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Julie. — Et pour l'autre moitié ?
Sarah. — On a absolument besoin d'actions venant de l'État, des territoires et des entreprises.
Attention, je dis pas que les efforts individuels ne servent à rien, ils sont même indispensables ! Mais
pour le reste, il va falloir une vraie volonté politique, des nouveaux processus industriels et des
nouvelles pratiques agricoles ! Y a tout à réinventer !
Julie. — Eh ben on n'est pas rendu, comme disait ma grand-mère du Périgord ! Et comment on les
fait bouger, eux ?
Sarah. — Il va falloir que, nous les citoyens et les citoyennes, enfin tout le monde, on les pousse à
agir ! C'est pour ça, qu'après les actions individuelles, ça se passe autour de soi, dans son immeuble,
dans son quartier, avec ses amis… (Elle dispose des graines en cercle autour de la graine centrale.)
Julie. — Ah, je comprends mieux pourquoi tu m'as invitée à prendre le thé !... (Sarah, perplexe, ne
comprend pas la plaisanterie.) Ah, j'déconne, Sarah, continue…
Sarah. — Euh… bon, simplement, c'est partager ses préoccupations, ses expériences, sans donner de
leçons bien entendu ! Si je montre qu'un mode de vie plus sobre est possible, que je n'en souffre pas,
bien au contraire, ça peut aider à lever des blocages qui viennent souvent que de nos habitudes. Je
me rappelle encore l'étonnement mais aussi l'intérêt de mes collègues quand je leur ai expliqué que
j'avais acheté tous mes cadeaux de Noël d'occasion.
Julie. — Ah, ah, excellent ! Et Hugo, il dit quoi ?
Sarah. — Oh, il dit que du moment qu'on peut jouer avec, on s'en fiche si c'est neuf ou pas…
Julie. — Il est bien ce petit !
Sarah. — Ensuite, on peut expliquer l'urgence climatique et écologique - toujours avec bienveillance
mais sans cacher la gravité de la situation. On peut se former pour éviter de dire des bêtises. (Un plan
de coupe montrer les rayonnages de la bibliothèque du salon avec des livres sur l'écologie,
l'enseignement du Français langue étrangère que pratique Sarah, mais aussi des romans policiers.)
Maintenant, si on parle au niveau de la société tout entière… (Elle fait couler de sa main un flot de
graines de tournesol pour former le troisième cercle extérieur sur l'assiette.) …Déjà, on peut voter en
se disant que ce qui est essentiel, c'est d'avoir une planète vivable.
Julie. — Ah oui ! J'imagine un président qui parlerait de cette foutue crise climatique, sans détour,
comme toi. (Exaltée) Ça serait une énorme conférence de presse officielle, il annoncerait un plan
radical pour la sobriété, en aidant les plus… (Elle s'interrompt, l'exaltation retombe.) Ouais… OK,
voter c'est le minimum, mais là pour la présidentielle c'est mal barré ! Et attendre cinq ans de plus…
Sarah. — Oui, ça va super vite, on peut pas attendre
25 ! Bon, on peut faire bouger les choses au
niveau local, participer à des conseils de quartiers, des assemblées locales ! Et puis, il y a tous ces
25 Climat-Les 10 ans à venir seront décisifs pour l'Europe "Les 10 ans à venir seront décisifs pour l'Europe dans
la lutte contre le changement climatique si elle veut s'épargner de graves conséquences sociales et
économiques, prévient mercredi l'Agence européenne de l'environnement (EEA)" (4 décembre 2019). Pour le
réchauffement, «les dix ans à venir seront décisifs» - "L'objectif de 1,5° est «en principe possible à atteindre»,
affirme Andreas Fischlin, professeur à l’EPFZ et co-auteur principal du rapport du GIEC. Mais pour cela, une