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coquilles calcaires du plancton, et le plancton c'est la base de la chaîne alimentaire marine
18. Je
pourrais te parler de la fonte des sols gelés, qui pourrait libérer des quantités énormes de gaz
carbonique et de méthane. (Plan de coupe sur Hugo, prostré.) Je pourrais te parler de la fonte des
glaces d'Antarctique de l'ouest qui est peut-être déjà irréversible et pourrait faire monter le niveau
de la mer de trois mètres
19. Je pourrais te parler de la disparition massive du vivant ou bien…
(Réalisant soudain dans quel état est Hugo.) Mais… Tu pleures ? Mon petit cœur… (Sarah veut
prendre Hugo dans ses bras mais Hugo se détourne d'elle.)
Pardon, mon chéri, pleure pas… Pleure pas... Je t'ai rien caché… mais c'est pas à toi de porter tout ça,
d'accord ? Papa et moi on va se battre… pour toi, pour nous…
(Sarah approche une main vers Hugo qui lui tourne le dos, mais elle n'ose pas le toucher et son geste
reste suspendu. Hugo est calme, mais sous le choc. On aperçoit le square vu d'un drone qui s'élève
dans le ciel. Le square apparaît comme une tache verte isolée au milieu de la ville minérale garnie de
grands immeubles sans âme. Musique ou son mélancolique.)
-- Séquence 15 : dans le salon de Sarah --
(Retour au présent. Silence. Sarah revit la scène, émue. Julie est choquée par ce qu'elle vient
d'entendre, ce qu'elle montre par son langage corporel – par exemple, elle remue les doigts
nerveusement, prend sa tasse de thé, la porte à sa bouche sans boire, la repose, tripote sa cuillère…)
Sarah, servant le thé machinalement, encore dans ses pensées — Et voilà… Et encore… je lui ai pas
tout dit, j'aurais pu…
Julie, l'interrompant, qui finit par exploser sous le coup de l'émotion — Bon, ça va ! On a compris,
pourquoi tu me racontes tout ça ? Tu veux aggraver mes insomnies ? (Sarah, ne dit rien, effarée par
la réaction de son amie. Julie s'agrippe à la table, et se laisse tomber dans le canapé.)
Je savais qu'il y avait un problème, mais là… putain, quel merdier ! Ma pauvre Chloé… Finalement,
elle a raison, on savait, enfin… on n'a pas vraiment voulu savoir, et on n'a rien fait…
Sarah, réconfortant son amie — Mais, encore maintenant, on peut faire quelque chose ! Il le faut ! Et
puis agir, c'est un bon moyen de repousser l'angoisse… celle qui te prend quand tu sais ce qui nous
attend.
Julie, se calmant progressivement— J'aimerais bien te croire… Mais qu'est-ce qu'on peut faire
Sarah ? Il suffira pas qu’on trie bien gentiment nos déchets dans les poubelles jaunes ou vertes…
(Une éclaircie de fin de journée est survenue et la lumière est douce, dans des teintes dorées-
orangées.)
18 "Aussi, l’une des limites planétaires porte sur l’acidification des océans. […] Ainsi, un seuil pour Ωarag [l’état
moyen de saturation d’aragonite] a été défini (Rockström et al., 2009) à 80 % ou plus de son niveau
préindustriel (Ωarag = 3,44 en 1850). En 2009, il se situe à 2,9, soit 84 % de la valeur préindustrielle. En
poursuivant au même rythme jusqu’en 2050, Ωarag atteindrait 2,80, soit environ 80 % du niveau préindustriel."
Fiche thématique acidification des océans, rapport de synthèse de l’édition 2019 du rapport sur
l’environnement en France.