GALLISA BRUNO Mon grand-père est une diva
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DELPHINE a finalement réussi à enfiler le corset, essoufflée, hirsute et toute rouge.
Elle parait, dans un premier temps, satisfaite, mais commence à avoir du mal à
respirer.
Elle s’observe, mais semble figée, sans grand enthousiasme, les bras bal ants.
Il n’y a rien de sexy dans sa posture et son corps déborde un peu partout de sa
tenue.
Son téléphone se met soudainement à sonner, el e se baisse précipitamment pour
répondre et un bruit de déchirure de vêtement se fait entendre.
Elle se bloque net devant le miroir, les yeux grands ouverts.
DELPHINE
Merde !
66 - MAGASIN LINGERIE FEMININE- INT. JOUR
DELPHINE est à la caisse du magasin, pas très à l’aise.
Plusieurs clientes sont derrière el e qui attendent aussi.
Cel e juste derrière el e la toise avec dédain et réprobation.
La vendeuse scanne les articles de DELPHINE. Elle tient un corset en main et le
regarde de plus près. Elle parle fort.
LA VENDEUSE
An, ben finalement, vous avez pris deux tail es au-dessus, c’est mieux
pour vous !
La cliente hautaine glousse et cherche et cherche la complicité dans le regard des
autres clientes qui ne réagissent pas.
DELPHINE
Non, pas du tout ! C’est… pour une amie. Vous pourriez parler moins
fort, je suis juste devant vous.
La vendeuse parle alors d’une voix blanche tout aussi audible, accompagnée en plus
cette fois-ci de grands gestes pour mieux se faire comprendre.
DELPHINE la regarde d’un air désespéré.
LA VENDEUSE
Vous avez laissé l’autre en cabine ?
DELPHINE
Non, je le prends aussi, mais je le garde sur moi.
LA VENDEUSE (perplexe et suspicieuse)
Ah, désolée madame, mais il va me fal oir quand même l’étiquette
pour le passer en caisse.
DELPHINE ne se dégonfle pas. Elle passe sa main sous son pul vert, tire fort à
plusieurs reprises.