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8. EXT / INT. PETIT JOUR – CHAMP / MERCEDES
Au bout d’un chemin de traverse, le long d’une haie, l’aube drape la campagne de
lueurs fantasmatiques. A l’intérieur de la Mercédès stationnée avec précaution,
recroquevil é sur la banquette arrière, NOE dort d’un oeil. Haut de treil is militaire
boutonné et lunettes noires maintenues derrière la nuque, EVA lasse ses rangers.
Alors qu’el e cogite sur la situation, elle laisse NOE sous une couverture et quitte la
voiture sans bruit. A bonne distance, elle se poste sous un arbre et interroge sa
messagerie téléphonique. Rien. Elle lance un numéro et tombe sur un répondeur.
EVA (au téléphone)
C’est Eva… S’il te plaît mama, rappelle.
Inquiète, elle coupe la ligne. Observant des voitures défiler à grande vitesse sur la
route voisine, EVA s’adosse à l’arbre, le regard bas, dépassée.
Pas longtemps. Une voiture fait son apparition. La Renault s’arrête à l’entrée d’un
croisement. Au volant, un homme freluquet au visage émacié, BOBAN, coupe le bip
lancinant d’un récepteur de signal. Finissant une cigarette, un autre bien plus
imposant, DARKO, sort de la voiture et s’élance sans tarder vers la Mercédès. Près
de la berline, il dégaine un revolver et fait face à EVA, hal ucinée.
DARKO (ordonnant à voix basse)
Tu bouges pas, devojka od vanile (fille à la
vanille).
Figée, EVA se rive sur l’action du serbe. Venu sur le siège passager de l’al emande, il
réveil e NOE d’un coup de crosse sur la tête.
DARKO (braquant Noé)
Prends le volant mali (petit).
Epouvanté, NOE tremble, tergiverse, un œil sur son mobile entreposé au pied du
changement de vitesse. DARKO l’a vu, s’en empare, consulte les messages et sourit.
DARKO
Magne-toi le cul, ton père attend.
Braqué, NOE rejoint le volant. Après un regard catastrophé à EVA, il se paralyse.
DARKO
On passe par Clamecy.
NOE (les yeux au loin, résistant)
Je ne connais rien de cette région.