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GALLISA BRUNO                                                                        Mon grand-père est une diva                
  

 

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Elle s’engouffre dans le cinéma.  
SAM la regarde disparaître, épaté. Il ramasse son mégot et le met dans sa poche. 
Il lève les yeux vers la façade du bâtiment où s’étale l’affiche du film de Pedro 
Almodovar, Tout sur ma mère- Rétrospective
 
10 - BUREAU DE PÔLE EMPLOI - INT. JOUR 
 
Les locaux de l’agence sont plutôt tristes et mal éclairés.  
Une femme, plutôt blasée et assise derrière un guichet parle à un homme. 
Elle lui désigne une sal e d’attente.  
Il se dirige d’abord vers le distributeur de tickets et doit s’y prendre à plusieurs 
reprises avant de parvenir à en arracher un. 
Il vient ensuite dans la sal e d’attente et cherche une chaise libre.  
Il s’assoit. 
À côté de lui, des gens assis, l’air blasé, attendent leur tour. 
Certains sont sur leur téléphone, d’autres vérifient leurs documents, d’autres 
paraissent impatients et d’autres encore somnolent.  
Tous donnent l’impression d’être là malgré eux.  
Le silence pesant est perturbé par des petits cris et sons stridents et arythmiques. 
Certains jettent des regards vers l’origine de ces sons étranges. 
En suivant leur regard, on découvre RODOLPHE, assis, secouant sa fine et longue 
jambe croisée au rythme de la musique de ses écouteurs.  
Sa mal ette à maquil age posée près de lui. 
Il chantonne de temps en temps d’une voix aiguë et stridente, les yeux fermés.   
Il mâche un chewing-gum, son ticket numéroté à la main. 
 
 
11 - DEVANT UN PAVILLON DE BANLIEUE - EXT. JOUR 
 
SAM est immobile et transi de froid devant le portail du pavil on. On entend un train 
de banlieue passer au loin et le sifflement strident que génèrent les roues sur les 
rails. 
Il observe la maison, plongé dans ses pensées. 
  
La porte s’ouvre brusquement et SARA déboule à toute vitesse.  
Elle reconnait son oncle et le serre dans ses bras. 
 

CAROLE (off- dans la maison) 
Sara, reviens ! 
 
SARA 
Elle me gonfle ! 

 
SARA s’éloigne en courant. CAROLE arrive sur le pas de la porte et s’arrête net en 
voyant son frère.  
Elle jette un coup d’œil au lointain en soupirant. 

 
CAROLE (énervée et parlant pour el e-même) 
Des cheveux bleus, non mais où va-t-on ? 

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