GALLISA BRUNO Mon grand-père est une diva
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Il vient longer le bâtiment, il passe sous les fenêtres du grand salon où se trouvent
quelques résidents. Il plonge au sol en entendant du bruit.
Un infirmier passe près du buisson. RODOLPHE en ressort, des feuil es mélangées
à ses cheveux.
Plus loin, il voit CLAUDE qui lui fait de grands signes de son balcon.
RODOLPHE se précipite et tombe nez à nez avec monsieur HECTOR qui se dresse
devant lui, appuyé sur son déambulateur. Le vieil homme lui sourit. RODOLPHE lui
fait signe de se taire en plaçant son doigt devant sa bouche. Le vieil ard lui fait un clin
d’œil et quand RODOLPHE lui passe devant, lui donne une tape sur les fesses.
RODOLPHE reste interdit. Il poursuit son chemin et grimpe au balcon de CLAUDE,
non sans difficulté.
139 - BUREAU MME BRUN-MAISON DE RETRAITE - INT. SOIR
Mme BRUN, devant le grand miroir mural de son bureau, réajuste son chignon,
toujours impeccable, tire la jupe de son tail eur, boutonne sa veste jusqu’au cou. Son
reflet semble lui convenir.
Elle prend son sac à main, éteint la lumière de son bureau, met la clé dans la
serrure. Elle est sur le point de fermer quand le téléphone sur son bureau sonne. Elle
grimace, hésite puis ral ume et vient répondre et referme la porte, laissant la clé sur
la serrure.
Mme BRUN
Madame Brun, j’écoute… Oui, bien sûr, excusez-moi je n’ai pas
eu le temps de vous rappeler, monsieur… Til on, oui, c’est ça…
L’idéal serait que nous nous rappelions lundi en matinée… Ah,
dans ce cas si vous vous absentez… Bien entendu, je suis à votre
disposition, si vous avez des questions. Le bien-être de nos hôtes,
futurs comme actuels, est primordial.
Elle regarde sa montre, plutôt contrariée et dégrafe le dernier bouton de la veste de
son tail eur.
140 - BUREAU DE MME BRUN - MAISON DE RETRAITE - INT. SOIR
On voit une main qui tourne la clé dans la serrure du bureau de Mme BRUN.
141 - COULOIR DE LA MAISON DE RETRAITE - INT. SOIR
Mme BRUN évolue dans les couloirs de la maison de retraite faisant résonner ses
talons. Elle est toujours impeccable avec son chignon bien arrangé, son petit tail eur
bien repassé et son sac à main sagement accroché à son épaule. Elle porte des
lunettes de soleil et des gants blancs. Le personnel qui la croise lui dit bonsoir
machinalement, sans réel ement la regarder ou du moins furtivement. Pourtant
quelque chose n’est pas comme à son habitude, un je ne sais quoi de différent qui
interpel e tous ceux qui la croisent.