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Planté devant une large fenêtre, physiquement diminué, il observe les branches d’un
immense conifère lentement remué par le vent. A la radio, une musique en sourdine
participe à l’ambiance intrigante des lieux. HECTOR attrape un roman sur une
tablette et se met à lire. Près de lui, sur une table basse, un verre de vin à moitié
vide est posé aux côtés de plusieurs exemplaires d’un feuil et imprimé. L’homme
boit une gorgée. La caméra détail e la couverture du roman : «
Quitter le
monde - Douglas Kennedy ».
11. INT. NUIT – CABINET MEDICAL – Flashback
Quinze ans plus tôt, à la tombée de la nuit, dans le cabinet minimaliste d’un médecin,
un jeune GARCON anesthésié git sur un lit d’auscultation, le corps recouvert d’un
drap opératoire. Etendu sur un solide plateau métal ique, son bras droit repose à
découvert. En blouse blanche, ganté, un homme apparaît et s’approche du
GARCON. Il allume un spot directionnel, vérifie l’emplacement d’une ligne noire
tracée le long du poignet de l’enfant et ajuste ses lunettes. Il replace, serre un garrot,
approche une pile de compresses puis saisit un tranchoir. Derrière lui, le vent
pénètre la pièce par une fenêtre entrouverte. Le calme revenu, le CHIRURGIEN se
replace méticuleusement devant le lit. Concentré, d’un coup rapide et précis, il abat
alors son tranchoir sur le poignet de l’enfant.
12. INT. NUIT – SALLE D’ATTENTE CABINET MEDICAL – Flashback
Quelques minutes plus tard, le CHIRURGIEN se rend dans une salle d’attente
mitoyenne. Un type costaud l’attend, le DARKO de l’époque. Le médecin lui donne
une glacière. En échange, le trafiquant se débarrasse d’une enveloppe kraft. Dans
l’obscurité, le CHIRURGIEN trouve, compte des bil ets de banque et hoche la tête.
Indisposé, DARKO étale de la crème de menthe sous ses narines, vérifie la bonne
fermeture de la glaciaire et déguerpit.
13. EXT. JOUR – ROUTE NATIONALE
La chaleur fait fondre le goudron. Le long de la route, EVA fait de l’auto-stop. Elle
lorgne le trafic et piétine l’asphalte avec acharnement. Des voitures, des camions
passent sans s’arrêter. Révoltée, EVA observe l’immensité du ciel, essuie la sueur de
son front et serre ses lunettes en reprenant profondément sa respiration. Peu de
temps après, une voiture la prend enfin à son bord.
14. INT. JOUR – SALON MAISON HECTOR
Debout devant son fauteuil, monolithique, HECTOR attend dans un silence profond.