains de préparer le thé. Après avoir débarrassé la table, voilà notre hôte bien servi : quatre tasses de thé bien chaud et mon paquet de Marlboro au milieu de la table, il s’empara d’une cigarette tout de suite et je fis de même.
« Eh oui, on nous a confisqué notre butin »
« Les Touaregs ? » négative fut sa réponse
« Je dois partir maintenant. »
« Tu n’as pas bu ton thé, pourquoi es-tu si pressé ? »
« Je vous remercie pour le dîner… et ben, voilà quoi, on ne va tout de même pas jouer aux cartes maintenant. »
« Ben, justement. »
En tendant la main pour atteindre son sac à dos qui était sur le lit, et d’où il voulait sortir l’enveloppe remise par le colonel, le revolver d’Alain était tombé par terre. Voilà quatre cartes sur table pour commencer le jeu. En les voyants, notre invité s’est levé en faisant un pas en arrière.
« Alors, c’étaient des barbus, des gens bien blancs avec des turbans qui t’ont délesté de tes pépites d’or… pas vrai ? » Alain avait deviné juste.
« Oui, je pense que ça doit-être celui-là, les autres… Je ne me rappelle pas. Vous n’allez pas les affronter avec ce pistolet ? »
« Ton passeport frangin. »
On aurait dit que ses yeux lui sortaient de la tête quand il a vu Alain, avec cette arme automatique pointée sur lui.
« Écoutez, monsieur, mon séjour vient tout juste d’expirer, je compte aller à Alger au consulat et… »
« Arrête, arrête je te dis… On n’est pas ce que t’es entrain d’imaginer. On veut juste s’assurer que tu reviendras demain matin pour nous indiquer le chemin. »
Au delà des dunes hurlements
Acte 4 séquences 3
« Il est là-bas au pied de la montagne dans la rivière, mais ils sont six »
C’était Nadir avec ses jumelles, je savais qu’il n’allait pas tarder à le repérer. Pointés au bon endroit, on les guettait à distance…
Voilà quelqu’un qui s’est éloigné du groupe (pour ses besoins sans doute)…Ce n’était pas le truand qu’on recherchait. Au petit matin, trois d’entre eux étaient partis, ils ne sont plus que trois maintenant. Notre bonhomme était entrains de pousser un baril d’essence avec son pied… Où va-t-il l’emmener ? En jetant un regard tout autour, j’avais aperçu Alain qui se dirigeait vers leur véhicule caché entre les buissons…
Ça y est c’est la bonne, même si les deux autres malfrats finissent par se rendre compte et veulent intervenir, ça sera trop tard. J’avais mon Klash dans les mains pour les neutraliser : « Bouge pas. »
Alain l’avait surpris, le wanted-man avait sa mitraillette accrochée à son épaule
« C’est le colonel qui t’envoie ? »
Il n’a manifesté ni crainte ni surprise, puis il mit sa main dans sa poche.
« Arrête ou t’es mort. Tu me causeras moins d’ennuis ainsi, fais gaffe. »
Il venait de lancer en direction d’Alain une boîte en plastique. Elle était transparente et en un clin d’œil, Alain a su que c’étaient des pépites d’or
« Ramasse-la, dis-lui que la récolte a été maigre ce mois-ci….. Qu’est-ce que tu attends ? Vas-y, tire, bientôt ça va être ton tour. ….Un autre connard d’agent secret comme toi viendra te faire la peau. »
Cela a choqué notre fantôme à tel point qu’il a failli faire tomber son pistolet. Ainsi donc, y’ a pas que lui comme chasseur de primes avec qui le colonel faisait du bizness. Avec une arme identique à celle de l’homme en turban noir, il m’a vu apparaître comme si je sortais de nulle part.
il est du genre à ne pas se rendre, c’est pour ça que le colonel les préférait morts avec un million de dinars en primes à partager.
Prêt à mourir, il n’a pas vu Nadir arriver derrière lui. Alain, toujours le pistolet dans son poignet faisait signe de drive avec ses deux mains, il voulait dire à son petit con de frère d’aller faire démarrer le véhicule 4x4 et de l’emmener par ici : « Cours couvrir Nadir cours »
« Amar…Amar » puis ce fut un autre nom «Benali, ou es tu Benali » cria l’homme qui avait maintenant compris le jeu, il appela aussitôt ses deux guerriers qui n’étaient pas loin. Ainsi furent ses dernières paroles. Alain venait de lui loger une balle entre les deux yeux.
« Il arrive » il fonçait déjà en notre direction laissant un nuage de poussière derrière lui. Quand on s’engueulait, je lui disais souvent que c’était la seule chose qu’il savait faire ; conduire. Mais derrière lui, il n’y avait pas que de la poussière…. des rafales de mitrailleuses. On dirait qu’ils étaient plus de deux individus qui tiraient en notre direction.
« Grouillez-vous » il freina sec devant nous à la manière de Samy Naceri dans Taxi 3 pour qu’on puisse mettre le corps du djihadiste dans la Toyota
« Mais couchez-vous, bon sang de bonsoir »
Une balle avait pénétré par le pare-brise arrière.
Au delà des dunes hurlements
Acte 4 séquences 3
Quand je suis arrivé seul en conduisant la Toyota devant le poste militaire de Tamanrasset, un pneu a éclaté, un vrai coup de feu le bruit que ça a fait. Les deux gardes du poste m’ont obligé à descendre en levant les mains. Il y avait des affiches collées à l’entrée sur le mur de la caserne, une dizaine de photos. Les mains toujours en haut quand l’un d’eux est venu me faire la fouille. Au lieu de lui faire comprendre que c’était mon pneu et qu’il n’y a pas de quoi s’affoler : « C’est lui, c’est lui, je te jure que c’est lui »
en lui indiquant la photo sur le mur et en désignant la voiture, ce bougre d’andouille n’avait pas encore compris et il pointait toujours son arme sur moi. Je ne pouvais pas lire le nom du wanted- man à cette distance (je ne l’ai jamais su d’ailleurs). Être détective privé ou chasseur de prime ou quelque chose de ce genre, n’est pas chose courante dans ce bled, cela explique le temps que j’ai passé dans cette caserne à subir les interrogatoires et à signer des documents à l’encre avec mes empreintes digitales, mais l’essentiel était là, un chèque d’un million de dinars libellé à mon nom.
Autour d’une table en plastique, aussi légère qu’un carton d’emballage d’une cuisinière, m’attendait deux anciens mousquetaires et un type veinard couleur café express : « Voilà de quoi t’acheter un appareil, frangin. »
sans prendre un café, Alain s’est levé de son siège pour dire en arabe :
« Je ne vais pas rentrer avec vous les gars… du moins, pas pour le
moment..»
Des Ray-Ban sombres couvraient ses yeux de Lynx, un turban noir masquait sa tête de fantôme, en un clin d’oeil, il avait repéré un chasseur embusqué garé dans l’autre côté du trottoir. C’était une jeep militaire.
Faut être vampire pour lui tirer une balle dans le dos, ou le prendre en photo sans qu’il ne s’aperçoive. Je l’ai vu dans les photos de son album quand il était bébé dans les bras de ses parents, quand il jouait, dans la voiture, sans que l’on crie : attention le petit oiseau va sortir, il vous fait sortir des yeux furibonds. C’était un lieutenant en tenue de sortie qui était sorti de la jeep pour venir à notre table.
Inévitable et dur parfois, lorsqu’il s’agit de partager un butin :
« Est-ce qu’on peut s’asseoir en privé, monsieur Quaswar ? »
Au delà des dunes hurlements
Acte 5 séquences 1
« Pas la peine, vous n’aurez que d’ail »
« Vous semblez oublier que je viens de la part…
« pas la peine d’insister….vas transmettre à ton colonel qu’il n’aura que d’ail. »
J’ai dit que jamais Alain n’a été soumis à un tel chantage, être pris pour un con est aussi une chose qu’il n’a jamais tolérée. De retour au bercail, Alain venait de m’apprendre que Nadir avait mis les voiles, cap sur l’Italie ou la Sicile.
Voila presqu’un an qui s’est écoulé après ces événements vécus au sud. J’avais toujours une kalach-nikov en ma possession, et maintenais toujours contact avec Nadir en Italie, sans oublier Alain et sœur Myriam bien évidement. Il semble que Nadir a tout simplement décidé de faire un aller simple cette fois. C’est ce que nous a rapporté un des (haragas) de retour en Algérie, c’est comme ça qu’on appelle les émigrés clandestins « le devoir m’appelle » disait Nadir.
« ...Allo….Alors ?..... Comment va notre champion (Nadir) ? »
« ..Ce n’est pas ce qu’on attendait de lui, il consacre beaucoup plus de temps a sa prière, il ne retrousse plus ses cheveux avec du gel….il écoute fréquemment du coran…»
« .....As-tu des nouvelles de ta cousine a bordeaux ?…»
« la dernière fois que son mari m’a appelé, il disait que je l’avais escroqué»
« Comment ça escroquer ? comment as-tu fait, as-tu joué au poker avec lui ? »
« D’après lui, les deux bouteilles de vin ne valait pas autant que la moitié du butin en or que je lui chipé la veille de son départ….je serais ravis de régler ton compte si jamais par hasard tu songerais a venir rendre visite a ta cousine m’a t-il dit…….moi, je verrais Evelyne ….c’est pas lui qui m’empêchera de voir qui je veux quand je veux »
« laisse tomber…t’a assez d’ennuies comme ça…»
«Oui, t’as raison pour l’instant, c’est chez Nadir que je compte aller faire une escalade »
«Veux-tu que je t’accompagne dans ce voyage ? »
« non, c’est trop compliqué là-bas »
il sait ce qu'il dit quand il dit : Personne ne m'empêche de voir qui je veux quand je veux. Non pas qu'il ait la double nationalité, Je vais résumer l'histoire dans un petit incident arrivé à Nadir ; le fils de Sœur Marie voulait acheter une maison en cours d'achèvement et dans ce contexte, il devait payer la première partie et il l'a fait. Mais tombé dans le piège de la fraude, le responsable du projet a collecté les fonds et s'est enfui vers une destination hors du pays. D'après les aveux du fraudeur à son retour au bled: Je serais resté en France si je n'avais pas vu Nadir bin Qablia sur la liste... Je sais qu'il est un frère d'Aladin Kassoar et ce dernier me trouvera facilement ici en France. J'ai paniqué en attendant mon visa pour aller au Canada, a north-bay au nord, là où il n'y a aucune trace des Algériens à cause du froid. Quand j'ai commencé à m'adapter et que j'ai cru que j’allais m’en sortir, Dracula m'est apparu en costume cravaté pendant que je dormais dans ma chambre. J'ai réalisé alors que je n'étais pas dans un rêve, je devais me rendre au fait accompli :
« Donnez-moi trois jours pour vous payer le montant en dollars canadiens »
<4 jours pas plus, à condition de payer en dollars US>
Au final, tout ce que l’escroc a voulu admettre a l’assistance après être rentré sain et sauf, c'est que malgré toutes les mesures prises dans les aéroports, ce fantôme ne ratera jamais un avion au décollage.
Au-delà des dunes, hurlements
Acte 5 séquences 2
C’est donc en Italie que se fut son premier voyage après cette courte trêve, il avait toujours son passeport français. Les choses sérieuses allaient commencer maintenant, car il ne s’agit pas d’une visite de courtoisie à son cher frère. Il fallait d’abord le trouver, et pour cela il fallait se faire recruter et c’est ainsi qu’il a pu se procurer un (job) Auprès de Daech. Toujours par le biais d’internet, il avait rendez-vous en Türkiye, une fois reçu, on lui proposa d’aller a la frontière syrienne. Dites seulement : (il n’y a pas d’autres dieux qu’Allah et Mohamed est son prophète) Et vous voila vêtu et une kalache-Nikov a la main si vous savez vous en servir.
Alain étais dans un groupe composé d’une dizaine ou une quinzaine de personnes. Les ordres sont les ordres, il fallait prendre d'assaut une ville dont j'ai oublié le nom. Puis se furent des coups de canon, des tanks sans doutes, et on voyait un avion de chasse, c’étaient des barils explosives que ce bombardier syrien larguait. Malgré toutes ces offensives, les gens de Daech ont pu prendre le control sur cette ville. Enfin il se fut un cessez le feu, on entendit plus l’avion qui bombardait, les forces de Bechar Al Assad ont du surement battre en retraite. « Allah Akbar….ALLAH Akbar » On tirait on l’air, tout le monde criait victoire dans le groupe, sauf Alain. L’Emir de la Djamaa le regarda un instant avant de dire : « .....Pas mal ton épée »
il avait une épée accrochée a son dos, ça c’est bizarre mais il avait deux flingues cachés dans ses fringues. Ça y est j’y suis, Nadir était le seul parmi les combattants qui pourrait reconnaitre ce sabre en question, il le voyait tout le temps accroché dans le salon chez les Quaswars.
« Je cherche mon frère, un garçon algérien, il s’appelle Nadir Benkablia »
« ....Saladin le libérateur?...c’est ça que t’a dis ? » Tout le monde rigolait
« Non désolé vieux, la venue du Saladin libérateur n’est pas encore annoncée. Quand t’arrive ici, oublie ton nom....tu t’appelleras : Abou-Cif (l’homme a l’épée) dorénavant »
en quittant ce groupe (rien à foutre), Alain venait de débarquais dans une autre ville, ou du moins ce qu’il en reste, reprise par Enousra, une autre faction combattante. La bataille battait son plein, sur chaque véhicule, il y avait des mitrailleuses, on entendait aussi des coups de mortiers. Une voie interpella Alain des décombres : « Abou-Cif..Abou Cif …oui toi, l’homme a l’épée »
Un homme allongé par terre, il avait une jambe abimée, une blessure grave en dessous du genou. Une fillette se tenait à coté de lui :
« ...Tu es d’Enousra….n’est-ce pas ?.... » affirmant en hochant sa tète, il a dit oui
« ..je te confis ma fille, ……je…… »
Il s’est approché de lui, lui a déchiré un morceau de sa chemise pour lui faire un garrot, Juste au dessus de la blessure, il saignait abondement :
« ..Que vas-tu faire ?, non….arrête.. »
Il venait de brandir son épée, et voila un bon coup sec et précis au bon endroit, même un vrai chirurgien n’aurait pas fait mieux. A voir son visage, il souffrait toujours, il lui indiqua du doigt le morceau de tissu, Alain avais trop serré le garrot. L’homme à l’épée ordonna à la petite fille d’aller chercher des petits morceaux de bois. Lorsque le bout du sabre à commencer à rougir dans le feu ; …AAAHHH…et la petite a crié aussi …aaahh… il lui a ôté le pansement et le sang avait cessé de couler.
« .....A t’entendre on dirait un Algérien….»
« .....En a tu vu d’autres ? » voila pourquoi il lui a porté secours
« .....je ne sais pas si c’est vrai ou des mensonges qu’on lui a collé….mais il y avait dans cette ville, quelqu’un qui prétendait être Saladin….. il avait le même accent que toi »
« .....Tu dis qu’il était ici ...il n’y est plus maintenant ? »
« ....C’étaient des gens de Daech, ils ne s’entendaient pas avec Enousra….. ils doivent êtres en Iraq maintenant……. »
Un obus vient d’exploser juste à coté. Il pria Alain pour qu’il prenne sa fille avec lui et de laisser là ou il est. Le frangin de Saladin arrêta une camionnette qui venait de passer en brandissant deux pistolets, c’étaient des civils aux allures misérables qui fuyaient la ville, il fit signe a la petite fille de monter avec eux. J’avais eu de la peine quand il m’a raconté cette scène. Il m’a avoué qu’il aura toujours gravé dans sa mémoire ce visage. Elle ne l’a pas quitté des yeux, elle voulait rester avec lui : « …..Je pouvais…..imagine un instant ; La fille de Aladin Quaswar chez moi avec la sœur Myriam………… »Bref, il a dit que dans sa vie il n’a jamais vu crever autant de gens, Il a dit qu’il avait une destination à prendre, pas le temps de jouer à Jean-Val- Jean. Contrairement à ce qui se passait en Syrie, Daech était mieux organisée en Iraq. Ils avaient en leur possession des tanks, de l’artillerie lourde, mais ils étaient régulièrement pris en cibles par les drones de la coalition internationale. Il fallait aller vers le nord, en direction de la capitale, et c’est la que les combats faisaient rage. La banlieue était tantôt conquise tantôt reprise le lendemain par l’armée irakienne. C’est fou ce que ces gens en branle-bas de combat, trouvent le moyen de divulguer des blagues :
« ....Alors Abou- Cif,….il parait que t’as abattu un drone ! »
«Effectivement, je l’ai abattu…je lui ai lancé mon épée et ça a fait mouche »
« ....ainsi donc, notre Saladin serait ton frère! »
« ....on le saura quand il me verra »
« ....j’espère que ca sera tel frère tel sœur » En une fraction comme l'éclair, Aladin a sauté de l'endroit où ils étaient assis tous les trois et a pointé son épée sur la gorge du Daech-man
"Non, non... arrêtez… au nom d’Allah je vous en conjure... il veut dire tel frère tel congénère "
Alain ne tôlerait pas ces genres d’idioties venant de la part d’un inconnu. On lui avait dit d’attendre et il a du accepter. Il était la a l’ombre, au milieu de ce beau palmerai, une 4x4 arrivait et on lui dit qu’il fallait encore attendre
« ......dites-lui de venir ou c’est moi qui irais le chercher »
Le voila entrain de sortir du véhicule, c’était une bonne blague….dieu soit loué. sa mère aurait poussé un you-you le fait de le voir encore en vie
« ..Alors…….t’as deviné pourquoi je suis venu te retrouver ? »
« ....ne vas pas me dire que t’es la pour la cause de dieu grand frère »
« .....dieu t’ordonne d’obéir a tes parents avant toutes choses »
« ....oui Aladin, c’est bien dit, mais si tous le monde devait obéir a ses parents….il y aura jamais de …
«il n’y aura jamais d’état islamique ?...c’est-ce que je pense aussi ….. Du moins pour le moment…. »
« ......pourquoi t’es venu avec ton épée ?.....on se bat pas comme ca…ici, on ne fait pas du cinéma avec un sabre ayant appartenu a ses grands-parents »
« ..tu ne l’as jamais essayé je te rappelle...vas y …coupes en un peu de bois… tu ne veux pas… Y’a-t-il quelqu'un pour essayer ?»
il tendait l’épée aux deux autres types qui accompagnaient Nadir
« Vas y l’Andalou…coupes en un peu de bois…on va faire du thé en l’honneur de mon frère »
L’Andalou tournait autour de lui, on aurait dit qu’il jouait a la ronde avec les petites filles, Son copain se moquait de lui :
« ....ou a- tu appris cette dance…?
« ...a quoi tu joue ? ….donne moi cette épée »
Nadir lui prit l’épée et alla directement en direction du vieux palmier lentement mais surement. Il y avait une pente, maïs c’était négligeable pour que Nadir en tiens compte. Quelque chose ne tournait pas rond avec ce sabre. Il parvient quand même à couper quelques étoffes après avoir raté plusieurs coups ….très étonné, l’Andalou aurait pourtant juré avoir été entrainé par cette épée. encore un mystère de la famille des Quaswars. Une fois le feu allumé, ils s’installèrent à l’hombre car il faisait une chaleur torride. Alain contemplait les grappins de dattes au dessus de leur tètes ; …inaccessibles
« ....belles dattes …Eh ! .....vous en voulez ? »
« ....Arrêtes Alain…tu va les bousiller avec ton flingue »
il s’est levé pour prendre un élan de quatre a cinq pas comme au Lancet de javelot, une grappe entière de dattes était tombé par terre
« ....servez-vous en attendant le Thé ».
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Au-delà des dunes, hurlements (dernières séquences)
Une 4x4 Volkswagen s’arrêta devant le groupe Saladin, au volant c’était le chef
« ....qu’est-ce que vous foutez vous trois ?....allez rejoindre Amine et les autres….....vous êtes le frère de Saladin?......finissez votre thé et décidez-vous…soit vous nous rejoignez, et vous êtes sous mes ordres, soit vous retournez d’où vous venez…. » IL ne perdait pas de temps ce petit Emir
« ...oui, j’irais la ou ira mon frère »
Quelques heures plus tard, au beau milieu de la nuit, tous le monde dormait excepté Alain. il n’avais nullement l’intention de jouer au fantôme, il montait la garde a la place de Nadir
« .....Ou est le petit Saladin? »
« ....je suis la »
« Oh c’est vous l’homme à l’épée bien sur. on dit des choses a votre sujet mais,…..moi c’est votre frère qui m’intrigue, il se prend volontiers pour un libérateur de Jérusalem »
« .....Il n’y a pas que lui….ce n’est pas interdit de rêver vous savez... »
« oui mais….lui, il y croie dure comme fer……il faudrait le convaincre que ce n’est pas possible, Jérusalem n’est pas notre destination pour le moment….. Les signes avancés par le prophète Mohamed ne sont pas encore apparus…»
Et s’il avait raison le petit Emir, ce n’est qu’une secte Chiyte qui est derrière cet Imam prodige. Mais il fallait convaincre l’intéressé. Le lendemain, l’intéressé venait de le réveillait et il lui annonçait que deux de leurs hauts dirigeants venaient d’êtres abattus par une attaque ciblée de Drone
«... écoutes conard….si tu continu a faire la guérilla dans ce foutu bled, c’est toi qui va bientôt être pris pour cible..….ou tu pense peut-être que les gents du pentagone croient au père-Noel, ou au retour du Saladin prodige ?.........tous cela, c’est de la salade russe….c’est moi que tu dois croire »
« _....écoutes Alain…..
« ..Tais-toi et écoutes moi….à l’instant ou je te parle ta fiche signalétique est entrain d’être répertoriée chez les gens de la CIA….et même quand tu seras chez- toi, cela ne changera rien »
«_.... comment peux-tu en être si sur…. ?
« ......mais bien sur que je sais, et je suis mieux placé que toi pour le savoir, les autorités Algériennes travaillent en étroites collaboration avec leurs homologues Américains dans ce domaine…. »
« ......alors, autant en rester la et mourir en martyrs »
« ....j’ai mieux à te suggérer…dis moi plutôt la sensation que t’a eu en ayant l’épée de mon grand-père dans ta main …… Heih? »
« ce n’est qu’une épée, je suppose que cela est du au champs magnétique terrestre… »
« regarde ça, il y’a la moitié du butin qui t’attends chez ta mère »
En déboutonnant sa chemise, il laissa apparaitre deux colliers avec des pièces en or_ « alors le crime commis dans la grotte, c’était toi ! »
«tu te trompe ...je te parlerai de ça dés qu’on aura passé les frontières»
« ....on est loin …et….ca ne sera pas chose facile »
« je vais te procurer un bolide….t’as pas remarquer que ces Daechmen se trimballent avec des Volkswagen neufs….tu seras en Syrie en moins de quatre heures »
§ !!!!!§
Une fois rentrés au bercail, il avait convenu avec son frère que rien de tous ça ne sera révélé a sa mère. Un soir en rentrant tard chez-lui, sœur Myriam l’attendait : « ....ou es-tu passé ?...Nadir te cherche……on a des invités »
« .....et c’est moi qu’on cherche ?….il t’a dit pourquoi ? »
« .....non…allez dépêche-toi en t’attend »
Il prit l’escalier et monta en direction de la chambre de Nadir Toc-toc …..
« ...sala mou-Alay- Koum… »
« ...Aladin….veux-tu t’installer la s’il te plait ? »
C’étaient des gens barbus, en voyant la chaise au milieu de la pièce, Alain a su ou ils voulaient en venir, mais étant rentré chez-lui de bonnes humeurs ce soir la, il laissa Nadir faire ce qu’il entrevoyait :
« ....tu es possédé frère Ala-edine….laisse nous faire…. tu verras »
« ....je veux seulement te dire qu’on a déjà essayé ce truc avec moi…..»
Nadir tendit ses mains et prononça la Fatiha (the beguening), puis essuya ses mains sur le visage du patient à traiter, les deux autres enchainèrent tous de suite avec du coran. Dommage qu’ils étaient entrain de citer des versets qu’Alain ne connaissais pas, sinon il les aurait volontiers récités avec eux. La cadence s’est ralentie, comme a l’opéra, la chorale a tendance à s’accentuer pour ensuite diminuer. Négatif fut le test, aucun signe révélateur.
Non c’est pas ça, s’est dit Nadir qui est allé lui-même apporté l’opportun ; le couscous avec quatre parts de viande de mouton d’environ ½ livre chacune. Ceux qui ont appris le manuscrit sacré par cœur (600Pages.new roman taille12), ont tendance à accélérer leur rythme quand c’est le moment opportun. Si c’est noir-rougeâtre c’est bon. Lorsque le couscous est surplombé par une masse jaune-blanchâtre…Berk ! c’est de la volaille..…abréger les gars…citer les derniers versets et foutons le camp. Un a un, les invités de Nadir inventaient des prétextes pour déguerpir en laissant un plat collectif avec quatre cuillères plantés dedans, sans compter le dessert (raisin). Sur que Nadir n’à jamais écouter cette chanson :
Quelque chose en il(Alain) ne tourne pas Rooooond Dada doum Dada doum dada Didi Dada doum Ils étaient réunis tous les trois autour de la table pour le diner. Sœur-Myriam entama la discussion :
« je vous préviens vous deux si vous continuer à s’abstenir a propos du mariage…._ «... On sera privés de dessert … »
« ...et bien, nous avons déjà décidé….Ala-edine et moi que c’est toi, le petit frère qui le devancera »
Plus tard, quand Nadir est allé se coucher :
« Pourquoi n’est-tu pas intervenu en ma faveur lorsque je l’ai incité au mariage ?.....ne vois-tu donc pas que c’est une femme qu’il lui faut pour Qu’il cesse de songer à ces voyages en orient et les risques qu’il est entrain de courir ? »
« pas d’objection grande sœur mais pour l’instant j’ai d’autres projets
pour lui »
« ..et tu crois que c’est plus important que le mariage ?..... »
« ......rien ne l’empêche d’avoir une femme et des enfants »
« ..et que comptes-tu faire avec lui ?... »
« _...du cinéma…._ »
«Je ne suis pas d’humeurs à plaisanter mon fils….. Pourquoi n’aille-t-il pas aux autorités pour qu’il puisse bénéficier de la loi de la réconciliation nationale comme l’ont fait tous les autres ? Ceux qui ont déposé les armes, il n’est pas connu pour avoir participé à des tueries »
Cette loi est toujours en vigueur, elle a coûté des milliards au gouvernement algérien. Approuvée par le sénat, puis une fois passée aux urnes chez les citoyens, c’est le oui qui a fini par l’emporter malgré de vives contestations. C’est ainsi que les repentis ont pu intégrer la vie civile et reprendre leurs boulots. On les a payés avec effet rétroactif, jusqu’aujourd’hui, ils bénéficient de nombreux avantages sociaux. Eh oui, la paix, ça s’achète.
« … ne t'a-t-il pas parlé de son nouveau travail en Grèce ?.... Athènes en Europe, juste à côté de la Turquie"
"... ne me dis pas que tu commence à faire des films maintenant "
« Et comment penses-tu que j'ai eu tous ce pognon ? ….Je lui ai dit de ne le dire à personne »
"tu sais, J'ai commencé à en douter dès que tu es parti, quand tu as pris l'épée avec toi…Tu es le héros, n'est-ce pas?... et c’est quoi le titre de ce film ? "
“_... Samhain _...”
" Senhim ?....Attends, laissez-moi deviner... ça doit être un sultan dans les feuilletons turcs"
"... non... c'est un démon... je vais te résumer le film : "
…. Je suis le héros, je me suis rendu au Sinaï(Egypte) avec deux papiers écrits en hébreu, je voulais connaître l'arbre généalogique des Quaswars. Mais il y a eu des affrontements armés en cette période. Un obus nous ait tombé dessus, il y’a eu des morts et j'ai dû me retrouver avec des Bédouins, au milieu des personnes qui recevaient des soins :
"Tu devais être dans la grotte !" on m’avait dit « ... de quelle grotte vous êtes entrain de parler ? »
« _...nous t’avons trouvé inconscient, et tout a l’heure t’étais entrain de délirer…Senhim… Senhim »
C’était des combattants, j’avais aperçu un hélicoptère, probablement l’armée égyptienne « faut pas rester la….. Derrière ce monticule…..c’est la ou se trouve la grotte de Senhim »
on m’avait confisqué mon arme, mon précieux document et évidement mon passeport. un don du ciel, un otage occidental. Je n’avais ni les mains ni les pieds attachés, j’étais bien traité. La nuit on montait la garde à tour de rôle pendant que les autres dormaient. Au petit matin, on me servit un thé bien chaud. tout le monde était sorti de cette grotte, sauf deux types qui sont restés pour assurer ma garde, armés de Kalash-nikovs «Pourquoi on l’appelle la grotte de Samhain?» c’est pour ça que j’étais venu
« Bois ton thé et donne moi le verre... laisse tomber.....ce ne sont que des superstitions »
L'autre, qui semblait être de la région, ou pas très loin, a ajouté ceci :
« ....c’est de l’histoire ancienne…..son peuple l’avait trahi la nuit quand il dormait dans cette grotte, en provoquant une avalanche de pierres…il s’est retrouvé prisonnier…ils disaient que Senhim était un porte malheur…..mais c’est un vrai labyrinthe la dedans, ceux qui ont oser s’aventurer auparavant , n’ont jamais pu en sortir vivants…..en cas ou tu essayera de jouer au con, tu ne trouvera que des ossements…….tu tournera en rond en croyant que tu vas atteindre la sortie…..Haha.Ahhh
« ..sauf si notre otage s ’appelle Senhim…Hahhh…. »
« il parait que ca abouti directement sur la mer rouge…»
« .Oui mais en ce temps la ce bonhomme avait des pouvoirs occultes »
Ces deux cons venaient de me raconter le même cauchemar que j’avais eu juste avant de me retrouver chez eux…………Oui, je me voyais perdu dans les ténèbres en criant PAPA..Il se fraya un chemin, plongeant parmi les ombres blanches. Il s’agenouilla pour me tendre la main……………
.je l’avait touchée, …c’était notre père SAMHAIN…. même quand j’étais tout petit, c’était le même rêve qui me hantait……c’était donc cette grotte.
« .....qu’est- ce que c’est ?….de l’hébreu ?…..inutile de jouer aux Archéologues….. T’es un espion et nous l’avons su tout de suite.. »
Cravaté comme j’étais, on devait me prendre pour un gentleman français, l’autre type était dehors mais pas loin. C’est le moment que j’ai choisi pour taper mon interlocuteur qui me tournait le dos au crane avec une grosse pierre. Je lui ai ôté son arme, puis j’avançais doucement vers la sortie. Quand j’ai manœuvré, l’autre garde était venu a la rescousse.il a voulu jouer au con et ça s’est jouer en une fraction de seconde. Derrière moi, Le type par terre était revenu a lui, j’avais juste le temps de récupérer mon passeport et le manuscrit
« ....Hey ….reviens…on te fera pas de mal….rends moi mon arme je dirais que tu a agi en légitime défense….. Fils de chien mais reviens sale espion...tu iras nulle part …tu entends …..tu crèvera dans ce désert »
Le 7 décembre 2013, rien de spécial dans les manchettes des journaux, un touriste algérien fut retrouvé mort à l’aube sur la plage de Sousse en Tunisie. L’autopsie confirmera sûrement une noyade, asphyxie ou strangulation. je vous laisse deviner
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