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54. INT. JOUR – MAISON HECTOR
Dans l’entrée, NOE s’arrête pour observer BOBAN. Assis au bord du canapé de la
salle à manger, figé vers le jardin, l’homme fume une cigarette.
NOE se rend dans la cuisine attenante. Il examine vite fait les placards, se focalise
sur une boite de médicaments et ne trouve pas d’Apixaban.
Le soleil perce les fenêtres du salon. Au dessus de la table basse, il reprend un
feuillet dactylographié écrit par son père et relit des passages. Affecté, il jette un œil
à un verre de vin presque vide et plonge son regard sur le jardin. Après un moment
d’introspection, EVA le retrouve et empoigne le feuillet qu’il lui tend.
NOE
J’ai besoin de ton avis.
EVA (lisant à haute voix un passage)
« J’ai tellement fait de mal, il fallait lui
pardonner. Lui pardonner parce qu’elle m’a
aimé. Et qu’ensuite, j’ai refusé de lui accorder
ce qu’une femme souhaite forcément dans sa
vie. Le danger était trop grand ».
En pleine réflexion, elle lui redonne le feuillet. Il détourne le regard d’une boîte en
bois posée sur le rebord d’une fenêtre.
EVA
Cette femme voulait un enfant avec ton père et
il n’aurait pas donné suite ?
NOE
Peut-être mais qui ? Une autre femme que ma
mère ? Et quel danger ?
NOE repose le feuillet après qu’el e ait dévoilé le revolver d’HECTOR. Sous son
regard obstiné, elle fourre l’arme dans un sac de sport où se trouve le fusil du
restaurateur. Il va saisir la boîte en bois, fouille le premier rangement, inspecte des
souvenirs : une médaille militaire, un fer à cheval et s’immobilise lourdement.
EVA
Il y a des choses qu’on ne saura jamais Noé.
Il matte le fond de la boite et se fige tout-à-coup sur un bout d’embal age sur lequel
sont imprimées les photos d’un rat et d’une pastil e rouge nommée «
Diféracum ».